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Médias en ligne du Burkina Faso : Une charte adoptée pour balayer la maison

Publié le vendredi 28 juin 2019 à 23h45min

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Médias en ligne du Burkina Faso : Une charte adoptée pour balayer la maison

C’est à Koudougou, ville natale de Norbert Zongo et ville de la renaissante usine Faso Fani, que les acteurs de la presse en ligne se sont retrouvés pour tisser les fils qui vont consolider le professionnalisme des médias en ligne au Burkina Faso. Sous l’égide de la Direction générale des médias et de l’Association des éditeurs et professionnels de médias en ligne (AEPML), une charte a été adoptée ce 27 juin 2019. En plus donc des dispositions légales, et pour être plus professionnels, les acteurs ont signé un pacte.

Ça bouge dans le microcosme de la presse en ligne au Burkina Faso. La floraison des sites démontre le dynamisme du secteur. Selon les chiffres du Conseil supérieur de la communication, en 2018, il y avait 48 médias en ligne. Foi de la conseillère technique du ministre de la Communication et des Relations avec le parlement, Dominique Nyaméogo, ces nouveaux moyens de diffusion de l’information sont très actifs et apportent une contribution inestimable au développement socio-économique, à l’ancrage de la démocratie et de la bonne gouvernance.

Mais il y a également le revers de la médaille. La ruée vers les médias en ligne a fait entrer dans la bergerie des acteurs qui foulent aux pieds les règles élémentaires qui gouvernent le métier du journalisme professionnel. Dominique Nyaméogo cite entre autres manquements, l’injure, la diffamation, l’atteinte à la vie privée, la violation du droit à l’image, la publication d’informations erronées ou à caractère stratégique (secret défense), les plagiats.

« Quand ces erreurs arrivent, cela rejaillit sur l’ensemble du secteur », reconnaît le président l’Association des éditeurs et professionnels de médias en ligne (AEPML) Dr Cyriaque Paré. La crédibilité en prend un coup, pourtant un journaliste ou un média sans crédibilité est voué à mettre la clé sous le paillasson. « Certains usagers, observateurs, et malheureusement même parmi les décideurs politiques, confondent allègrement réseaux sociaux et médias en ligne. L’actualité brûlante avec la modification de la loi pénale vient nous le rappeler douloureusement. Elle nous rappelle aussi la nécessité pour nous d’être chaque jour plus professionnels dans notre métier pour mériter la confiance de nos lecteurs et des observateurs », a déclaré Dr Cyriaque Paré.

Pour le président de l’AEPML, par ailleurs promoteur de Lefaso.net, pionner dans le domaine au Burkina, des pas importants ont été faits ces dernières années pour professionnaliser le journalisme en ligne. La loi spécifique aux médias en ligne votée en 2015 par le Conseil national de la transition, la prise en compte des médias en ligne dans la subvention de l’État à la presse privée, l’admission des médias en ligne aux Galian, la décoration de plusieurs médias en ligne pour service rendu à la communauté.

Pour compléter tout cela, la Direction générale des médias, avec les premiers acteurs du domaine, ont édicté une charte de la presse en ligne. C’est là, une autre étape vers la professionnalisation, précise Dr Cyriaque Paré, qui ajoute que la charte est comme un pacte, un ensemble de règles, de principes d’engagements pris, auxquels les membres adhèrent.

Douze articles pour le renouveau

La charte des médias en ligne du Burkina Faso est un complément à la charte du journaliste burkinabè, avec bien entendu les spécificités. Dr Paré a présenté le projet de charte qui comporte douze articles. Point après point, des amendements ont été apportés par les participants issus de divers domaines d’activités : journalistes, promoteurs de médias, acteurs de la justice, forces de sécurité, bloggeurs, administration publique…

Les acteurs ont pris entre autres engagements, à travers la charte, d’indiquer désormais, sur les sites, le nom du directeur de publication, le statut juridique de la société, le nom du responsable des rédactions, l’adresse et le contact de la rédaction. Toutes ces informations qui permettent de vérifier l’identité des auteurs du site et de garantir la crédibilité des contenus diffusés.

Par ailleurs, ils se sont accordés sur la nécessité de modérer a priori les commentaires sur les forums de discussion, de citer les sources, de rectifier les informations erronées et de protéger les données à caractère personnel et la vie privée des web-lecteurs.

