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Enseignement supérieur : Les étudiants tchadiens de 2iE exigent de leur Etat le versement "intégral et immédiat" de leurs frais de scolarité

Publié le lundi 21 décembre 2015 à 23h14min

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Enseignement supérieur : Les étudiants tchadiens de 2iE exigent de leur Etat le versement

L’Association de étudiants tchadiens à l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) ont exprimé leur grogne, ce lundi 21 décembre 2015, devant leur représentation diplomatique à Ouagadougou. Les étudiants réclamment entre autres le versement "intégral et immédiat" de leurs frais de scolarité 2013/2014, 2014/2015, et 2015/2016 et celui de leurs bourses d’études.

"On est venu au Burkina Faso dans l’optique d’étudier. Ce n’est pas pour marcher dans les rues de Ouagadougou. Nous demandons donc à notre Etat de tout faire pour qu’à la rentrée de Janvier nous puissions rentrer en classe avec les autres", a dit Dominique Madjidjingarti, Secrétaire général de l’association des étudiants tchadiens de 2iE. Les messages scandés à la manifestation témoignaient du réel malaise que vivent près de 280 étudiants au niveau de l’institut qui traverse aussi sa propre crise. On pouvait lire "Trop c’est trop ! Payez nos frais de scolarité et notre bourse de subsistance", "Svp !!! Nous ne voulons pas aller sur Mars, nous voulons juste aller en classe", "Pardonnez ! Honorez votre engagement" !

Situation "précaire"
Cette manifestation intervient suite à la résolution prise par la direction de la fondation 2iE d’interdire les réinscriptions des étudiants boursiers tchadiens pour l’année académique 2015-2016. Et cette décision est la conséquence du non paiement des frais de scolarité des années académiques 2013/2014, 2014/2015, 2015/2016 ainsi que de la bourse de subsistance au cours desdites années. Ces étudiants disent être dans une situation "précaire" depuis deux ans puisque "l’Etat tchadien n’a pas pu honorer ses engagements". Les choses vont donc de mal en pis et selon Dominique Madjidjingarti, "les étudiants ne parlent plus le même langage avec leurs bailleurs".

Sans autorisation de manifester...
Avant d’entonner "La Tchadienne", leur hymne national, les manifestants ont essayé à deux reprises de s’adresser à un responsable de l’ambassade. En vain. La raison est toute simple. A en croire la sécurité qui a rapporté le refus des autorités, les étudiants n’ont pas une autorisation de manifester, laquelle autorisation devrait être délivrée par la mairie de Ouagadougou. Selon, Djiraibaye Mario Nderngue, président du comité d’organisation de la manifestation, une demande d’autorisation de marche "pacifique" a été déposée à la mairie le mardi 15 décembre. En guise de réponse, les autorités communales auraient dit que l’association n’était pas reconnue par l’Etat burkinabè.

... pourtant avec le "feu vert" légitime de la mairie
Au regard de l’urgence de la question, les étudiants sont revenus à la mairie, cette fois-ci, sous le couvert de l’association des étudiants stagiaires et élèves tchadiens au Burkina Faso (AESET-BF). Là, les autorités communales étaient dans une position délicate. Selon les manifestants, elles leur ont dit qu’en délivrant une autorition, la mairie se mettait dans une position d’incitateur à la manifestation. En expliquant clairement leurs intentions "pacifiques", les étudiants ont été compris par la mairie qui leur a finalement demandé en retour d’aller remettre leur message et de rebrousser chemin. Mais à l’heure où nous quittions l’ambassade, la plateforme revendicative n’avait pas été transmise et l’ambassade n’a pas daigné recevoir les journalistes pour approfondir la question.

En rappel, les étudiants tchadiens avaient, en 2014, tenu un sit-in à leur ambassade pour les mêmes raisons que celles énoncées cette année. A ce moment, l’Etat avait réagi en réglant les frais de scolarité et la bourse de l’année académique de 2012/2013.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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