Depuis un certain temps, il y a une mévente au niveau de la SN-SOSUCO alors que le sucre importé se trouve sur le marché. Comment ce sucre est-il rentré ? Pire, certains commerçants pourraient profiter de cette période du jeûne musulman caractérisée par une forte demande du sucre pour s’adonner à des importations frauduleuses. C’est dans l’optique donc de prendre à bras le corps ces préoccupations que le ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat a, avec l’appui de la SN-SOSUCO, initié un contrôle spécifique sur le sucre.
« Nous allons faire le tour des boutiques et magasins pour vérifier si les importations sont faites dans les règles et qu’au niveau de la distribution les règles en matière de commerce ont été respectées » a déclaré le coordonnateur de l’observatoire du sucre, Abdoulaye Coulibaly par ailleurs directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes. Concrètement, il s’agissait de vérifier les prix, mais également la qualité du sucre vendu sur le marché.

« Je n’ai pas de sucre en poudre encore moins le sucre en morceaux », a informé Seydou Tassembedo, précisant en outre que le mois de jeûne musulman est l’occasion idéale pour faire « de bonnes affaires ». Il est soutenu dans ses propos par Amado Kouanda, propriétaire d’un magasin. « J’ai seulement 10 cartons de sucre SN-SOSUCO et 10 de sucre brésil dans ma boutique » a-t-il lancé.
Contrairement à ces commerçants, Adja Salamata Cissé estime qu’il y a du sucre en quantité et en qualité à Ouagadougou. Elle qui commercialise le sucre SN-SOSUCO, Saint Louis et Cosumar, confie que les prix n’ont pas flambé cette année et cela même en cette période de carême. Ici, les sucres sont vendus respectivement à 17.250 F CFA, 17.750 F CFA et 17.000 F CFA. Pourtant, des difficultés demeurent quant à la conservation de ce produit en particulier pour la SN-SOSUCO. Mme Cissé a évoqué le cas de l’emballage qui ne résiste pas à l’humidité. « Avec l’humidité, le sucre ne tarde pas à fondre. Pourtant, il est beaucoup prisé par la population », a-t-elle avoué.

Pour la responsable de l’équipe, Mariétou Palé/Ouédraogo, il était de bon ton qu’ils sortent surveiller et encadrer les prix du sucre fixés par l’état. Elle reconnait par ailleurs : « Pour l’instant, nous ne pouvons rien dire. Nous attendons de voir les documents d’abord ». Il s’agit en l’occurrence des factures d’achat des sucres, carte de commerçant ou registre de commerce, doubles des factures de vente et les barèmes des prix. Conformément, aux prix fixés par l’Etat, le sucre SN-SOSUCO est à 17.500 F CFA. Pour le sucre importé, il y a des charges qui sont supportées par les commerçants. C’est tout naturellement que Mme Palé a demandé la fiche de décomposition afin de mieux comprendre comment les marges sont déterminées pour après les comparer au prix normal.

Mais, dans l’ensemble, elle juge le contrôle satisfaisant. « Partout où nous avons été, il n’y a pas eu de problème. La marge était respectée », a-t-elle déclaré.
Tout commerçant qui est en situation d’irrégularité est passible de sanction conformément aux textes en vigueur. « Le sucre qui aura été importé sans avoir respecté les formalités est tout simplement saisi. Pour les autres infractions, les contrevenants auront à payer des amandes et dans le pire des cas, il y aura des poursuites judiciaires », n’a pas hésité à rappeler M. Coulibaly.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net