C’est par acclamation que les participants ont adopté la toute nouvelle et première charte de la presse en ligne au Burkina Faso. La presse en ligne, selon le propos du président de l’Association des éditeurs et professionnels de médias en ligne (AEPML), vit ainsi un tournant dans sa quête de maturité.

Tiga Cheick SAWADOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 juin 2019 à 17:09, par Bigbalè En réponse à : Médias en ligne : Une charte adoptée pour balayer la maison

    Bravo aux acteurs de la presse en ligne ! N’attendez pas qu’il soit trop tard pour remonter les bretelles des brebis galeuses au sein de vos rédactions respectives ! Sinon, c’est les victimes de vos journaleux qui vont vous contraindre à fermer alors que vous avez des équipes de rédaction formidables ! Ne vous fatiguez pas d’enseigner la rigueur aux plus jeunes et gardez la main ferme quand il faudra sanctionner un fautif récalcitrant ! Bon vent à vous !

  • Le 28 juin 2019 à 18:20, par Ka En réponse à : Médias en ligne : Une charte adoptée pour balayer la maison

    Bravo : Cet atelier était très riche en information pour le respect de la déontologie journalistique et aussi un bon avertissement pour les internautes récoltants du Web qui se croient qu’ils sont protégés par l’anonymat. J’ai été ébloui, non seulement que ma ville ait ce genre d’atelier, mais le monde des sites des réseaux sociaux d’information était très attentifs. Et tout dont je peux conseiller aux internautes de mauvaise foi, que c’est vrai que le web est un immense défouloir : Entre les fausses nouvelles et les insultes, en passant par la propagande la plus nauséabonde, on trouve de tout : Mais de faire attention : ‘’’L’anonymat (tout à fait relatif) dont ils pensent jouir sur le Web ne les protège absolument pas et ne les autorise pas à toute forme de dérive. Encore une foi je dis ’’Bravo’’ aux honorables Dominique Yaméogo et le Dr. C. paré pour cet atelier.

  • Le 29 juin 2019 à 05:06, par pas-convaincu En réponse à : Médias en ligne : Une charte adoptée pour balayer la maison

    Ce qi fait la popularité du faso.net c’est que l’on peut dire ce que l’on pense margré la presence d’un moderateur et cela est important. Si vous supprimer cette option vous devriendrez comme aouga.com avec peu engouement de la part des internautes. C’est se faire Hara Kiri en quelque sorte.

  • Le 29 juin 2019 à 10:34, par Jean-Paul En réponse à : Médias en ligne : Une charte adoptée pour balayer la maison

    Tant que les internautes ne sont pas formellement inscrits en bonne et due forme sur un site en ligne en fournissant un numéro de téléphone authentifié, l’anonymat sera toujours possible. La solution radicale est que le modérateur filtre les messages. Sinon il sera tenu responsable de tout commentaire publié sur son journal en ligne.

  • Le 29 juin 2019 à 12:25, par Têedbeogo En réponse à : Médias en ligne : Une charte adoptée pour balayer la maison

    Citez les sources
    Videz les bourses
    Plus de raison
    De se croire garçon.

  • Le 29 juin 2019 à 13:07, par Raogo En réponse à : Médias en ligne du Burkina Faso : Une charte adoptée pour balayer la maison

    Si l’on doit dire ce que l’on pense faut que cela soit :
    Véridique.
    Bien fondé.
    Juste.
    Dépourvu de tout haine et de tout mauvaise apologie.
    Objectif.
    Vérifiable.
    Respectueux du bon sens de la logique de l ’histoire.
    Licite.
    Convenable a la morale aux us et coutumes.
    Défendable devant les tribunaux.

  • Le 30 juin 2019 à 12:25, par Ka En réponse à : Médias en ligne du Burkina Faso : Une charte adoptée pour balayer la maison

    Jean Paul tu as vu juste ; Mais il fallait être à cet atelier ou dans d’autres rencontres de ce genre et analyser profondément quelques arguments des professionnels du net : En connaissance de cause, c’est pourquoi je dis aux internautes qui se croient intouchables que, ‘’’l’anonymat (tout à fait relatif) dont ils pensent jouir sur le Web ne les protège absolument pas et ne les autorise pas à toute forme de dérive. De nos jours le rôle du modérateur dans un site reste incontournable, mais trouver ceux qui se disent intouchable n’est plus un problème avec des guide qui sont installés soient à tous les ordinateurs ou téléphones. Pour ça, la technologie avec une déontologie exigés aux fabricants est très avancer contre les terroriste du net.

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