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Transition : Quatre ministres « Face à la presse »

Publié le jeudi 25 décembre 2014 à 01h51min

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Transition : Quatre ministres « Face à la presse »

« Face à la presse », c’est la dénomination du nouveau rendez-vous des organes de la transition avec le peuple, à travers les médias, par devoir de redevabilité. Pour le premier numéro qui a eu lieu le 24 décembre 2014, quatre ministres étaient à la ‘’barre’’. Bilan de la mise en œuvre de la transition, suspension du CDP, de l’ADF-RDA et de la FEDAP-BC, bilan des privatisations et amélioration du climat des affaires, affaire SOCOGIB… ce sont entre autres sujets à l’ordre du jour.

Les quatre ministres à animer ce premier « Face à la presse » étaient : Auguste Denise Barry de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité ; Réné Bagoro de l’habitat et de l’urbanisme ; Hyppolite Dah de l’industrie, du commerce et de l’artisanat ; et tout naturellement le ministre de la communication, chargé des relations avec le Conseil national de la transition (CNT), porte-parole du gouvernement.
Ce rendez-vous vise à donner des informations, mais aussi à recueillir les préoccupations des populations en vue de leur implication réelle dans la mise en œuvre de la transition. « Face à la presse » se veut mensuel et est ouvert aussi bien au gouvernement qu’aux autres institutions de la transition. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, la dénomination « Point de presse du gouvernement » a été abandonnée. « Ce cadre participe de la volonté des plus hautes autorités d’établir et d’entretenir une bonne communication pour une mise en œuvre réussie de la transition », soutient Frédéric Nikiema, le ministre de la communication, chargé des relations avec le CNT, porte-parole du gouvernement.

Un mois après, peut mieux faire

Premier à intervenir, le porte-parole du gouvernement a fait le point des actions déjà menées par les organes de la transition. Ce, afin de permettre d’apprécier le chemin parcouru en un mois d’exercice. Il cite pêle-mêle la stabilisation des institutions, la mise en place des organes de la transition, l’inhumation des martyrs suivi d’un hommage national, la reconquête de la confiance et de l’estime des partenaires techniques et financiers, la célébration réussie du 11 décembre, le respect des engagements et obligations du pays au plan national et international… « Vous conviendrez avec moi qu’il s’agit d’un résultat appréciable vu les circonstances et au regard de la situation que nous avons connue », confie le porte-parole du gouvernement.
Mais, il reconnait que les attentes et les aspirations du peuple burkinabè sont encore fortes et légitimes. « Pour cela, nous devons travailler avec méthode et cohérence. Nous devons tout simplement nous hâter lentement », confie Frédéric Nikiéma.
Pour honorer la mémoire des martyrs tombés au cours de l’insurrection populaire, le gouvernement invite les populations à la sobriété durant les fêtes de fin d’année. En tous les cas, l’exécutif donne l’exemple. D’ores et déjà, « le Président du Faso a instruit les membres du gouvernement pour que les traditionnelles cérémonies de présentation de vœux ne soient pas suivies cette année de collation en mémoire aux martyrs ».

Fêtes de fin d’année : Plus 4866 agents pour sécuriser le territoire national

A la veille des fêtes de fin d’année, les voyages, transactions et autres mobilités se multiplient. Pour plus de sécurité des citoyens, Auguste Denise Barry annonce que son département va déployer plus de 4866 agents de force de l’ordre et de sécurité à travers le territoire national.
Revenant sur la suspension de l’ADF-RDA, du CDP et de la FEDAP-BC, le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Auguste Denise Barry assure que la décision est non seulement opportune. « Dans un Etat de droit, la liberté est certes le principe, mais si la liberté d’un individu ou d’un groupe d’individus est susceptible de nuire à la sécurité nationale, il appartient aux autorités sécuritaires ou judiciaires de les en priver temporairement ou définitivement. L’opportunité de ces arrêtés est avérée et juste. Que tous ceux qui se sentent offusqués par ces arrêtés pensent à la sécurité et à la paix dont notre peuple a besoin pour conduire à bien la transition », explique-t-il. Avant d’enchainer : « Gouverner, c’est prévoir et prévoir c’est anticiper. Alors permettez-nous de prendre les devants avant qu’il ne soit trop tard et au risque que vous (journalistes) ne nous reprochiez de n’avoir pas vu venir les choses ».

La SOCOGIB n’a pas été vendu à 1F symbolique

Comme il fallait s’y attendre, Réné Bagoro, le ministre de l’habitat et de l’urbanisme, est revenu sur la question de la SOCOGIB et de l’ex-camp fonctionnaire. « Des informations concordantes révèlent que le processus de privatisation de certaines sociétés n’a pas respecté les règles en la matière. Donc, le premier ministre de la transition a pris la décision politique de procéder à un examen minutieux du processus de privatisation de ces sociétés. Cette décision se donne pour mission de corriger un certain nombre d’injustices commises sous l’ancien régime », précise-t-il d’entrée. C’est dire que des sociétés privées pourraient revenir sous la gestion directe ou indirecte de l’Etat dans les semaines ou mois à venir. Mais, le ministre de l’habitat assure qu’il ne s’agit aucunement d’ouvrir une chasse aux sorcières.
Au nombre des sociétés dans le collimateur des autorités de la transition, il y a la SOCOGIB, jusque-là propriété de Alizèta Ouédraogo. Une enquête a été diligentée et des mesures conservatoires ont été prises, notamment la mise sous scellées des bureaux de l’entreprise et certains responsables ont été entendus. Ce sont les résultats de cette enquête qui permettront de prendre une décision appropriée respectant toutes les règles du droit, précise le ministre de l’habitat et de l’urbanisme. Il reconnait par ailleurs que la société n’a pas été vendue à un franc symbolique, comme l’avait laissé entendre le premier ministre. Mais, elle aurait été sous-évaluée au moment de la vente, voire bazardée.
Quant à l’ex-camp fonctionnaire, Réné Bagoro soutient qu’il reviendra à sa destination initiale à savoir l’érection en parking paysager communal. Toute chose qui permettra de résoudre un tant soit peu les problèmes de stationnement générés par les grands équipements voisins que sont la cathédrale, le stade municipal, la maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou, la place de la révolution… L’aménagement est déjà en cours.

59 sociétés privatisées

Hyppolite Dah, ministre de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, lui est revenu sur les privatisations des entreprises burkinabè entamées en 1991, avant de se pencher sur le climat des affaires et mesures de soutien aux investisseurs. 59 entreprises ont été privatisées suivant six modalités (cession d’actifs, cession d’actions, concessions d’exploitation, augmentation de capital, location gérance et location-vente). Il ne reste plus que la SONABHY sur la liste des entreprises à privatiser, a-t-il rappelé.
Aussi, 109 réformes ont été mises en œuvre depuis 2009 pour promouvoir le climat des affaires. Mais, les effets ne se font pas sentir véritablement. C’est dire que notre pays doit redoubler d’efforts pour améliorer son classement dans le climat des affaires (actuellement 160e). Parce que les bailleurs de fonds y sont très regardants.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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