CDP : La coordination des élèves et étudiants ne reconnait pas le CRAC
La coordination des élèves et étudiants du parti de l’ex-majorité – Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) – en premier chef, ne se reconnait pas dans le comité de réflexion et d’action pour le renouveau du CDP (CRAC). En assemblée générale, le dimanche 2 mars 2015 à Ouagadougou, ils ont témoigné leur soutien au directoire mis en place par le secrétariat exécutif national (SEN) et fondent l’espoir d’une victoire éclatante au soir du 11 octobre prochain.
Première sortie des élèves et étudiants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) après les évènements d’octobre 2014, il s’agissait là, selon le président Mathias Ouédraogo dit Matico, d’une revue des troupes. Pour l’occasion, c’est la salle de conférence de la Maison de la femme qui a servi de cadre pour cette assemblée générale. Investie par de jeunes militants, la plupart vêtu des habits CDP, une ambiance féerique régnait dans la salle. Au son de djembé et de vuvuzela, ces jeunes militants clamaient les idéaux et valeurs du parti de Blaise Compaoré. Vint, ensuite l’adresse du président de la coordination des élèves et étudiants. Une minute de silence est demandée pour le repos de l’âme des martyrs, en particulier pour celui du camarade Salif Ouédraogo. En effet, rappelle-t-il, depuis les évènements qui ont conduit à la démission de Blaise Compaoré, les élèves et étudiants du CDP ne s’étaient pas encore réunis.
L’assemblée générale s’inscrit dans ce cadre et qui regroupe les différents délégués des unités de formation et de recherche (UFR), les collèges et lycées, et enfin, les grandes écoles (universités et instituts). Il s’est agi, à en croire Mathias Ouédraogo, d’échanger autour de la nouvelle feuille de route mise en place pour le directoire national. La rencontre était également une occasion, de plus, pour ces jeunes de lancer un message de paix aux camarades. Le parti a pris un coup dur après les évènements d’octobre, certes mais, soutient le président de la coordination : « un bon garçon est celui qui sait se relever à chaque fois qu’il tombe ». Le CDP étant ce « bon garçon », il saura, foi de Mathias Ouédraogo, se relever pour une victoire imposante et écrasante aux présidentielles d’octobre 2015.
Pour une unicité du CDP
S’il y a une chose dont ces jeunes sont convaincus, c’est leur dévouement à soutenir le parti. Le CDP, insiste Mathias Ouédraogo, est unique. Il n’est pas bicéphale comme le laissent croire certains camarades tels que ceux du CRAC. Et Mathias d’expliquer : « il y a ce qu’on appelle les questions de fonds et de forme. Le CDP revient de loin ». Les jeunes élèves et étudiants disent partager les questions de fonds du CRAC, en ce sens qu’il faut responsabiliser les jeunes, mais à leur avis, l’action du CRAC doit se faire dans la discipline. En cela, le président de la coordination, devant ses camarades militants à fustiger la manière de communiquer par voie de médias interposés que fait le CRAC. « S’il y a un débat, cela doit se faire à l’interne, pas sur la place publique », dit-il. Ces derniers (militants du CRAC) ne sont pas en train d’agir de leur propre volonté. Ils sont, foi de Matico, soutenus par des anciens du régime. Alors dit-il : « certains devront se déclarer ennemis de notre parti s’ils ne veulent pas respecter les clauses, les textes et les règlements ». En tous les cas, les élèves et étudiants disent ne pas se reconnaitre dans la position du CRAC. « Nous nous inscrivons en faux de ce mouvement dit de CRAC. Le CDP par le biais du SEN a mis en place un directoire que nous soutenons », lance Mathias Ouédraogo. Ajoutant que : « Si le combat qu’ils mènent est tout autre, ils nous verront sur leur chemin ». Toutefois, ils privilégient le dialogue avec ces camarades « frondeurs ». Au sortir de cette assemblée générale, une rencontre pourrait avoir lieu entre eux pour comprendre au mieux les tenants et les aboutissants de leur initiative. Alors, s’ils ne parviennent pas à quelque chose de concluant, les élèves et étudiants du CDP prendront une position, mais dans le sens d’unifier le parti. « Ils pourront, s’ils le veulent créer leur association ou parti, parce qu’il ne peut avoir un parti dans un parti », prévient Matico.
Bassératou KINDO
Lefaso.net