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Situation nationale : Le Balai Citoyen ‘’crache’’ ses vérités !

Publié le vendredi 8 avril 2016 à 23h47min

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Situation nationale : Le Balai Citoyen ‘’crache’’ ses vérités !

« Bilan des 100 jours du nouveau pouvoir », « la problématique de la reddition des comptes des gouvernants, accessoirement celle des dirigeants de la Transition » et « la question des Koglwéogo » sont les points autour desquels, les responsables du Balai Citoyen se sont entretenus avec la presse ce vendredi, 8 avril 2016 à Centre national de presse Norbert Zongo, Ouagadougou.

Sur les 100 jours du nouveau pouvoir, les responsables de cette organisation de la société civile disent constater « une illisibilité dans les actions de gouvernance ». Pour eux, si des mesures comme la gratuité des soins le recrutement de jeunes sont à féliciter, il n’en demeure pas moins qu’il était attendu de ces 100 jours, des signaux, des actes. ‘’Nous sommes d’accord que Roch et son équipe ne sont pas des « magiciens » mais, on s’attendait à voir des actes ; de sorte que dans un ou deux ans, le chômage des jeunes soit réduit. Et ce n’est pas le recrutement de ces 4200 jeunes (enseignants, ndlr) qui va le faire. Qu’est-ce qui est fait sur des questions liées à la sécurité, à l’affaire Koglweogo ? Nous n’avons pas de lisibilité, nous avons des mesures ponctuelles pour des problèmes ponctuels. Alors que nous nous attendions à ce qu’aussitôt installé, on nous dise, dans six mois, un an, deux ans…, voilà ce qu’on fera du Burkina’’, a auscultéle porte-parole du Balai Citoyen, Me Guy Hervé Kam. C’est pourquoi, a-t-il invité le gouvernement à se centrer sur les aspirations réelles au lieu de chercher des boucs-émissaires. « Le gouvernement sera jugé sur sa capacité à répondre aux préoccupations et non sur les supposés responsables de pourquoi, il n’aurait pas réussi. On veut des résultats et non des explications sur pourquoi les résultats ne sont pas atteints », a averti le porte-parole.

Les responsables de l’organisation disent noter également une tendance à la remise en cause de la séparation des pouvoirs, notamment sur les questions judiciaires portant sur les mandats d’arrêt internationaux contre Soro Guillaume, Blaise Compaoré et « autres putschistes de septembre 2015  ».Cette velléité s’est manifestée, disent-ils, lors de la conférence de presse-bilan du Président du Faso lui-même, au cours de laquelle, il s’est ‘’ plaint de n’avoir pas été informé par l’institution judiciaire avant le lancement des mandats d’arrêt ‘’. Pour Me Kam, cette tendance à l’immixtion est extrêmement grave. Et ce, d’autant plus que ces propos tendent à faire comprendre ‘’qu’on n’a pas compris la séparation des pouvoirs’’ alors même que le problème de ce pays était aussi lié à la justice.

Sur la question des groupes d’auto-défense, les « koglwéogo », le porte-parole note que c’est devenu, aujourd’hui, un phénomène social et au regard de l’adhésion des populations, il faut leur encadrement au service de la loi, du droit et de la République. Pour le Balai Citoyen, seul l’Etat doit détenir la violence légitime. Mais, pour mettre un terme à ce phénomène des koglwéogo, il faut toucher aux causes de leur existence, en se dotant d’une véritable politique nationale de sécurité.
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L’affaire des parcelles et du blanchiment d’argent

Pour le Balai Citoyen, la reddition des comptes étant une exigence constitutionnelle, tout gouvernant doit s’y conformer. C’est pourquoi, estiment les conférenciers que tous les « gros dossiers  » de malversation des différentes inspections et des structures de contrôle doivent être transmis à la justice pour instruction. C’est dans cette logique qu’ils inscrivent ce qu’ils ont qualifié d’« affaires dites de deals de parcelles à Ouaga 2000  » afin de mettre un terme au « goût immodéré des responsables publics pour les biens du peuple ».

« Pour nous, l’éthique doit être au cœur de la gouvernance », a confié Me Kam, exhortant l’Etat à mener une enquête pour faire la lumière sur la question.

Cité dans certains médias dans cette affaire de parcelles, Me Guy Hervé Kam a relevé qu’il s’agit d’une question qui concerne, dès lors, son propre individu et qui n’est pas à confondre avec le Balai Citoyen. Et sur cette ‘’accusation’’, il a indiqué que la réponse appropriée suivra. « C’est un problème qui concerne Me Kam Guy Hervé, ça ne concerne pas le Balai Citoyen. Si jamais, ces affaires révèlent que Me Kam (lui-même, ndlr) a les mains sales, que le Balai (Citoyen) soit impitoyable avec lui », a-t-il déclaré.

Sur ce que certaines personnes ont qualifié de « silence » du Balai Citoyen au sujet de certaines affaires brûlantes, notamment les « deals de parcelles », Me Kam réplique qu’il n’est pas de l’habitude de son organisation de ‘’sauter’’ dans les affaires sans les comprendre. Cela y va de la crédibilité de l’organisation, appuie Sams’k Le Jah (Karim Sama, à l’état civil), un autre leader du Balai Citoyen. « Même sur la question des koglwéogo, alors que tout le monde parlait, nous n’avons pas pris position parce que nous avons, nous aussi, cherché à comprendre qu’est-ce qui se passe réellement sur le terrain. On a approché les Forces de sécurité et les groupes de koglwéogo avant de pouvoir prendre une position », ont-ils poursuivi.

‘’Une campagne de dénigrement en marche’’

‘’Aujourd’hui, on tente de dire que la Transition a été négative avec ces deals de parcelles et le blanchiment d’argent ; et le Président n’a pas été honnête quand il dit que ces 86 milliards, c’est sous la Transition. Pourtant, c’est de la période 2009 à 2015. Sa parole (le Président du Faso) allait peser beaucoup dans cette campagne mais, il ne l’a pas fait. A quelle fin ?’’, s’interroge Sams’K Le Jah pour qui, il y a une campagne de dénigrement à leur encontre. ‘’ Si des gens ont des preuves, qu’ils les sortent et organisent des conférences de presse ! Avant le coup d’Etat de septembre, il y a eu la même campagne et la même est lancée ’’, a-t-il affirmé.

A en croire les conférenciers, les positions du Balai Citoyen ne sont pas liées à des individus, elles tiennent plutôt à des valeurs, à des principes. Et à ce sujet, Basic Soul (Souleymane Ouédraogo, à l’état civil) a relevé que le Balai Citoyen ne se situe pas dans la « galaxie Zida ». En soutien à ses propos, il a renvoyé les journalistes à reprendre leurs images d’archives « pour voir ceux qui sont allés accueillir Zida de son retour d’Abidjan ». Il défie quiconque de prouver que le Balai Citoyen a bénéficié de largesses de la part deZida.

« Il ne faut pas qu’on se trompe de combat, peu importe le domaine d’activité dans lequel on est. Le combat pour nous, c’est d’arriver à avoir un Burkina qu’on respecte, un Burkina qui fait rêver sa jeunesse. Et pour cela, chacun doit jouer sa partition », ont-ils invité.

Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
Lefaso.net

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