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Banque Mondiale : Lancement de la quatrième edition du rapport « les Femmes, l’Entreprise et le Droit »

Publié le jeudi 10 novembre 2016 à 22h40min

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Banque Mondiale : Lancement de la quatrième  edition du rapport  « les Femmes, l’Entreprise et le Droit »

Le Groupe de la Banque mondiale lance la IVème édition du rapport « les Femmes, l’Entreprise et le Droit » intitulé « parvenir à l’égalité ». Ce rapport porte sur sept indicateurs et couvre de nouveaux domaines. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Tazeen Hasan : Depuis 2009 le Groupe de la Banque mondiale publie tous les deux ans, le rapport « les Femmes, l’Entreprise et le Droit ». Ce rapport global examine les lois, les règlements et les institutions qui entravent la capacité des femmes à travailler, à créer ou à diriger des entreprises. Le rapport couvre 173 pays dont le Burkina Faso. Pour l’année 2016, le lancement de la nouvelle édition se tiendra les 10 et 11 novembre à Ouagadougou sous le thème : « parvenir à l’égalité ».

Quelle est la particularité de ce quatrième rapport ?

Tazeen Hasan : Les données de ce rapport portent sur sept indicateurs que sont :l’accès aux institutions, la jouissance de la propriété, l’obtention d’un emploi, l’incitation au travail, l’action en justice, l’accès au crédit et la protection des femmes contre la violence à l’égard des femmes. De nouveaux domaines sont également couverts par ces indicateurs par exemple, le congé pour s’occuper d’un parent malade, l’âge légal du mariage et les ordonnances de protection pour les victimes de violences domestiques. Aussi, cette édition couvre 173 économies, dont 30 économies supplémentaires par rapport aux éditions précédentes.

Entre le troisième et le quatrième rapport, les perspectives économiques de l’autonomisation des femmes se sont-elles améliorées ?

Tazeen Hasan : Entre le troisième et le quatrième rapport, au cours des deux dernières années, 65 économies ont adopté 94 réformes visant à améliorer les perspectives économiques des femmes. Et la plupart des réformes ont été introduites dans des économies en développement dont 18 en Afrique subsaharienne, ce qui démontre la volonté des pays à améliorer l’autonomisation des femmes. .
Néanmoins, globalement, nous avons trouvé que 90 % des économies étudiées avaient au moins une loi qui entravait la capacité des femmes à poursuivre des opportunités économiques.

Trouvez-vous que ce taux de 90% est satisfaisant ou peu ?

Tazeen Hasan : Je pense qu’il y a toujours des contraintes, alors il faut faire des efforts pour les lever. L’inégalité a un coût élevé sur l’économie des pays. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes satisfaits. Certes, des progrès notables ont été réalisés, mais beaucoup de choses restent à faire. Donc, on ne peut dire qu’on est satisfait de ce taux.

Qu’est-ce qui justifie le thème du quatrième rapport : « parvenir à l’égalité » ?

Tazeen Hasan : Cette année est une année particulière avec le lancement des objectifs du développement Durable (ODD) et de la vingtième année de la Beijing Platform. Nous avons ainsi voulu une cohérence et une prise en compte des deux événements.

Au-delà de ce rapport, qu’est-ce que le Groupe de la Banque mondiale fait pour encourager les pays à adopter des réformes permettant aux femmes d’avoir plus d’opportunités économiques ?

Tazeen Hasan : Nous entreprenons des recherches nous permettant d’avoir des données qui sont mises à la disposition des gouvernements pour mieux identifier les problèmes et leurs solutions dans ce domaine. D’autres projets du Groupe de la Banque mondiale sur le genre soutiennent les pays.

Pourquoi le choix du Burkina cette année pour le lancement du rapport 2016 ?

Tazeen Hasan : Il y a deux ans, le lancement s’est déroulé au Togo et nous le faisons cette année au Burkina. Tout d’ abord le Burkina est en avant garde sur l’égalité de sexes depuis les années quatre-vingt. ; egalement le fait que la vision de gouvernement décrit dans son programme national de travailler sur l’autonomisation des femmes burkinabè. Ce sont les deux raisons qui nous ont amenés à choisir le Burkina.

Dans le rapport, il est dit que dans les pays où la loi protège les violences domestiques contre les femmes, on remarque que ces dernières ont une expérience de vie plus élevée. Quel commentaire faites-vous de cela ?

Tazeen Hasan : Cela est un point clé de notre rapport et nous disons que cela peut compromettre l’autonomisation économique des femmes en les empêchant de travailler et d’avoir accès à des ressources financières. La violence entrave l’autonomisation économique des femmes en limitant leur pouvoir d’agir et leur capacité à faire des choix. Le rapport a observé que les taux de mortalité des femmes adultes diminuent où la loi protège les femmes contre la violence domestique. Également, les taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans diminuent lorsque la loi vise spécifiquement la violence domestique.

A côté du cadre juridique, n’y-a-t-il pas d’autres dispositions à prendre pour améliorer l’autonomisation des femmes ?

Tazeen Hasan : Je pense qu’il ne suffit pas juste d’adopter les lois ! Il faut également les appliquer, les mettre en œuvre. Bon nombre de pays ont des lois en faveur de l’autonomisation des femmes ; la différence réside dans l’exécution de la loi adoptée, sa mise en application.

Cette année, pour le lancement de la nouvelle édition, un concours de rédaction sur le thème « Autonomisation des jeunes filles et des femmes : défis et solutions » a été lancé par l’équipe du groupe de la Banque mondiale, du 27 octobre au 6 novembre 2016. Pouvez-vous nous en parler ?

Tazeen Hasan : Ce concours offre une opportunité aux jeunes, femmes et hommes, de partager leurs visions et de proposer leurs solutions pour l’amélioration des inégalités envers les femmes et les jeunes filles. Et ce concours est exclusivement organisé au Burkina comme pays abritant le lancement du rapport.

Quelles sont les attentes du Groupe de la Banque mondiale de cet atelier ?

Tazeen Hasan  : Cet atelier devra permettre à tous les partenaires au développement de montrer les progrès réalisés, les difficultés rencontrées et d’avoir des échanges continus pour l’amélioration de la condition des femmes dans le monde.

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