LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Bitumage de la route Didyr-Toma-Tougan : 15 mois pour mettre fin au calvaire des populations

Publié le jeudi 15 décembre 2016 à 20h56min

PARTAGER :                          
Bitumage de la route Didyr-Toma-Tougan : 15 mois pour mettre fin au calvaire des populations

15 décembre 2016. Une date qui restera gravée dans la mémoire collective des populations des provinces du Nayala et du Sourou. En effet, c’est le jour choisi pour le lancement officiel du bitumage de la route nationale n°21 Didyr-Toma-Tougan, longue de 84 km. La cérémonie officielle qui s’est déroulée à Toma, chef-lieu de la province du Nayala était présidée par le premier ministre, Paul Kaba Thiéba. La réalisation de cette infrastructure permettra de désenclaver ces deux provinces. Les entreprises chargées de l’exécution des travaux ont quinze mois pour livrer le ‘’produit fini’’.

Prendre la route Didyr-Toma-Tougan relève d’un véritable parcours de combattant actuellement. Les crevasses, les bas-fonds où s’embourbent les véhicules, la poussière… Pour une distance de 84 km, les rares véhicules de transport en commun qui s’y aventurent prennent entre trois et cinq heures pour boucler le circuit. Ce calvaire devrait prendre fin dans 15 mois. Car, les travaux de construction et de bitumage de cette route nationale n°21 ont été lancés, le 15 décembre 2016, par le chef du gouvernement burkinabè, Paul Kaba Thiéba.

La population s’est fortement mobilisée pour assister à cet « évènement historique » qui constitue un pas important vers le désenclavement des provinces du Nayala et du Sourou. Et la joie se lisait sur tous les visages. Car, il s’agit de la réalisation d’un rêve longtemps attendu. « En cette heureuse occasion qui voit la réalisation d’un rêve, le rêve du peuple San, je voudrais traduire la joie et la fierté de cette population et en particulier la population de la commune de Toma et certainement celle de toutes les autres communes sœurs qui bénéficient de cette infrastructure. Notre joie est immense et les mots pour l’exprimer nous manquent », a lancé Malick Garané, le maire de la commune de Toma.

Désenclaver le grenier du Burkina

Le bitumage de la RN21 devrait donc permettre la consolidation, le développement et l’amélioration du réseau routier et faciliter la transformation structurelle de l’économie de la région de la Boucle du Mouhoun. Cette région considérée comme le grenier du Burkina regorge d’énormes potentialités agro-sylvo-pastorales et demeure un pôle d’attraction des producteurs agricoles de divers horizons. Mais, elle était freinée dans son développement par l’insuffisance d’infrastructures routières qui rend difficile, voire impossible l’écoulement des produits agricoles.

Avec une population estimée à 1 871 492 personnes en 2016 répartie sur plus de 1000 villages, la Boucle du Mouhoun n’a que 368.1 km de route bitumée. « Le bitumage de cette route va permettre de désenclaver la région en la reliant aux autres localités du Burkina. Il permettra de réduire les délais de transit des voyageurs et des marchandises. Toute chose qui favorisera le développement des activités socio-économiques. Le bitumage de ce tronçon sera une opportunité de création d’emplois pour les populations de la région », a rappelé Justin Somé, le gouverneur de la région. Celui-ci a invité les populations à l’entretenir avec le plus grand soin une fois les travaux terminés. Il n’a pas manqué de demander aux populations de faciliter le travail des entreprises sur le chantier et respecter strictement les consignes de sécurité.

Deux entreprises sont commises à la réalisation de cette infrastructure. Il s’agit de la Compagnie sahélienne des entreprises du Sénégal pour le lot 1, Didyr-Toma, longue de 43km et l’entreprise Oumarou Kanazoé (OK) du Burkina pour le lot 2, Toma-Tougan distant de 41 km. Elles ont quinze mois (saison pluvieuse y compris) pour livrer le produit fini.

La BOAD finance 90,5% du coût total du projet

Pour le financement de ce projet, le Burkina a bénéficié de l’accompagnement de la Banque Ouest-africaine de développement (BOAD). Cette institution met à la disposition de notre pays, des ressources d’un montant de 29,622 milliards de francs CFA, soit 90,5% du coût total du projet. Et, « la BOAD est honorée de contribuer à la réalisation d’un tel projet », a confié Reine Ayeva/Broohm, la représentante résidente de la BOAD au Burkina qui a qualifié d’excellentes les relations de coopération entre la BOAD et le Burkina. A ce jour, ce sont 142 milliards de francs CFA dans le domaine des infrastructures de transport et 446 milliards de francs CFA tous secteurs confondus que la BOAD a injectés dans notre pays. Et, cela devrait se poursuivre. Car, sa représentante résidente a réaffirmé « la totale disponibilité de la BOAD à accompagner le gouvernement burkinabè dans ses efforts quotidiens pour la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie de la population ».

Un évènement historique, selon le premier ministre

Présidant la cérémonie de lancement des travaux de construction et de bitumage du tronçon Didyr-Toma-Tougan, le premier ministre, Paul Kaba Thiéba, s’est dit heureux de « participer à cet évènement historique ». Car, a-t-il précisé, « la construction et le bitumage de cette route permettra de renforcer le statut de grenier du Burkina de la région de la Boucle du Mouhoun ».

L’insuffisance du réseau routier est l’un des principaux obstacles au développement du Burkina. Paul Kaba Thiéba a dit la volonté de son gouvernement à « briser » cet obstacle qu’est l’enclavement intérieur. D’ailleurs, le Plan national de développement économique et social (PNDES) cherche à désenclaver tout le pays, développer le réseau routier pour permettre de circuler et d’acheminer les productions dans les autres régions, a-t-il rappelé.

Le représentant des populations bénéficiaires de cette infrastructure a, quant à lui, souhaité que les entreprises chargées de la réalisation de cette route puissent employer la main d’œuvre locale autant que possible. Toute chose qui permettra d’offrir des emplois aux jeunes de la localité.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Portfolio

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)