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Arrestation de Djibrill Bassolé : La Nouvelle alliance du Faso dénonce un acharnement politico- judiciaire

Publié le samedi 3 octobre 2015 à 02h20min

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Arrestation de Djibrill Bassolé : La Nouvelle alliance du Faso dénonce un acharnement politico- judiciaire

La Nouvelle alliance du Faso (NAFA) a organisé une conférence de presse le 02 octobre 2015 à Ouagadougou. Au cours de cette rencontre avec les journalistes, les responsables du parti ont dénoncé un « acharnement politico-judiciaire » contre leur parti et contre leur candidat Djibrill Bassolé. Ils ont appelé à la libération de ce dernier et au dégel des avoirs du parti et de ses membres. Par ailleurs, la NAFA dit condamner le coup d’Etat perpétré par le général Gilbert Diendéré et son éphémère Conseil national pour la démocratie.

En l’absence du président du parti, Rasmané Ouédraogo qu’on dit traumatisé, ce sont le secrétaire général, le secrétaire à l’organisation et le secrétaire aux relations extérieures qui ont animé la conférence de presse. Une conférence de presse qui se justifierait par l’urgence du moment : le gel des comptes du parti ainsi que de ceux de quatre de ses membres dont le général Djibrill Bassolé, le candidat recalé pour les élections présidentielles.
D’ailleurs, soupçonné de complicité avec les auteurs du coup d’Etat du 17 septembre, le général Bassolé a été mis aux arrêts la veille et son domicile perquisitionné. Des rumeurs non encore confirmées ni infirmées par les autorités compétentes font état d’armes et de munitions saisies durant cette perquisition. Pour les responsables de la NAFA, ceci n’est qu’affabulations et autres intoxications visant à diaboliser leur candidat. « Sur ces dites accusations graves, nous tenons à affirmer haut et fort que Djibrill Bassolé est un patriote sincère et respectueux des institutions de la république. Quant aux allégations tendant à faire croire que l’on a trouvé au domicile du général Djibrill Bassolé 52 kalachnikovs, 3 RPG7, 3AA52, elles s’avèrent fausses et sans fondement », a martelé Aziz Dabo, le secrétaire aux relations extérieures de la NAFA.
En tous les cas, les responsables de la NAFA nient toute implication de leur mentor dans une quelconque aventure visant à déstabiliser le Burkina. Ils estiment que leur parti fait trembler certains concurrents politiques qui développent toutes sortes de manœuvres pour lui barrer la route. Ils disent regretter surtout le fait d’avoir en face d’eux d’autres forces obscures, en plus de leurs adversaires politiques. Qu’à cela ne tienne, la NAFA appelle à la libération du général Djibrill Bassolé ainsi que le dégel par la justice de ses comptes ainsi que ceux du parti et des autres membres que sont Rasmané Ouadraogo, Benjamine Doamba et Adama Kéma.
Malgré le « supplice » qu’ils disent subir depuis la création du parti, les responsables de la NAFA affirment faire confiance à la justice burkinabè. Pourtant, jusqu’à l’heure où se tenait la conférence de presse (17h), le secrétaire général de la NAFA soutient que les avocats du général Bassolé n’avaient pas encore eu accès à leur client.
Concernant le putsch du CND dont Djibrill Bassolé est soupçonné de complicité, la NAFA dit avoir condamné le coup d’Etat sur les réseaux sociaux. Seulement, ils reconnaissent n’avoir pas utilisé le mot « condamner ». Et, ils ont franchi le pas cet après-midi du 02 octobre, comme en témoigne la déclaration liminaire ci-dessous.

Moussa Diallo
Lefaso.net


Projet déclaration

Mesdames et messieurs les journalistes de la presse nationale et internationale, avant tout propos et tout en vous remerciant d’avoir répondu présents à notre conférence de presse, je voudrais vous demander d’observer avec nous une minute de silence en la mémoire des martyrs tombés sur le champ de bataille au cours de ces tristes journées du 16 au 23 septembre 2015.
Aux héros tombés aux cours de cette lutte héroïque et des 30 et 31 octobre dernier, la Nouvelle alliance du Faso (NAFA) fonde enfin l’espoir que leur mérite sera désormais reconnu par les autorités de la transition au-delà des discours et des cérémonies pour se traduire en actes concrets en faveur de leurs familles éplorées.
La NAFA salue également le courage et le professionnalisme des forces armées nationales et tient à rendre un vibrant hommage à tout le peuple burkinabè qui à travers cette lutte vient de donner une leçon de détermination et de bravoure au reste du monde.
Mesdames et messieurs de la presse, la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA), depuis sa création le 31 janvier 2015 avons toujours privilégié le dialogue, la concertation, les échanges d’idées et d’opinion comme mode de lutte politique. Jamais au grand jamais la NAFA n’a opté pour la violence, le mensonge, la manipulation dans son combat. Par conséquent, elle condamne le coup d’état du 17 septembre 2015. Elle reste persuadée que si l’usage des armes et de la violence vient à prendre le pas sur une véritable promotion de la démocratie et des libertés fondamentales c’en est fini de la démocratie, des libertés collectives et individuelles.

