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Fait divers : L’arrogance d’un voleur

Publié le vendredi 5 août 2005 à 08h03min

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Salfo est un voleur du non-loti du secteur 23 de Ouagadougou. Depuis que le non-loti est non-loti, Salfo ne se faisait pas prier pour mettre ses victimes dans le désespoir. Les maisons inoccupées et qui comportent des ouvertures sont tout simplement dépossédées de leurs ouvertures et de leurs toitures.

A la faveur des lotissements entrepris par la mairie de l’arrondissement, les habitants de ce non-loti se sont mis au travail et ce n’est pas Salfo qui manquera de victimes. Il n’y avait pas un jour que quelqu’un du quartier ne soit victime de vol.

Les vols devenaient de plus en plus fréquents et certains voisins décidèrent alors de trouver la solution en redoublant de vigilance. Après plusieurs nuits, Salfo tomba aveuglement dans le piège. Cette nuit-là, il s’était introduit dans la cour d’un voisin pour y arracher la porte métallique de l’entrée principale.

Le voisin qui ne dormait que d’un œil entendit les bruits et alerta ses voisins. A la question de savoir qui était le voleur la réponse ne surprit personne puisque bon nombre d’habitants savaient que c’étaient les œuvres de Salfo.

D’habitude et dans de telles situations, les voisins aimaient régler le problème à l’amiable sur la place publique. Mais pour cette fois-ci ils sont obligés de faire exception à la règle puisque Salfo est un des leurs et de surcroît toute sa famille (le père et la mère) sont connus du quartier comme des personnes respectables. D’ailleurs c’est leur unique enfant et les priver de leur fils serait une épreuve difficile pour eux.

Pour son père si cela ne tenait qu’à lui Salfo pouvait aller en enfer car il l’avait renié. Mais pour sa mère, Salfo est tout ce qu’elle possède de précieux dans ce monde. D’ailleurs elle fut la seule à attraper sa tête en pleurant lorsqu’elle apprit la nouvelle.

Parmi la foule présente un jeune handicapé, du nom de Bruno, dépassé par les évènements laissait entendre que c’est parce qu’on laisse Salfo qu’il persiste dans le vol. Salfo ayant entendu cela et après que l’assistance eu convenu de laisser sa vie sauve, voulut s’en prendre à Bruno pour ce qu’il avait dit. Bruno réussit à s’échapper ce jour-là et Salfo lui fit comprendre qu’il ne veut plus le croiser sur son chemin.

Le non-loti était devenu ainsi très étroit pour Bruno. Comment faire pour éviter Salfo qui promet de lui faire la peau. Le jour qui devait arriver arriva. Bruno était en train de savourer son plat de haricot quant Salfo fit irruption devant le restaurant pour exiger que notre Bruno se présente pour qu’il puisse en finir avec lui. Il sortit un couteau et une machette et déclara "Je vais te poignarder aujourd’hui : Si je ne le fait pas, c’est que je ne suis pas le fils de mon père". Criant à qui veut l’entendre.

Le propriétaire du restaurant qui ne voulait pas que le drame se passe devant sa porte essaya de calmer notre Salfo en lui demandant de le laisser terminer son plat et ainsi il pourrait l’attaquer sur son chemin de retour. Poussé par l’esprit de violence, il voulut porter la main sur Bruno quand les jeunes du quartier qui, sûrement, ont été alertés arrivèrent sur les lieux et prirent la défense de notre Bruno. Ils battirent Salfo à mort. "C’est parce qu’on t’avait laissé la dernière fois que tu te permets d’attaquer l’un de nous" disaient les jeunes du quartier. D’ailleurs Bruno n’était pas le seul à dire cela, tous l’ont répété.

C’est pourquoi avant qu’il ne s’en prenne à tous ceux qui ont dit cela, les jeunes préférèrent lui régler son compte. Sa mère comme d’habitude accourut les larmes aux yeux laissant entendre qu’elle allait apporter une convocation à tous ceux qui ont participé au meurtre de son fils. Mais son mari l’a mise en garde en lui disant que s’il aperçoit la police ou la gendarmerie devant la porte de ses voisins, elle ramasserait ses bagages pour rejoindre son village.

Jusqu’au jour où nous écrivons cet article nous ne savons pas si les forces de l’ordre ont interpellé les jeunes.

Kibsa Karim
L’Hebdo

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