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ZACA : Avant fin mars 2004, la viabilisation commence

Publié le mardi 23 décembre 2003 à 15h45min

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L’opération de délocalisation des résidents de
la Zone d’activités commerciales et administratives qui s’est fixé comme date butoir le 31 décembre 2003 est en train
d’enregistrer les derniers départs avant la viabilisation.

A ce jour, plus de 900 parcelles ont été libérées sur environ
1150 recensées. Cela, pour ceux qui ont demandé à être dédommagés. Il ne reste donc que près de 250 autres résidents qui devront
quitter l’aire de la ZACA au plus tard le 31 décembre 2003.

Cependant, bien des propriétaires qui avaient pris
l’engagement de rester et attendaient le cahier de charges du projet pour mettre leur parcelle en valeur, ont changé d’avis en

dernier lieu et sont passés à la "caisse". Ils n’avaient pas au départ une idée juste des montants de l’indemnisation "qu’ils

croyaient dérisoires". Aussi, ce revirement pourrait s’expliquer par des divergences entre héritiers. En plus, entre-temps, le

Projet avait fixé le prix du mètre-carré et pour tous ceux qui "restent", la superficie minimale acquérable est de 500 m2 sur

laquelle, le cahier de charges prévoyait la construction de bâtiment de trois niveaux muni d’aire de stationnement. Conditions

minimales contraignantes, s’il en est.

La ZACA : un tas de gravats

La majeure partie des résidents délocalisés

partis, il ne reste sur la zone, et à perte de vue que des tas de gravats. Des milliers de tonnes de béton, de terre, des

briques et d’objets hétéroclites à enlever. Pour faire d’une pierre deux coups, la direction du Projet est entrée en

pourparlers avec la mairie de Ouagadougou qui, elle, recensera des sites où les gravats seront déposés en vue de les remblayer.

Ce volet du travail pourrait commencer dans les semaines à venir.

La zone libérée, elle, s’avérerait un "no man’s land"

où se refugereaient des malfrats. Pour remédier à cette situation, le Projet a négocié avec la SONABEL pour l’éclairage, en

commençant par la remise en service de l’éclairage des avenues, qui existe déjà mais peu fonctionnel à des endroits. "Cela ne

supprime pas l’insécurité mais peut y aider", reconnaît M. Aimé Soubéiga, architecte urbaniste du Projet.

A quand la

mise en valeur ?

Actuellement, le Projet est en train de "s’entendre" avec le groupement des trois cabinets lauréats du

concours d’architecture pour la mission de maîtrise d’œuvre. "Normalement avant la fin du premier trimestre 2004, on devrait

avoir eu l’essentiel des documents pour déjà commencer certains travaux", a expliqué M. Soubéiga. S’il n’y a pas de

contre-temps majeur. Au jour d’aujourd’hui, il n’est pas envisageable de caller un calendrier des travaux, surtout avant

d’avoir discuté avec le groupement d’architectes.

Mais nous leur soumettons notre délai, poursuit-il, pour permettre

que l’activité avance avec célérité pendant qu’eux réfléchissent sur ce qui est techniquement faisable. Une négociation entre

les deux parties s’en suivra pour aboutir à la conception d’un calendrier. Une fois les plans de lotissement et d’aménagement

finis, les travaux de voirie peuvent alors débuter.

Pourtant, du côté de l’Avenue Kwamé N’Krumah (siège du projet),

l’on redoute une chose. Le nouveau plan sera juxtaposé à l’ancien plan de la zone. Il faudra donc tenir compte des immeubles

et monuments qui pourraient alors se retrouver sur une emprise publique et qu’on doive casser, ce qui coûterait cher. Ou bien

les sauvegarder quitte à opérer des modifications sur le nouveau plan. Une gymnastique en perspective ?

Souleymane

SAWADOGO


Le lotissement pour bientôt

Le constat que l’on peut émettre après un détour à la

zone de délocalisation, c’est que les choses se passent sans problème. De véritables débris de béton et de briques cassées.

Presque la totalité des maisons à détruire sont tombées. Les enjeux du Projet ZACA ont eu raison des quelques réticences

observées lors de l’entame de la délocalisation. Parmi les familles restantes, certaines affirment : "Nous comptons quitter les

lieux après la fête de Noël", d’autres expliquent leur présence sur les lieux par le fait de la non finition de leur nouveau

local. C’est le cas de Mme Cissé. Pour cette dernière, il se pose un problème, celui de l’insécurité. "Du fait que les bagages

sont exposés dans la cour, on se sent menacés par des délinquants qui n’hésitent pas à nous subtiliser quelques

objets".

Pour les responsables du Projet ZACA, les choses vont bon train et les intéressés respectent autant que faire se

peut les contrats de cession des parcelles. Les conditions pour rester n’étant pas favorables à tous, beaucoup ont rejoint la

trame d’accueil, d’autres par contre, se sont cherché un logis ailleurs. Ce qui fait qu’à la trame d’accueil, il y a

seulement un tiers des parcelles prévues occupé. Après donc la délocalisation totale des lieux, l’on pourra entamer la phase

des lotissements de la zone pour la viabiliser.

Ismaël BICABA
Sidwaya

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