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Situation nationale : Le CCNOSC réitère son soutien aux institutions de la transition et appelle au respect de la Charte

Publié le mardi 28 juillet 2015 à 04h38min

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Situation nationale : Le CCNOSC réitère son soutien aux institutions de la transition et appelle au respect de la Charte

Le Cadre de Concertation Nationale des Organisations de la Société Civile (CCNOSC), fort de 21 associations, a, au cours d’une conférence de presse, scruté la situation politique nationale qui prévaut au Burkina depuis un certain moment. Après avoir donné leur lecture, les responsables de cette structure faîtière ont réaffirmé leur soutien aux institutions de la transition, appelé au respect de la Charte de la transition avant d’exhorter l’ensemble des Burkinabè à poser des actes tendant à faire du Burkina, le « pays des femmes et des hommes intègres ».
Nous vous proposons la déclaration liminaire de cette conférence de presse tenue dans la soirée de ce lundi 27 juillet à Ouagadougou.

DECLARATION LIMINAIRE

Mesdames et Messieurs les représentants des Associations,
Mesdames et Messieurs les représentants des Collectifs,
Mesdames et Messieurs les représentants des Mouvements,
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Mesdames et Messieurs,

Les glorieuses journées des 30 et 31 Octobre ont porté une marque d’éveil des consciences de notre Peuple qui, comme un seul homme, s’est insurgé pour contraindre l’ex régime à la démission. Cette bravoure de notre Peuple a servi d’exemple à de nombreux pays africains dont les gouvernants expriment une volonté non équivoque de se maintenir au pouvoir. De ce fait, la Jeunesse de notre pays a été élevée au rang de personnalité africaine de l’année 2014. La société civile de notre pays a été, on ne peut le nier, un acteur incontournable dans cette lutte pour l’émancipation de notre peuple qui a été asservi pendant 27 années de gouvernance sans partage.

A l’heure où la transition, mise en place après l’insurrection populaire, est en train de nous conduire vers des élections libres, transparentes, démocratiques, incontestées et incontestables le 11 Octobre de cette année, des individus animés par l’esprit de vengeance, de déstabilisation de notre cher Faso veulent porter atteinte aux organes de la Transition. C’est dans cette dynamique que, certaines organisations de la société civile, et non des moindres d’ailleurs, ont décidé non seulement de conjuguer leurs efforts pour la conservation des acquis de notre insurrection, mais aussi de la mise en place d’un cadre d’échanges, de dialogue et de solidarité dans le but de fédérer leurs actions pour le combat de la sauvegarde des intérêts supérieurs de nos concitoyens. Et c’est justement la présentation officielle de ce cadre qui a donné lieu à la présente conférence de presse.

En clair, nous avons décidé de la mise en place de ce cadre afin que l’opinion publique puisse être informée et rassurée non seulement de l’entente qui existe entre les organisations de la Société Civile qui ont été en amont de la lutte de libération de notre pays des mains du clan COMPAORE, mais aussi de leur ambition à contribuer au renouveau démocratique tant voulu par le Burkina Faso. Il a donc été baptisé Cadre de Concertation Nationale des Organisations de la Société Civile (CCNOSC).
Cette appellation tient son origine dans les objectifs que s’est fixé le cadre dans la mesure où la concertation est le dénominateur commun de toutes les organisations de la société civile membres de ce cadre.

Par ailleurs et comme nous l’avons souligné plus haut, ce cadre est né dans un contexte ou ceux qui ont conduit notre pays dans une crise qui a fait tomber certains de nos camarades n’ont pas fait leur mea culpa et se permettent en plus de poser des actes tendant à faire échouer la volonté de notre Peuple, à travers les organes de la transition, à rétablir la démocratie au Burkina Faso à travers le toilettage de notre ordonnancement juridique et partant de la gestion de l’administration publique. Tout en condamnant ces actes que nous estimons contraires à l’esprit de l’insurrection des 30 et 31 Octobre, nous réaffirmons notre soutien total au Gouvernement de la Transition ainsi qu’au Conseil National de la Transition qui ne ménagent aucun effort pour répondre positivement aux aspirations profondes de notre Peuple.

Enfin nous prenons acte des derniers événements survenus entre le Premier Ministre et certains militaires du Régiment de Sécurité Présidentielle ainsi que de la déclaration du Président du Faso qui s’en est suivie suite à la synthèse des différentes rencontres entamées par les Conseil des sages que nous tenons fortement à féliciter pour les énormes sacrifices auxquels ils consentent pour préserver le peu de paix qui règne dans notre pays.

Toutefois, nous estimons que pour la bonne marche de la transition, le respect de la Charte de la Transition doit demeurer le seul référentiel pour tous les acteurs. De plus, il convient de dire que les actions répétées du Régiment de Sécurité Présidentielle, depuis le début de la transition sont de nature à porter une atteinte grave à la sérénité et la continuité de la Transition. Par voie de conséquence, nous estimons que tous les burkinabè doivent s’inscrire en droite ligne de la volonté de notre Peuple de rompre avec la personnification du Pouvoir d’Etat et que de ce fait l’Armée doit jouer le rôle qui lui incombe dans un Etat de droit à savoir rester au service du Peuple et non le Peuple au service de l’Armée.

Cette insurrection, il faut le rappeler, nous l’avons acquise au prix du sang versé de nos camarades de lutte et nous ne permettrons pas que les acquis ainsi arrachés par l’abnégation et le sacrifice soient liquidés pour assouvir les besoins d’un clan.
Aussi faut-il faire noter que nous ne pouvons plus accepter dans notre nouvel élan démocratique que des citoyens voient leurs libertés confisquées de manière illégale par des individus armés tout simplement parce qu’ils ont décidé de rendre service à la Nation.

Nous ne saurons terminer notre propos sans toutefois adresser au Conseil National de la Transition notre soutien pour avoir mis en accusation des personnes qui de par leurs actions ou leurs inactions ont attenté à notre loi fondamentale et partant trahi notre Peuple, d’avoir ordonné aux forces de défense et de sécurité de tirer à balles réelles sur les filles et les fils de notre, d’avoir détourné les deniers publics qui auraient pu servir au développement de notre Etat, d’améliorer notre éducation. Pour nous, ces mises en accusations de ces personnes devant la haute cour de justice rentrent en droite ligne de notre insurrection et contribuent à faire le toilettage de la gestion des affaires publiques.

Tout en priant et remerciant DIEU afin qu’il continue de bénir le Burkina Faso, nous demandons à chaque Burkinabè,où qu’il soit, de poser des actes tendant à faire de notre pays, le pays des femmes et des hommes intègres.

Nous vous remercions !

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