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Organisation du hadj : des musulmans réclament le bilan

Publié le jeudi 26 mai 2005 à 06h54min

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Encore des remous qui s’annoncent au sein de la Commission nationale d’organisation du pèlerinage à la Mecque (CNOPM). C’est la conclusion à laquelle on pourrait aboutir après les bruits, certes feutrés, de mésentente entre certains membres de la CNOPM et le gouvernement.

Les contestataires sont sortis de leur gong suite à la correspondance adressée aux associations islamiques burkinabè, dans le cadre de l’organisation du Hadj’2006.

" (...) Il ne faut cependant pas envisager la remise du Hadj aux démarcheurs qui étaient regroupés au sein de l’Association des démarcheurs du Burkina (ADB), dissoute par décret du conseil des ministres ; les intéressés ayant déjà entrepris des démarches de récupération sous le prétexte d’être des membres d’associations islamiques." Constat de Moumouni Fabré, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, président de la CNOPM. 

Il n’en fallait pas plus pour faire sortir trois El Hadjs de leurs réserves. "Nous voulons que le ministre nous donne les preuves de ce qu’il dit et qu’il donne surtout les noms des démarcheurs dont il parle", ont relevé El Hadj Abdou Rasmané Sana, membre de la communauté musulmane et de la CNOPM, El Hadj Ibrahim Traoré, 3e secrétaire adjoint de la communauté musulmane et El Hadj Salif Tassembédo, membre de la sous-commission Pèlerinage de la communauté musulmane.

Composée de membres du gouvernement et de représentants des associations islamiques, la CNOPM, personne morale à part entière, a été créée en 1995 pour "mettre fin aux souffrances des pèlerins".

Une décennie après, cette structure semble donner entière satisfaction, surtout que, selon le ministre Fabré, "le Hadj de cette année s’est déroulé dans la satisfaction totale des pèlerins et de toutes les parties prenantes de l’organisation du pèlerinage à la Mecque". Il faut donc pérenniser cet acquis afin que les images désolantes de pèlerins burkinabè laissés en rade ou en butte à bien d’autres difficultés disparaissent à jamais.

Seulement, le gouvernement compte changer "le mode opératoire d’organisation du Hadj" tout en maintenant "le rôle régalien que l’Etat sera amené à jouer malgré sa laïcité". C’est donc dans cette optique de mutation que le président de la CNOPM attend des propositions, des observations "pertinentes" et autres contributions des associations islamiques.

10 000 F CFA par pèlerin

Tout va bien donc pour le meilleur des Hadj possibles, est-on tenté de dire. Le trio contestataire n’est pas du tout du même avis. Tout en se demandant pourquoi le gouvernement n’a pas un oeil aussi perspicace sur les autres commissions et activités de la communauté musulmane, les contestataires demandent simplement que l’organisation du Hadj redevienne l’affaire des seules associations islamiques.

Pour le trio, il n’y avait pas de problème en tant que tel quand le Hadj était entre les mains de la communauté musulmane. Pour le trio, c’est sans doute pour cela que les pèlerins continuent de faire confiance aux associations islamiques. "La preuve est que pour le Hadj 2005, sur environ 1300 pèlerins, les associations islamiques en ont inscrit plus de 900".

Ne comprenant pas pourquoi le gouvernement ne veut pas laisser les mains libres aux associations islamiques pour désigner leurs représentants au sein de la CNOPM, El Hadjs Sana, Traoré et Tassembédo s’insurgent aussi contre certaines pratiques qui auraient cours dans cette structure. "Nous avons travaillé avec les ministres Yéro Boly et Bernard Nabaré sans problème", ont-ils relevé.

En plus, dans les textes, le bilan du Hadj doit être présenté 2 mois après le retour des pèlerins. "Or, cela fait 3 ans que nous attendons le point financier et moral d’un Hadj". Il y a autre chose que les contestataires voudraient comprendre pour mieux l’expliquer à leurs coreligionnaires à la base.

En effet en 2003, 2004 et 2005, les pèlerins auraient cotisé 10 000 F CFA chacun pour construire le siège de la CNOPM. L’initiative est louable en elle-même, mais certains membres de la commission disent ne rien savoir de la gestion de cet argent. L’argent. Tout ne tournerait-il donc qu’autour de cela ?

Non, ont répliqué les trois contestataires qui disent n’avoir travaillé que dans le seul intérêt des pèlerins. "Nous ne percevions que les ristournes provenant de Air Afrique à l’époque, compte tenu du nombre de billets vendus". Ceci rejoint l’article 24 du décret portant création de la CNOPM qui stipule que "la prestation de service est rémunérée par la compagnie de transport choisie par la Commission nationale d’organisation du pèlerinage à la Mecque".

Et c’est pour offrir ces prestations qu’appel est fait aux associations islamiques régulièrement déclarées, aux termes de l’article 23. "Pourquoi le ministre ne veut-il pas voir certaines personnes qui sont pourtant désignées régulièrement par leurs associations elles-mêmes régulièrement déclarées ?" C’est sur cette interrogation que les contestataires ont pris congé de nous, tout en promettant d’autres révélations car selon eux, le feuilleton ne fait que commencer.

On attend donc de voir ce que sera le Hadj’2006 pour lequel les pèlerins doivent s’envoler probablement à partir du 15 décembre. Pourvu que tout se déroule dans la sérénité et le recueillement.

Par Morin YAMONGBE
Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 26 mai 2005 à 18:04, par Hachimadoum En réponse à : > Organisation du hadj : des musulmans réclament le bilan

    je vois que le problème n’est pas que le gouvernement qui veut organiser le Hadj, ou bien designer les demaecheurs, non plus
    le problème est que les demarcheurs manquent de bonne volonté ils veulent seulement bouffer l’argent sans travailler en profitant l’ignorance de la plus part de pelerins, si ce n’est pas le cas pourquoi ils ne veulent pas ceder la place aux jeunes étudiant qui sont très insrtuits qui sont exprts dant le domaine, je vous le dis Hadj est un domaine comme les autres domaines qui a besoin des experts et des specialistes, ce n’est pas n’importe qui peut diriger le Hadj, mais malheureusement on trouve parmis les demarcheurs burkinabés qui ne peut meme pas ecrire son nom, le pire est qu’ils n’aiment plus s’entendre avec leurs co-travaileurs qui sont les étudiants burkinabés à Medine, donc si vraiment nous voulons la tranquilité des nos pelerins et donner un bon visage de notre cher burkina, il faut qu’on change en confiant le travail à ceux qui le meritent, sans regarder aucune chose. je vous parle parce que j’ai vecu autant d’evenements similaires j’ai vu comment on traite les pelerins burkinabés pendant le peleriange, il y en a plein de burkinbé qui ne font le Hadj comme il faut.

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