Programmes transformationnels en genre : impliquer les hommes pour de meilleurs résultats
LEFASO.NET | Par Yvette Zongo
Un atelier régional de formation des équipes de coordination et de gestion du Projet d’autonomisation des femmes et dividendes démographiques au Sahel (SWEDD) sur les approches transformationnelles en genre, est ouvert ce lundi 3 septembre 2018 à Ouagadougou. Durant cinq jours, il sera question, pour les participants des six pays réunis, d’être initiés aux différents approches et outils nécessaires pour engager les hommes dans des programmes transformationnels en genre et de renforcer leurs connaissances et compétences.
A l’occasion de cet atelier réunissant les six pays concernés (Burkina Faso, Côte d’Ivoire Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), il sera question d’initier les participants aux différents approches et outils nécessaires pour engager les hommes dans des programmes transformationnels en genre et de renforcer leurs connaissances et compétences. Et pour Edith Ouédraogo, chargée du programme genre et des droits humains de l’UNFPA, cet atelier fait suite à deux ateliers tenus du 2 au 14 juillet 2018 en Côte d’Ivoire pour valider les manuels de formation des Écoles des maris et former les formateurs à leur utilisation. « Des manuels dont les contenus sont focalisés sur la stratégie de la masculinité positive visant à travers leurs objectifs à impliquer les maris et futurs maris dans la promotion des droits des femmes et filles ».
Il est donc urgent, dit-elle, que tous les acteurs du projet s’inscrivent dans une logique de systématisation du genre dans leurs inventions à travers l’opérationnalisation d’approches novatrices transformationnelles de rapports sociaux. Ce qui permettra l’implication des hommes afin de donner plus de chance de succès au projet, à en croire la chargée du programme en genre et des droits humains de l’UNFPA.
« Si nous voulons accélérer la transition démographique, nous devons encourager la création d’un environnement où les femmes et les filles au même titre que les hommes et les garçons ont accès aux services sociaux, aux ressources économiques, à l’emploi et peuvent faire des choix quant à la gestion de leur vie », a-t-elle déclaré.
Outre ce point, ajoute-t-elle, il faut également encourager l’entrée tardive des filles en union, en renforçant leur accès et leur maintien à l’école pour espérer une baisse de la fécondité, première étape cruciale du passage de la transition démographique au dividende démographique. Malheureusement, selon elle, de nombreux facteurs sociaux constituent encore des entraves et compromettent la capture du dividende démographique.
Et ce, malgré les efforts déployés par les pays dans l’adoption des politiques nationales en genre, de plan d’actions et stratégies genre, de lois contre les violences basées sur le genre, la construction des rapports sociaux de genre demeurent défavorables aux femmes et aux filles.
Pour relever donc ce défi, il est urgent d’adopter des approches qui ont un fort potentiel de transformation des rapports sociaux de pouvoir, avec une forte implication des hommes et des garçons pour parvenir à l’égalité entre les sexe, a précisé la première responsable du programme genre.
Résultats attendus
Selon le coordonnateur national du projet SWEDD, Abdoul Karim Ouédraogo, il est attendu des participants qu’à la sortie de cet atelier, ils aient une très bonne appropriation de la thématique et également une très bonne appropriation des différentes méthodologies.
Car, selon lui, ils seront les pionniers dans leurs pays respectifs pour dupliquer les connaissances apprises. Et au-delà de ces connaissances, qu’ils soient aussi capables de systématiser ces approches dans leurs interventions et contribuer ainsi à établir des rapports égalitaires dans la capture du dividende démographique.
Yvette Zongo
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