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Pôles de croissance : un levier contre la pauvreté au Burkina

Publié le mardi 7 avril 2015 à 22h53min

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Pôles de croissance : un levier contre la pauvreté au Burkina

L’incidence de la pauvreté au Burkina Fao était de 43,9 % en 2009, contre 46,4% en 2003. Une réduction insuffisante malgré la croissance, reconnaissent les spécialistes. Pour inverser la courbe, le pays des hommes intègres s’est doté d’un outil, “Les pôles de croissance”. Suggérée par la Vision “Burkina 2025” et fortement encouragé par la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), cette option se veut un outil d’accélération de la croissance et de réduction de la pauvreté. Cela à travers la “diversification des activités économiques, création d’emplois et accroissement de la productivité de l’économie”.

Selon la définition de ses concepteurs, les pôles de croissance sont une “combinaison d’entreprises et de centres de recherches publics ou privés organisés en réseau sur un territoire donné et dont l’activité constitue un moteur de croissance économique. » Pôle de croissance à travers lequel concept il faudra aussi voir un « espace géographique délimité disposant d’atouts où la réalisation d’infrastructures permet d’offrir un cadre favorable à l’éclosion d’activités économiques structurantes à même de booster la croissance avec des effets d’entraînement sur le reste de l’économie nationale ». En la matière, notre pays a retenu les variantes suivantes de pôles de croissance avec leurs définitions :

Pôle économique : territoire ou localité doté d’avantages économiques (potentialités naturelles par exemple) capables de constituer des activités motrices.
Zones économiques spéciales : espaces destinés à la promotion des exportations et bénéficiant d’un régime juridique particulier le rendant attractifs pour les investisseurs étrangers.
Grappes d’entreprises ou « cluster » en anglais : mode d’organisation au sein d’un conglomérat d’entreprises du même secteur d’activité et géographiquement proches, pour relever des défis communs.
Produits de niches : petit segment de marché mais à forte rentabilité de par la structure peu concurrentielle de son marché.

Des pôles en cours d’exécution, d’autres en voie de démarrage

Des quatre variantes de pôles de croissance, seule la dernière n’est pas encore effective sur le terrain. Sa promotion a été autorisée il ya de cela seulement quelques jours par la session de son instance décisionnelle, et devra à terme permettre tout en créant des emplois et de la richesse, de valoriser les savoir faire locaux comme le chapeau de Saponé ou encore des produits comme Faso Dan

Fani, le sésame, la gomme arabique, le karité et la noix de cajou.
Le pôle de croissance le plus avancé est sans conteste celui de Bagré. L’agropôle de Bagré est entré en vigueur le 1er novembre 2011. Pôle pilote s’il en est, Bagrépôle affiche un capital d’un milliard, un coût total de 160 milliards sur 2013- 2017, 30 000 nouveaux emplois directs à l’échéance 2017. Le pôle pilote de Bagré ayant été un modèle de réussite, d’autres idées de pôles de croissance ont été encouragées. Il s’agit pour les pôles économiques des agropôles du Sourou et de Samandéni, du pôle de croissance du Sahel et du pôle touristique de l’Est. Pour les zones économiques spéciales, il existe une zone à Bobo Dioulasso et une autre à Ouagdougou. Et pour les grappes d’entreprises on compte la grappe huilerie de Bobo Dioulasso, et celle sur le tourisme et l’hôtellerie de Ouagadougou.

A chacun son pôle de croissance
Et l’approche pôles de croissance fait son petit bonhomme de chemi. Lentement mais sûrement, elle s’étend à toute l’étendue du territoire. Par les bons soins du secrétariat permanent du comité national de pilotage des pôles de croissance, notre pays dispose d’un référentiel en la matière. Ainsi, chaque région du pays a son vivier déjà identifié ainsi qu’il suit :
Boucle du Mouhoun (Dédougou) : Céréales et Agrobusiness
Cascades (Banfora) : Sucre, Médecine naturelle, Fruits et Légumes, Oléagineux, Ecotourisme
Centre (Ouagadougou) : Shoz- biz et Cinéma, Elevage périurbain et Produits laitiers, services internationaux, pharmaceutiques et produits naturels.
Centre- Est (Tenkodogo) : Tomate, Agrobusiness et Ecotourisme
Centre- Nord (Kaya) : Elevage de ruminants
Centre- Ouest (Koudougou) : Coton/ Textile/ Huilerie, Culture maraîchère, Elevage (Porcins et volailles)
Centre- Sud (Manga) : Ecotourisme, Culture maraîchère, hydraulique et halieutique, Elevage (Petits ruminants et volailles)
Est (Fada N’Gourma) : Coton, Ecotourisme, Elevage et lait, Produits forestiers
Hauts- Bassins (Bobo Dioulasso) : Metallurgie, Agro alimentaire, Coton et Tourisme
Nord (Ouahigouya) : Culture maraîchère
Plateau- Central (Ziniaré) : Culture maraîchère
Sahel (Dori) : Gomme arabique, Elevage de naissance, Ecotourisme, Mine (Essakane)
Sud- Ouest (Gaoua) : Tubercules (manioc, igname), Produits forestiers, Karité, Hydraulique et halieutique.
L’objectif à terme, avec le soutien des bailleurs de fonds, est de faire de ces pôles de croissance une sérieuse alternative au développement du pays des hommes intègres.

Samuel Somda
Lefaso.net
Source : Secrétariat permanent du Comité national de pilotage des pôles de croissance.

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