Mesdames et messieurs les journalistes, nous n’aurions pas dû être là pour cette conférence de presse si certaines allégations dont l’intention est de nuire à l’image de notre parti et de notre candidat Djibril Bassolé n’avaient été portées à l’opinion publique nationale et internationale.
En effet, suite au coup de force du Conseil national pour la démocratie (CND), la NAFA et certains responsables politiques du parti ont été mis sur le banc des accusés avec comme première conséquence le gel de leurs avoirs. Plus grave, Djibril Bassolé, le candidat de la NAFA dont les avoirs ont été également gelés a été interpelé le 29 septembre 2015 et se trouve présentement en garde à vue à la gendarmerie de Paspanga.
Sur ces questions, notre devoir est de vous rappeler certains faits :
  10 septembre soit 6 jours avant le coup d’état, le conseil constitutionnel invalide la candidature de Djibril Bassolé,
  12 septembre 2015 : Le candidat prend acte de la décision du conseil constitutionnel et s’engage à soutenir à la NAFA aux législatives.
  Le candidat est rejoint par la NAFA à travers un communiqué de presse publié le 15 septembre soit 1 jours seulement avant le coup de force du CND où la NAFA tout en prenant acte en prenant l’option de faire un choix utile à l’élection présidentielle.
Mais contre toute attente, avant même que ce choix ne soit finalisé, nous avons été surpris tout comme les autres burkinabè par ce coup de force du CND intervenu le 16 septembre 2015. Un acte qui est venuremettre en cause le processus de normalisation démocratique enclenché avec la transition qui devrait connaitre son terme le 11 octobre 2015. Nous étions du reste en précampagne pour transmettre aux populations notre acceptation des verdicts du Conseil constitutionnel et notre détermination à aller aux élections législatives.
Sur ce coup d’état du CND et réagissant à chaud le 18 septembre 2015, Djibril Bassolé, déclarait ceci : Je suis affligé par les récentes évolutions de la situation de sécurité au Burkina Faso et profondément préoccupé pour l’avenir de notre pays. Nos ambitions communes de bâtir un Burkina paisible et prospère seront irrémédiablement compromises si l’usage des armes et de la violence vient à prendre le pas sur une véritable promotion de la démocratie et des libertés fondamentales.
Alors que tout semblait rentrer dans l’ordre avec le rétablissement de l’ordre constitutionnel par l’initiative de la CEDEAO et de certaines personnalités coutumières et religieuses et qu’un dialogue politique devrait permettre de fixer une nouvelle date des élections, nous avons été surpris par une décision du procureur du Faso décidant du gel des avoirs de la NAFA, du candidat de la NAFA djibrill Bassolé et de 3 autres dirigeants du parti le 25 septembre 2015.
Comme si cela ne suffisait pas, après les mesures d’exclusion et d’acharnement politico-judiciaire dont il a été victime, une campagne de diabolisation sur sa personne a été lancée par un communiqué de presse affirmant qu’il mobilise des forces étrangères et de groupes djihadistes pour s’attaquer au Burkina Faso.
Sur ces dites accusations graves, nous tenons à affirmer haut et fort que Djibrill Bassolé est un patriote sincère et respectueux des institutions de la république.
Qaunt aux allégations tendant à faire croire que l’on a trouvé au domicile du général Djibrill Bassolé 52 kalachnikovs, 3 RPG7 (arme antichar), 3AA52 (armes anti personnel), elle s’avèrent fausses et sans fondement.
Quant au prétendu brouillon du gouvernement du CND où Djibrilll Bassolé est proposé tantôt comme ministre de la securité, tantôt ministre de l’administration territoriale, nous voulons rappeler que Djibill Bassolé souhaitait servir son pays à la plus haute magistrature.
Du reste, l’auteur du putsch lui-même, dans ses dernières déclaration affirme : « c’est vrai que le putsch aurait contribué à améliorer sa situation puisqu’il était candidat, mais il n’était pas avec nous, ceux qui l’accusent ont leurs raisons. »
Effectivement, pour la Nouvelle alliance du Faso, cet acharnement contre la NAFA et Djibrill Bassolé n’ont d’autre but que de nous affaiblir, pire nous empêcher de prendre part aux élections législatives à venir
Nous sommes pour la paix, nous sommes pour l’unité nationale. Au demeurant, nous ne pouvons que nous associer à l’appel de sa majesté le Mogho Naaba Baongo pour la paix au Burkina Faso pour dire ceci au président du Faso « De faire violence sur lui-même, d’être plus tolérant, plus compréhensif, plus humble, plus rassembleur car il est le président de tous. » Et tous et tous sont burkinabè.
En effet, pour la Nouvelle Alliance du Faso, la réconciliation ne doit pas se limiter aux simples déclarations, aux pactes sans engagement si c’est à des fins de calculs politiques. Le Burkina Faso pour cette réconciliation clamée et attendue depuis longtemps a besoin d’une justice véritable et un dialogue honnête et sincère entre tous les acteurs politiques. La NAFA appelle de ce fait, la transition, l’armée et tous les partis politiques au dialogue afin que toutes les forces vives de la nation s’accordent sur des bases solides pour une paix définitive au Burkina Faso.

Que Dieu Bénisse le Burkina Faso
Merci

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