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Culture : « Aucun peuple ne s’est développé en utilisant la langue d’autrui »

LEFASO.NET | Par Rita Bancé/Ouédraogo

Publié le samedi 17 juin 2017 à 00h28min

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Culture : « Aucun peuple ne s’est développé en utilisant la langue d’autrui »

Placée sous le co-parrainage du Mogho Naaba et du ministre en charge de l’éducation, la 1ère édition du Salon de l’alphabétisation et des publications en langues nationales (SAPELAN) organisée par les responsables du journal Ramdé et ceux de l’association TEEL-BA se tiendra les 22 et 23 juin 2017 à Ouagadougou, précisément dans les locaux du CENASA. Les organisateurs l’ont fait savoir au cours d’une conférence de presse ce jeudi 15 juin 2017. L’objectif du salon est de contribuer à une valorisation des connaissances et des compétences des personnes alphabétisées en langues nationales et à une meilleure visibilité des productions en langues nationales.

Placée sous le thème « Alphabétisation, langues nationales et contribution au développement du Burkina Faso », la première édition du SAPELAN aura lieu les 22 et 23 juin 2017 dans l’enceinte du CENASA.

Des conférences débats autour du thème, des expositions de productions en langues nationales seront au menu de cette activité qui contribue à la promotion de nos langues nationales.

Selon le promoteur du salon, Irené Tiendrebeogo, cet évènement n’est pas organisé pour uniquement valoriser le mooré, le dioula et le fulfuldé mais toutes les langues de notre pays.

Il sera également l’occasion pour les organisateurs, de réunir tous les acteurs du secteur afin qu’ils puissent échanger et tenter de trouver des solutions aux problématiques suivantes : Comment prendre en compte les acteurs œuvrant au niveau de la promotion des langues nationales comme de véritables acteurs du développement au Burkina Faso ? Quelles sont les difficultés qui minent leurs actions ? Comment chaque burkinabé peut-il à son niveau les appuyer et les encourager à sa manière ?

Monsieur Tiendrebeogo a aussi fait savoir que les personnes physiques ou les structures qui voudraient tenir un stand pour exposer leurs productions au cours de ce salon sont priées de prendre attache avec le comité d’organisation aux numéros suivants : 70 26 64 41/78868251.

Il a saisi l’occasion pour lancer un appel à tous leurs partenaires surtout ceux intervenant dans le domaine de l’éducation, à les soutenir afin que cette activité à cause noble puisse connaitre un vrai succès.

Aucun peuple ne s’est développé en utilisant la langue d’autrui
Pour Madeleine KI, linguiste de formation, écrivaine et l’une des pionnières en matière de promotion des langues nationales, l’initiative est à saluer et les organisateurs sont à encourager.

Cette dernière a confié qu’en Afrique et en particulier au Burkina, les gens ont peur de s’engager dans les activités qui concernent les langues nationales, ils sont intimidés quand on parle de langues nationales.

« Ceux qui ont initié l’alphabétisation en langue nationale et qui se sont donnés corps et âme ont été maltraités pendant des années. Les enseignants qui ont osé travailler au niveau des langues nationales ont été bloqués dans leur carrière parce qu’on est arrivé à se demander à un moment si ceux-ci comprenaient le français et cela continue jusqu’à de nos jours mais la balle est dans notre camps, nous sommes des journalistes, nous sommes les utilisateurs de la langue nationale, la majeur partie de la population vit par ces langues. En ne faisant pas la promotion de ces langues, nous privons cette grande majorité de l’opportunité de se développer. Aucun peuple ne s’est développé en utilisant la langue d’autrui. En France, quand on veut apprendre l’anglais, on passe par le français. En Angleterre, pour apprendre le français, on passe par l’anglais. Mais au Burkina, on a peur de passer par nos langues pour aborder les autres langues », a relevé, Madeleine Ki/Kaboré.

Les résultats attendus sont entre autres :

Les structures de micro-finance connaissent mieux les besoins de financement des personnes, ou des regroupements de personnes alphabétisées en langues nationales ;
Les écoles bilingues et centres d’éducation de base non formels disposent des outils post-alphabétisation ;
Les décideurs soutiennent et contribuent à valoriser l’alphabétisation, la production et la diffusion en langues nationales.

Rita Bancé/Ouédraogo
Lefaso.net

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