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Brigade de recherches de gendarmerie : Une dizaine de faussaires interpellés

LEFASO.NET | Par Aïssata Laure G. Sidibé

Publié le jeudi 2 février 2017 à 01h03min

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Brigade de recherches de gendarmerie : Une dizaine de faussaires interpellés

La brigade de recherches de gendarmerie de Ouagadougou a mis la main sur un réseau de faussaires de cartes grises et de plaques d’immatriculation d’engins à deux roues. Ils ont été présentés à la presse avec leurs butins ce mercredi 1er février 2017, lors d’un point de presse animé par Abdoulaye Savadogo, Commandant de la brigade de recherche, Siaka Diarra, Commandant de compagnie de gendarmerie de Ouagadougou et Mamadou Bougouma, directeur général des transports terrestre et maritime.

Le réseau de faussaires présenté à la presse ce mercredi était spécialisé dans l’établissement des cartes grises et des plaques d’immatriculation d’engins à deux roues. Selon le Commandant de la brigade de recherche de Ouagadougou, Abdoulaye Savadogo, le démantèlement du réseau est le fruit d’une investigation judiciaire. L’équipe en charge de l’affaire aurait été interpellée sur cette pratique illégale, la semaine dernière. « On n’a pas pris 3 jours pour débusquer les faussaires », se réjouit-il.

A l’entendre, ils avaient pour mode opératoire de contourner le paiement des frais de formalités douanières de l’ordre de 85 000 F CFA par engin. Pour ce faire, sieur S.H (un assistant commercial qui travaille en partenariat avec Mega dist, concessionnaire reconnu par la Direction générale des transports terrestre et maritime (DGTTM)) et ses acolytes auraient mis en place un scénario incluant des agents indélicats de l’administration en charge des immatriculations, mais aussi avec des démarcheurs. L’objectif poursuivi, d’après le chef de l’enquête, était de proposer à des commerçants de cyclomoteurs, la possibilité d’établir la carte grise et la plaque d’immatriculation d’un engin non dédouané à un coût réduit. Pour cela, le cerveau de la bande réclamerait une somme comprise entre 35 000 F CFA et 40 000 F CFA.

Et au conférencier d’insister sur la procédure illégale pour l’immatriculation des engins à deux roues. « Les commerçants de cyclomoteurs qui faisaient vendre aux clients des engins rentrés sur le territoire national par la fraude, collectent simplement l’identité desdits clients et les références de l’engin sur un support quelconque pour se faire délivrer une carte grise par le sieur S.H ». L’enquête aurait révélé que S.H n’est pas un novice dans cette pratique frauduleuse. Car depuis le mois de juin 2013, il faisait établir de fausses plaques d’immatriculation avec certains directeurs régionaux de la Direction générale des transports terrestre et maritime (DGTTM). Et pour la période de décembre 2016 au 16 janvier 2017, les faussaires ont pu établir plus de 300 cartes grises à partir des directions régionales, informe le Commandant de la brigade de recherche.

Le préjudice causé par la bande est estimé à plusieurs milliards de francs CFA : 810 certificats de mise en circulation ; 172 cartes grises ; 655 plaques d’immatriculation vierges ; 185 plaques d’immatriculation déjà établies ; 476 fiches vierges pour demande de vérification et 3 machines. Même si l’enquête a permis de récupérer un certain nombre de documents et matériels, le Commandant de compagnie de la gendarmerie, Siaka Diarra a cependant avoué que c’est un nombre infime par rapport à ce qu’ils ont pu découvrir. Conscient de l’existence d’autres réseaux de faussaires, il a assuré que les investigations se poursuivent. « Je pense que dans les jours à venir, on pourra aboutir encore à quelque chose », espère-t-il. Afin d’éviter d’éventuels désagréments, le commandant Diarra a invité les populations à se conformer à la règlementation en vigueur en matière d’acquisition d’engins et à dénoncer tout cas suspect.

Répondant à la question de savoir si tous les membres du réseau ont été saisis, les conférenciers ont répondu par la négative : « Jusqu’à ce jour, le commandant de brigade a pu mettre la main seulement sur une dizaine de personnes, à savoir, les intermédiaires et les commerçants complices (…) ». Concernant les peines encourues par les faussaires, il a fait comprendre qu’elles relèvent du pouvoir de la juridiction. « Mais en ce qui nous concerne, tous les acteurs impliqués ne sont pas au même niveau de qualification. Si pour certains, l’on peut relever l’infraction de faux en écrire publique, d’autres seront des complices de faux ou usage de faux », a-t-il conclu.

Aïssata Laure G. Sidibé
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