LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

Dialogue politique : Le CDP en visite de courtoisie à l’UPC

Publié le samedi 6 septembre 2014 à 01h49min

PARTAGER :                          
Dialogue politique : Le CDP en visite de courtoisie à l’UPC

Une délégation du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) – le parti au pouvoir - avec à sa tête Assimi Kouanda, le Secrétaire exécutif national dudit parti, a été reçue au siège de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). Objectif officiellement affichée, rendre une visite de courtoisie à la première force politique de l’opposition que dirige Zéphirin Diabré.

Il était 16h10mn lorsque le Secrétaire exécutif national du CDP, Assimi Kouanda, effectuait son entrée dans la cours du siège de l’UPC. Il est suivi de Naboho Kanidoua, de Bédouma Alain Yoda, Marie Achille Tapsoba, de Pauline Traoré, de Pascaline Tamini, tous députés membres de la majorité parlementaire. En face d’eux, Zéphirin Diabré avec à ses côtés le Secrétaire général de l’UPC, Adama Sosso, sont à l’accueil. Après s’être rapprochés, ce sont – visiblement - de chaudes et chaleureuses poignées de mains qu’ils se sont servies. Aussitôt après, ils sont entrés en conclave. Ils sont dedans, ils échangent. Pendant ce temps, les pronostics de fin dans - 20 mn, 30 mn, 45 mn - que s’évertuaient à faire les journalistes venus très nombreux, se déjouaient.

Et c’est après plus de 45mn d’échanges qu’ils sont ressortis. Photos de groupe, après quoi, la presse a eu droit à ce qu’elle attendait : interview. Il en ressort avec Assimi Kouanda, que la visite de courtoisie du jour s’inscrit dans le cadre du programme d’activités de la nouvelle direction du CDP installée en mars 2012. Une visite voulue « en vue d’échanger dans le but de renforcer la démocratie, dans le but également de montrer que la politique, c’est d’abord les idées, la politique, c’est un programme que l’on doit mettre au service des citoyens ; la politique n’est pas un art du spectacle, n’est pas un art de la guerre ».

La visite, un signe de considération pour l’UPC

En cette visite, Zéphirin Diabré dira voir « une démarche qu’il faut saluer à sa juste valeur, empreinte d’esprit républicain, et quelque part aussi d’esprit d’humilité, puisque c’est ce parti qui gère le pouvoir d’Etat aujourd’hui ». Et d’ajouter, « C’est un signe de considération pour l’UPC, et nous en sommes très conscients ». Une rencontre qui aura permis, confie le président de l’UPC, « d’échanger autour d’un certain nombre de questions qui sont très diverses », en dépit des divergences politiques. En effet, précise Assimi Kouanda, « Je crois que l’UPC connaît nos points de vue ; et nous aussi, nous connaissons les points de vue de l’UPC ; mais cela ne nous a pas empêché de parler, d’échanger ». Car, « nous avons à cœur le progrès de ce pays, nous voulons la paix et la stabilité dans ce pays », a-t-il justifié.
Et Zéphirin Diabré d’abonder dans le même sens, « Nous ne partageons les points de vue du CDP, par extension du Front républicain ; mais nous les respectons ». Tout porte donc à croire que les deux plus grands partis sur l’échiquier politique national conviennent de faire prévaloir l’intérêt du pays sur leurs positions jusque-là divergentes, notamment quant à la modification ou non – par quelque formule que ce soit - de l’article 37 de la Constitution.

Le dialogue majorité-opposition, une nécessité en démocratie

Des divergences, foi du chef de file de l’opposition politique, qui ne sont assises sur aucun problème de personne. « Nous n’avons pas de problèmes personnels avec les dirigeants du CDP, mais nous avons des divergences politiques », a clamé Zéphirin Diabré. Et de poursuivre, « Dès lors que c’est comme ça, il est tout à fait normal que les deux partis majeurs de la vie politique se rencontrent pour se parler ». Ce d’autant plus que le dialogue entre majorité et opposition est une nécessité dans une démocratie qui veut aller de l’avant. Et le fait de dialoguer ne veut pas dire, précise M. Diabré, « qu’on se renie ou qu’on se compromet ».
Dans le contexte actuel teinté d’appel au dialogue, annonce le chef de file de l’opposition, « Nous sommes disposés à toute forme de dialogue que la partie en face voudra proposer ». Déjà, rassure-t-il, la disposition d’esprit est là ; il faudra peut-être voir comment l’actionner.
L’UPC n’entend donc pas, à écouter son président, rester en marge d’un cadre de dialogue qui réunisse l’ensemble de la classe politique et au-delà. Surtout qu’il entend « continuer » sa « marche vers la conquête de Kossyam ». Dans cette dynamique, confie Zéphirin Diabré, « Nous voulons être une force de rassemblement ». Et de promettre, « Si demain, l’UPC arrivait au pouvoir, il n’y aura pas d’esprit de vengeance ou de chasse aux sorcières vis-à-vis de qui que ce soit ».

Un jalon important posé pour l’avenir

En attendant, le président de l’UPC relève que la visite « inédite » du jour s’affiche en « un jalon qui est important pour l’avenir ». Et c’est dans une ambiance empreinte de cordialité, que Zéphirin Diabré a raccompagné à la porte, ses visiteurs du jour.
Signalons que la veille, c’est-à-dire le 4 septembre 2014, l’UPC a reçu dans les mêmes locaux, une délégation du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès), venue elle aussi, pour une visite de courtoisie. Vivement que la flamme d’échanges sur fond de respect mutuel ne s’éteigne pas entre ces formations politiques ; et mieux, que d’autres partis politiques s’inscrivent dans la dynamique !

Fulbert Paré
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos réactions (115)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique