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Trois questions à Bernard Simondi : « C’est un match un peu laboratoire pour moi »

Publié le vendredi 11 février 2005 à 09h00min

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A l’issue de cette rencontre amicale, Simondi est resté longtemps dans les vestiaires avec ses poulains qui avaient tous l’air perdu. Selon le technicien français, son équipe n’a pas été ridicule même s’il y a des choses à revoir au niveau du positionnement de certains joueurs.

Quels enseignements tirez-vous de cette rencontre qui s’est achevée par un résultat un peu sévère ?

• Je crois qu’en 48 heures, il est difficile de mettre en place quelque chose de solide. Je voulais, à travers cette rencontre amicale, voir les joueurs en situation de jeu pour me faire une idée de leurs capacités. Ce qui a un peu compliqué notre tâche, c’est que les conditions climatiques n’étaient pas bonnes et j’avoue qu’il était difficile de jouer dans une telle situation. Les Algériens m’ont laissé une bonne impression par leur maîtrise technique et collective. En fait, ce n’est pas du tout étonnant, parce qu’ils jouent ensemble et ça correspond à leurs qualités propres. L’état de la pelouse était en notre défaveur, mais il n’a pas forcément influé sur le résultat. Je crois qu’une équipe doit s’habituer à jouer sur n’importe quel terrain et se forger un certain caractère. Je ne peux pas me réjouir d’avoir perdu par 3 buts à 0. Ce résultat ne reflète pas tout à fait la physionomie de la partie puisque même si les Algériens ont eu une mainmise sur le jeu, nous aurions pu concrétiser des actions de but si les attaquants n’avaient pas fait preuve de précipitation. Je pense que c’est maintenant que mon travail commence, après ce que j’ai vu durant les 90 minutes.

Malgré les conditions climatiques, êtes- vous satisfait de la prestation de votre équipe ?

• Pas globalement puisque nous avons pris 3 buts, dont le premier, à mon avis, est sur hors-jeu. Je crois que cette rencontre me permet de tirer des enseignements par rapport aux joueurs. Il y a des choses à revoir en ce qui concerne le positionnement de certains joueurs. C’est un match un peu laboratoire pour moi parce que tout n’a pas été négatif. On a pu le voir, en deuxième mi-temps, nous avions pesé davantage sur le match et les Algériens ont beaucoup reculé. Ils ont plus défendu devant leur but, ce qui veut dire que mon équipe avait le souci de harceler l’adversaire. Malheureusement, on s’est un peu fourvoyés devant. Si le terrain était en bon état, mon équipe aurait mieux fait.

Avez-vous remarqué des failles dans certains compartiments ?

• Bien sûr et il faut les corriger parce que le positionnement de certains joueurs laisse à désirer. Nous avons débuté par un 3-5-2 qu’il fallait rectifier rapidement parce qu’il y avait un peu trop d’espace dans le jeu. On est ensuite repassé à un 4-4-2 un peu plus classique. Il y a des joueurs qui sont dans l’inconstance et je le leur dirai. Ce match va me permettre, après avoir vu celui des espoirs, d’avoir une meilleure analyse de la qualité des uns et des autres.


Ali Fergani (entraîneur des Fennecs d’Algérie)

« Nous avons opté pour une pression permanente »

"Je pense qu’on a livré une excellente première mi-temps au cours de laquelle on a complètement étouffé l’équipe du Burkina Faso. On ne leur a pas permis de s’exprimer comme ils ont l’habitude de le faire. Mes joueurs ont respecté mes consignes et il n’y avait pratiquement qu’une seule équipe sur le terrain au cours des 45 premières minutes. On a montré un bon visage du football algérien et on aurait même pu marquer quatre buts dans cette rencontre. En seconde période, il y a eu une réaction des Etalons, qui sont revenus dans le jeu, mais il y avait de la précipitation à un certain moment à l’approche de nos buts. Je savais que cette équipe n’allait pas rester inactive tout le temps et je n’ai pas été surpris que nous ayons souffert par moments. Le coup de grâce a été donné avec le 3e but, qui a coupé pratiquement les chances des Etalons de revenir dans ce match. Le terrain n’a peut-être pas permis à la sélection burkinabè de jouer son football, mais je pense qu’il y avait de l’engagement de part et d’autre. C’est un bon test pour les deux équipes qui préparent les échéances à venir".

Cette équipe du Burkina Faso ne vous a pas paru empruntée ?

• Nous avons opté, dès le départ, pour une pression permanente en ne laissant pas d’espace à l’adversaire. L’équipe a su résister à nos assauts sinon elle aurait, pendant le premier quart d’heure, baissé pavillon devant mes attaquants. Je ne vous le cache pas, j’avais en face de moi une bonne équipe. Ce n’est pas comme par le passé où on réalisait le carton. Votre équipe a fait des progrès et il faut continuer de travailler. Je me rappelle qu’en 1980, j’ai joué contre les Etalons et on les avait battus par 7 buts à 0. Aujourd’hui, les choses ont changé et je ne pense pas qu’on puisse répéter ce score. Je suis le football depuis ces cinq dernières années. Je pense que votre équipe nationale est sur la bonne voie et il n’y a pas lieu de se décourager après cette défaite. Pour les éliminatoires de la CAN et de la coupe du monde 2006, nous sommes mal classés et il nous faut réagir au plus vite. C’est ce que nous ferons en continuant de nous préparer.

Dans les coulisses

L’entraîneur Simondi n’est pas content de constater que quelques pros n’ont pas répondu à son appel. Le mercredi midi au restaurant, il a surtout parlé de Madi Panandétiguiri qu’il voulait voir. "Lui, Wilfried Sanou et Alassane Ouédraogo me doivent des explications. Avec moi, il faut que des choses changent", a-t-il dit. Quant à Mahamoudou Kéré et Alassane Ouédraogo, qui sont blessés, il exige d’eux des certificats médicaux.

Avant la dernière séance d’entraînement au stade du 5 juillet, Simondi a demandé au restaurant qu’on réserve du café aux joueurs. Ne pensez surtout pas que c’est du noir que mon confrère de Sport plus, Amadou Junior, aime et dont il ne peut se passer. Ce café en question, selon lui, permet de réagir contre l’engourdissement. Ça, c’est une affaire de technicien.

Les joueurs étaient logés à deux par chambre. Ceux qui ont une amitié profonde pour l’un et l’autre ou qui jouent dans le même club, étaient toujours ensemble. C’est le cas de Constant Kambou et d’Hamidou Kéré qui ne se quittaient presque jamais. Même à Ouaga, ils sont inséparables. Des pros évoluant en Belgique, partageaient aussi la même chambre. Quand on passait près des chambres de certains joueurs, on entendait du couper-décaler.

La Fédération algérienne de football avait mis à la disposition des Etalons seniors et espoirs, deux cars et un autre véhicule pour le transport du matériel sportif. C’est une société de la place qui a été contactée pour faciliter le déplacement de la délégation. Chaque car et le véhicule ont été loués à 60 euros par jour. Les Etalons étaient à Alger depuis le 7 février dernier. Quand on fait le calcul, cela fait au total 540 euros soit 351 000 FCFA. N’est-ce pas là une bonne affaire ?

Le directeur technique, Jean Macagno, n’avait vraiment pas le temps depuis que les pros ont rejoint le groupe. Chaque matin, il multipliait les courses en ville avec les billets d’avion pour faire des réservations afin de permettre aux pros de regagner leurs clubs respectifs après le match.

A l’hôtel Safir, comme nous l’avions dit dans notre édition du mardi 8 février il y a 450 chambres toutes climatisées. Toute la délégation est au troisième étage. Mais le hic, c’est qu’il y a trop de couloirs, et on éprouve des difficultés pour retrouver sa chambre. Un véritable labyrinthe qui ne dit pas son nom. L’autre jour, quelqu’un s’est retrouvé à plusieurs reprises dans le même couloir en ne sachant pas par où s’orienter. Il lui a fallu recourir aux femmes de ménage pour mettre fin à son calvaire.

Observateur Paalga

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