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Gouvernement remanié : Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, reste le commandant de bord !

LEFASO.NET | Par Oumar OUEDRAOGO

Publié le vendredi 2 février 2018 à 01h20min

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Gouvernement remanié : Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, reste le commandant de bord !

Il faut désormais parler de « gouvernement Thiéba III ». Conséquence du remaniement tant entendu et qui est finalement intervenu dans la nuit de mercredi, 31 janvier 2018. En lieu et place du compte-rendu de l’hebdomadaire Conseil des ministres donc, c’est un décret portant remaniement du gouvernement qui a été offert aux Burkinabè. Ces départs, ces arrivées, ces stables et ces mutants … !

Finis ces pronostics et fétichismes ! Autant d’intentions et regards mobilisés autour de ce remaniement ! Preuve aussi que les Burkinabè placent grand espoir à une nouvelle écurie. Le mois de février se lève donc avec un nouvel exécutif. C’est le gouvernement THièba III. Thiéba III... Ainsi donc, Paul Kaba Thiéba a déjoué la quasi-totalité des pronostics.

En tout cas, nombreux n’avaient pas vu ainsi les choses ; tant les intentions l’avaient envoyé hors de la guérite de la ‘’maison blanche’’ de Koulouba. Si fait qu’ils sont nombreux également à avoir parier sur la tête d’un ‘’Samo’’, que s’il y a un seul départ dans le gouvernement, ce ne peut qu’être ce fonctionnaire international, fraîchement rentré de Dakar un 7 janvier 2016 pour occuper la primature. ‘’Berger’’ du PNDES (Plan national de développement économique et social), Paul Kaba Thiéba poursuivra avec son nouvel équipage, la mise en œuvre du référentiel de développement dont il n’a jamais douté de la pertinente…

Une autre personnalité de l’écurie Thiéba II qui était sur une pente raide est le désormais ex-ministre de la sécurité, Simon Compaoré. Il est promu à un poste qui vient d’être crée à la faveur de ce remaniement : ministère d’Etat auprès de la Présidence. En attendant d’en savoir plus sur les missions de ce département (il a été créé un poste de Haut représentant du président du Faso), on peut présumer que Simon Compaoré quitte le terrain pûr et dûr pour faire valoir ses compétences et expériences sur un terrain plus « tranquilos » !

Dans cette mission difficile qu’est la sécurité, il est succédé par un autre vétéran, P. Clément Sawadogo. Jusque-là ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, M. Sawadogo quitte ainsi un morceau colosse (fronde sociale) pour un autre maous (menaces terroristes). Son ancien département est, quant à lui, légué à l’enseignant de droit, le constitutionnaliste, Pr Séni Ouédraogo.

Du sang neuf …

Une autre particularité de ce nouveau gouvernement est la création d’un ministère chargé de l’intégration africaine et des Burkinabè de l’Extérieur, dirigé par un nouvel entrant, Paul Robert Tiendréogo. En contrepartie, le ministère délégué auprès du ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur, chargé de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur se voit supprimer.

Au chapitre des entrants également, le jeune député, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, prend la tête du département de l’Energie (en remplacement d’Alfa Oumar Dissa) tandis qu’au niveau des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Vincent T. Dabilgou marque son retour (il fut ministre de l’Habitat et de l’urbanisme sous le régime Compaoré dans les années 2008) en lieu et place de Souleymane Soulama. Révélé au grand public sous la transition avec notamment le mouvement Balai Citoyen, avant de ‘’se retirer’’ pour se consacrer à sa structure, « Tkink Tank Burkina International », Harouna Kaboré a désormais la mission de conduire le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat (le sorti, Stéphane Sanou, est promu à la tête du Secrétariat général du gouvernement et des Conseils des ministres).

Une autre entrée marquante est celle du député Hélène Marie Laurence Ilboudo. Arrivée à l’assemblée nationale en cours de législature, Mme Ilboudo se voit aussitôt rappelée pour succéder à Laure Zongo (qui quitte le navire gouvernemental) à la tête du ministère de la Femme, de solidarité nationale et de la famille. Des rangs des ‘’welcome’’, le juriste et enseignant, Abdoul Karim Sango, porté ministre de la culture, des arts et du tourisme en remplacement d’Issouf Sawadogo (héritier de Tahirou Barry qui a démissionné le 26 octobre 2017). Le ministère des sports et des loisirs, jusqu’ici dirigé par Taïrou Bangré, a aussi un nouveau patron du nom de Daouda Azoupiou.

… et les stables

Le gouvernement Thiéba III, ce sont aussi ces nombreuses figures qui gardent leur poste. Ainsi, le magistrat, René Bagoro (ministre de l’Habitat et de l’urbanisme sous la transition) maintient la dynamique au ministère de la justice, des droits humains et de la promotion civique, garde des sceaux.

Les ministres de l’urbanisme et de l’habitat, Maurice Dieudonné Bonanet ; de la jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle, Smaïla Ouédraogo ainsi que celui en charge des ressources animales et halieutiques, Sommanogo Koutou restent ‘’inamovibles’’. Il en est de même pour le ministre de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique, Batio Nestor Bassière.

Le ministre des infrastructures, Eric Bougouma ; le ministre de l’eau et de l’assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo ou encore le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo restent dans le navire et à la même place. Le portefeuille de la communication et des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement maintient également l’élan avec le journaliste, Rémis Fulgance Dandjinou et à l’image de son confrère, ancien correspondant de RFI, Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères et la coopération (la dénomination avant ce remaniement était : ministère des Affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’Extérieur).

Au ministère de l’économie, des finances et du développement, Rosine Coulibaly (récemment classé meilleur ministre de l’économie et des finances de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est par API) conserve son poste. C’est aussi le constat avec le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Siméon Sawadogo (qui a fait son entrée à la faveur du précédent remaniement le 20 février 2017).

Ce dernier partage le même registre d’entrée au gouvernement avec son homologue de la santé, le Pr Nicolas Méda, tout comme le ministre des mines et des carrières, Oumarou Idani, et celui du développement de l’économie numérique et des postes, Hadja Fatimata Ouattara. Arrivé dans le gouvernement à la faveur du remaniement du 20 février 2017, le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Alkassoum Maïga poursuit sa mission à la tête de son institution, comme Jean-Claude Bouda au département de la défense nationale et des Anciens combattants.

Par ailleurs, si Stéphane Sanou a bougé du département du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat pour le secrétariat général du gouvernement et du Conseil des ministres, au niveau des secrétaires d’Etat, le seul changement se résume aussi en la suppression du ministère délégué auprès du ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur, chargé de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur et son occupant, Rita Solange Agneketom, appelé à servir ailleurs.

Oumar L. Ouédraogo
oumarpro226@gmail.com
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