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Présidentielle 2015 : « Le Faso Autrement » peaufine sa stratégie

Publié le jeudi 2 janvier 2014 à 07h48min

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Présidentielle 2015 : « Le Faso Autrement » peaufine sa stratégie

En 2015, les Burkinabè seront appelés aux urnes pour élire le président du Faso. Pendant que des questionnements subsistent quant à la candidature du Président Blaise Compaoré, dont le nombre de mandats constitutionnel (2) arrive à termes, le parti de l’opposition, « Le Faso Autrement », fourbit ses armes en vue de bien aborder ces consultations électorales. Le samedi 28 décembre 2013, les cadres dudit parti étaient en atelier à Ouagadougou afin de poursuivre la rédaction du projet de société de leur formation. Ils ont analysé les différents axes porteurs qui pourraient permettre au Burkina de se développer.

Tout avait commencé le 5 août dernier. Une date importante dans l’histoire du Burkina Faso tant elle représente la proclamation de l’Indépendance du pays. « Nous voulons que notre parti tire ses racines de l’histoire du Burkina Faso. Cela permettra à nos compatriotes de se reconnaitre en lui », avait alors expliqué Ablassé Ouédraogo, président du parti. Au cours de cette première rencontre, des experts avaient exposé aux participants les différents axes économiques et politiques pouvant permettre au Burkina d’amorcer son développement. Après plusieurs mois de travail, les mêmes experts étaient en face des cadres du parti pour analyser le diagnostic de la Nation.

Un tableau en noir

Sur le plan politique, il ressort que le Burkina est indépendant depuis 53 ans. Il a connu 6 présidents dont l’actuel, Blaise Compaoré, qui comptabilise 26 ans de règne, aura passé près de la moitié au pouvoir. Un long règne qui n’est pas sans conséquence pour le pays. La corruption, la mal gouvernance et la non maîtrise du processus de décentralisation sont entre autres maux qui minent sévèrement la vie nationale.

En économie, les écueils sont nombreux. Les indicateurs ont affiché en 2011 une croissance économique de 8% contre un taux démographique de 3%. « Cela donne un surplus de 5%. Malheureusement, cet excédent n’est pas ressenti dans le panier de la ménagère », s’est offusqué Ablassé Ouédraogo. Depuis près de 5 ans, l’or est devenu le premier produit d’exportation au Burkina. Les ressources tirées de la vente de l’or ne sont pas utilisées, selon les experts, à bon escient. Ce qui explique que les Burkinabè ne ressentent pas cela dans leur quotidien. Pire, l’octroi des permis d’exploitation se fait, de l’avais de Le Faso Autrement, sans tenir compte des générations futures. En plus de cela, les mines entrainent des problèmes sociaux dont les résolutions restent sans réponse. Il s’agit notamment de la déscolarisation, de la fuite des mains d’œuvre vers ces sites et aussi de la reconversion des travailleurs de ces mines.

D’autres manquements qui tirent le pays vers le bas sont sans conteste le manque de politique efficace d’emplois et la faiblesse du tissu industriel. En 2011, le chômage était d’environ 5,5 % au Burkina Faso. Ces chiffres n’ont pas pris en compte les emplois de faible qualité auxquels s’adonnent plusieurs Burkinabè. Pour l’industrie, une étude a démontré en 2004, qu’environ 50,89% des industries avaient moins de 10 ans. « Cela ne garantit pas une vie pérenne à ces maisons alors qu’elles emploient des travailleurs », a indiqué Zéphirin Zongo, l’un des experts.

Construire un Faso autrement

Malgré les efforts de lutte contre la pauvreté, elle a toujours la peau dure. En 2008, 43,9% de Burkinabè vivaient en deçà du seuil de pauvreté. Forts de cela, les responsables du parti vont procéder à la rédaction du Projet de Société dont le titre sera : « Ensemble construisons un Burkina Faso autrement ». Le projet sera présenté en juillet 2014. L’accent sera mis entre autres, selon Ablassé Ouédraogo, sur les ressources humaines, les infrastructures et l’agriculture. « Nous voulons aider les Burkinabè à construire autrement le Faso », a-t-il conclu.

Créé en septembre 2011, le parti a eu en 2012 un poste de député à l’Assemblée nationale. Il s’agit du président lui-même. Après douze mois, le bilan est satisfaisant selon l’intéressé et des actes sont à mettre à son actif. Il y a entre autres des propositions pour améliorer et raccourcir le temps de travail en plénière des députés, la demande et l’obtention pour tous les élus des tablettes Ipad et le retrait du projet d’adoption portant sur le nouveau code minier. On se rappelle, le président du parti avait interpellé le gouvernement sur la question parce qu’il estimait que le secteur était morose et il n’était pas opportun d’adopter un nouveau code. « Nous avons été satisfaits de voir que le gouvernement est venu à la même longueur d’ondes que nous », s’est réjoui Ablassé Ouédraogo. Cependant il subsiste des insuffisances dans la gestion de l’institution. Ablassé Ouédraogo a tenu à dénoncer le fait que son groupe parlementaire, Alternance Démocratie Justice soit le seul des cinq présents à l’Assemblée nationale à ne pas avoir de poste de vice-président. « Ce qui est sûr, nous allons continuer à bousculer jusqu’à ce que l’injustice soit réparée », a-t-il prévenu.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

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