LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

Mesures sociales du gouvernement : Le réquisitoire du Professeur Idrissa OUEDRAOGO

Publié le lundi 25 novembre 2013 à 23h32min

PARTAGER :                          
Mesures sociales du gouvernement : Le réquisitoire du Professeur Idrissa OUEDRAOGO

Les récentes mesures sociales décidées par le gouvernement TIAO ont-elles été dictées par la conjoncture politique et sociale ? A cette question le Premier ministre et certains de ses ministres avaient tenu à répondu par la négative. Assurant qu’il n’en était rien. Dans la nouvelle parution du mensuel DEFIS ECONOMIQUES le Professeur Idrissa OUEDRAOGO apporte son éclairage sur le sujet. Pour lui il n’y a pas de doute qu’il existe un lien entre la crise et les annonces du gouvernement.

Professeur d’Economie à l’Université de Ouagadougou, Idrissa Mohamed OUEDRAOGO est sans aucun doute l’un des meilleurs connaisseurs de l’environnement économique local ; c’est aussi et surtout le fondateur et le directeur de publication du magazine Défis Economiques. Un journal qui vient de célébrer son premier anniversaire de parution et dont lefaso.net s’est fait l’écho.

Dans sa dernière parution d’octobre 2013, le Professeur Idrissa OUEDRAOGO revient sur les récentes mesures sociales du gouvernement et répond sans ambages : « à l’évidence, ces mesures ont été adoptées pour désamorcer la crise socio-économique et politique qui secoue dit-il, notre pays depuis un certain temps. »

Plus loin, il poursuit en ces termes « la fronde de l’opposition politique et des organisations de la société civile contre la mise en place du Sénat et contre la cherté de la vie et la forte mobilisation des populations pour soutenir ces positions ont fini par convaincre nos gouvernants de rechercher les solutions, qui à leurs yeux, sont les plus appropriées pour répondre aux préoccupations exprimées. »

Dans un tel contexte dit-il, « il paraît légitime de s’interroger sur les motivations et la portée réelle de ces mesures ». Avant de conclure par cette interrogation : « N’est-ce pas-là un cadeau empoisonné ? »

Incidence discutable

Sans remettre en cause la volonté du gouvernement de s’attaquer à la vie chère à travers l’amélioration des conditions de vie des ménages, le magazine estime que les mesures prises ne sont pas pertinentes. Et ce pour une raison principale qui est « qu ’elles ne permettent pas d’améliorer durablement le pouvoir d’achat des ménages. »

L’autre raison envisagée c’est, selon l’équipe de chercheurs, le constat que « nous allons observer une augmentation des prix au Burkina Faso, pour la simple raison que dans les mesures proposées par le gouvernement, aucune ne vise à accroitre l’offre des biens et services. »

L’on ajoute à cela l’idée répandue dans le contexte local qu’une hausse du salaire minimal correspond pour les entrepreneurs/producteurs à une hausse du coût de production. Une hausse qui sera automatiquement répercutée sur les prix des biens et services.

Véritable décryptage de la politique économique du gouvernement, l’analyse met le doigt sur la mal gouvernance incarnée selon lui par des pratiques quasi monopolistiques pour certains produits de base alors qu’ailleurs la structure de consommation laisse entrevoir une tendance à l’extraversion avec une consommation en masse de produits importés, facteur d’inflation selon lui.

L’analyse s’achève sur un constat sans concession : « Sans mesure structurelle d’accompagnement, tout le dispositif mis en place par le gouvernement ressemble fort à un cadeau empoisonné ou tout au moins à un leurre ».

Juvénal SOME

Lefaso.net

Source : DEFIS ECONOMIQUES, 010 Octobre 2013

PARTAGER :                              

Vos réactions (24)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique