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Rentrée scolaire : Le ministère du commerce contrôle les prix des fournitures

Publié le mardi 1er octobre 2013 à 21h10min

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Rentrée scolaire : Le ministère du commerce contrôle les prix des fournitures

Le 1er octobre 2013 marque le premier jour de la rentrée scolaire au Burkina. Rentrée des classes rime généralement avec hausse des prix des fournitures scolaires. Pour rassurer les parents d’élèves et dissuader les commerçants « véreux », c’est ce 1er octobre que les agents de contrôle des prix du ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat ont effectué une sortie de terrain pour vérifier le respect de la règlementation auprès des détaillants. Répartis en quatre équipes, ils ont sillonné la ville de Ouagadougou, en compagnie des hommes de médias.

« Aujourd’hui, c’est un lancement et nous voulions que vous compreniez le processus. C’est un processus qui va prendre quelques jours  », a tenu à préciser Amidou Barry, l’inspecteur général des affaires économiques qui coordonne l’opération. Une opération de contrôle qui a commencé depuis le 9 septembre avec les importateurs. Ce 1er octobre, les contrôleurs sont donc descendus jusqu’au niveau des détaillants pour vérifier ce que ceux-ci ont acheté chez les importateurs, à quel prix et à combien ils revendent ces articles. «  La marge bénéficiaire dans la vente des articles scolaires est limitée. Vous avez des éléments de la fixation du prix qui sont définis par le gouvernement. Et les importateurs doivent indiquer aux détaillants à quel prix ils peuvent vendre. C’est pourquoi, nous demandons aux détaillants de nous présenter les factures d’achat et de vente de leurs produits. C’est pourquoi nous demandons aussi d’afficher les prix pour qu’on ne vende pas le produit à la tête du client, en fonction de sa capacité de négociation  », précise l’inspecteur général.

Les quatre équipes mobilisées sont passées dans plusieurs boutiques, librairies, mais aussi dans des petits étals de vente de fournitures scolaires. L’équipe que nous avons suivie a sillonné le quartier Zogona et les alentours de l’université de Ouagadougou. Une zone qui compte de nombreux commerces de fournitures scolaires.

Des prix non affichés

Nous faisons notre première escale en face de l’Ecole nationale de l’administration et de la magistrature (ENAM). C’est là que Moussa Yada a implanté son commerce. Cahiers, stylos, gommes, crayons, chemises, rames de papier… tout y est. Premier à se soumettre à l’exercice de la matinée, il égrène tour à tour le prix de ses produits. L’on retiendra que là, le cahier (Class Inn) de 300 pages est vendu à 500f, le cahier spiral de 100 pages à 450f, le crayon papier à 75f, l’ « Académie Ensemble mathématique » à 500f, l’Académie Pelikon à 750F, le cahier simple de 100 pages à 125f…

Mais, ces différents prix qu’il donne ne sont pas affichés. Une infraction que l’équipe de contrôle ne manque pas de lui signifier. Malgré ces prix relativement bas, il avoue ne pas être informé de l’injonction du gouvernement de réduire la marge bénéficiaire sur les fournitures scolaires. Comme les prochains hôtes des contrôleurs du jour, il est invité à se rendre à l’inspection générale des affaires économiques dans l’après-midi.

La colère de Daouda Ouédraogo

Prochaine étape : une librairie dont le propriétaire a pour nom Daouda Ouédraogo. Très remonté contre les « faveurs faites » aux grossistes, il tenait à l’exprimer. Il charge tout le monde (agents de contrôle, importateurs, gouvernement et même les journalistes), déclinant à tour de rôle la responsabilité de chacun. Puis, il se soumet finalement à l’exercice du jour. Il précise que les fournitures scolaires qui sont dans sa librairie y sont depuis l’année dernière, car il a « décidé de ne plus vendre des fournitures scolaires ».

Et, il s’explique : « J’ai décidé d’arrêter la vente des fournitures scolaires parce que les grossistes nous vendent –à nous détaillants- en gros et en détail. C’est donc dire que nous autres détaillants n’avons pas notre raison d’exister  ». Il se propose même d’accompagner les agents de contrôle du ministère du commerce chez les grossistes pour apporter la preuve de ses allégations. Et de poursuivre : ces opérations de contrôle, « c’est du folklore, c’est juste pour montrer à la télé que les agents du ministère du commerce travaillent. Si non, ils savent où se trouve la plaie. Si l’Etat veut résoudre le problème, il peut le faire. Si non ce qui se passe actuellement, c’est la mafia », enchaine-t-il.

Enfin, sur un ton d’humour, il exprime sa volonté de reconversion. « Peut-être que je vais prospecter du côté des mines d’or, puisqu’il parait qu’il y a de l’argent là-bas ». L’aventure de ce titulaire de maîtrise en économie ayant décidé de se lancer dans l’entreprenariat s’arrêtera-t-elle là ? Gageons que non.

Des parents d’élèves moins alarmistes

Les autres détenteurs d’étals comme Omar Soro (installé à l’entrée principal de l’université de Ouagadougou) ou Abdoulaye Hien (non loin du restaurant universitaire central de l’UO), eux, sont moins alarmistes.

Les parents d’élèves rencontrés sur place sont aussi moins plaintifs. «  Je pense que les prix ne sont pas très élevé. J’ai deux enfants, mais je n’ai pas de problème. L’un étant à l’école primaire, donc je ne paie que le sac et l’Etat s’occupe des autres fournitures », témoigne Souleymane Ouédraogo, parent d’élèves.

Mathurine Sawadogo est venu acheter des fournitures scolaires pour sa petite sœur. Elle embouche la même trompette que son prédécesseur. Mieux, elle soutient : « tout le monde sait que c’est la rentrée, donc c’est normal que les prix des fournitures augmentent un peu. Mais, ce n’est pas très élevé, ça va ».

En tous les cas, Issouf Kindo, vendeur de fournitures scolaires dans l’enceinte de l’université de Ouagadougou se frotte les mains en cette matinée. «  Il y a des clients qui viennent, donc on ne se plaint pas. On est au courant que l’Etat a demandé de respecter la marge bénéficiaire imputable aux fournitures scolaires. Et c’est ce que nous appliquons. Mais, ce matin, nous n’avons pas encore eu le temps d’afficher les prix. Ce sera fait bientôt », nous lance-t-il.

Les contrôles se poursuivent

Le travail de contrôle devrait se poursuivre pendant encore plusieurs jours. Une opération qui a le mérite de dissuader les vendeurs de fournitures scolaires à faire de la spéculation. Car, ceux qui se mettront en porte-à-faux vont subir la rigueur de la loi. Et les sanctions sont graduelles en fonction de l’infraction commise, allant d’une amende de 5000f à la fermeture du commerce du fautif.

Une opération similaire avait eu lieu le 9 septembre auprès des importateurs. Certains ont été auditionnés. Des sanctions pourraient suivre. L’opération de ce 1er octobre « n’est que la poursuite d’un processus », soutient l’inspecteur général. Le bilan de l’opération actuelle devrait être disponible dans deux semaines.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 2 octobre 2013 à 07:34, par KENZA En réponse à : Rentrée scolaire : Le ministère du commerce contrôle les prix des fournitures

    ET LES PRODUITS DE PREMI7RES NECESSITE ?

  • Le 2 octobre 2013 à 08:13, par jacques korapiou ADAH En réponse à : Rentrée scolaire : Le ministère du commerce contrôle les prix des fournitures

    Bonjour,
    C’est bien cette sortie du Ministre mais entre nous est-ce que c’est le 1er les parents d’élèves paient-ils leurs fournitures ? Mr le ministre si vs voulez réellement aidés les parents ne faites plus ça le 1er octobre mais reculer d’un sinon vous risquez de vous faire ridiculiser

  • Le 2 octobre 2013 à 08:34 En réponse à : Rentrée scolaire : Le ministère du commerce contrôle les prix des fournitures

    C’est de la poudre aux yeux que ces opérations de contrôle. Car, si le travail était bien fait depuis le début, on aurait trouver de nombreuses fraudes à l’importation mais, on n’en parle pas. On préfère toujours taper sur les petites librairies par terre qui cherchent juste de quoi nourrir la famille au jour le jour que les grands fraudeurs. Mon analyse rejoint la colère de Monsieur Daouda où il évoque que c’est la mafia.

  • Le 2 octobre 2013 à 08:40, par Michou En réponse à : Rentrée scolaire : Le ministère du commerce contrôle les prix des fournitures

    C’est le jour de la rentrée que vous contrôlez les prix de vente des cahiers. Depuis le mois de juillet 2013, les parents d’élèves achètent les fournitures de leurs enfants, à ce jour, quel parent n’a pas acheté les fournitures de ces enfants.

  • Le 2 octobre 2013 à 09:25, par LE CREANCIER En réponse à : Rentrée scolaire : Le ministère du commerce contrôle les prix des fournitures

    Mr BARRY les Burkinabés n’ont qu’une seule soif à savoir : combien de boutiques ont été contrôlées depuis le lancement ? combien sont sanctionnées ? Quelles sont les sanctions infligées ? voilà ce que les burkinabés aimeraient savoir. Épargner nous des longs discours. En plus s’il faut chaque jour visiter deux à trois boutiques par jour pour dire que vous lutter contre la hausse des prix ,c’est une peine perdue, parce que beaucoup de fautifs se frotteront les mains avant votre passage. Je pensais voir une opération simultanée sur toute la ville comme l’opération de contrôle organisée conjointement par la police et la douane sur les engins et les véhicules.

  • Le 2 octobre 2013 à 10:32, par Le fair play citizen En réponse à : Rentrée scolaire : Le ministère du commerce contrôle les prix des fournitures

    Médecin après la mort ! Quel contrôle de prix des cahiers alors que des établissements enregistrent déjà 01 mois de cours ???Honte à notre gouvernance économique dont le socle réside à exterminer les pouvoirs des ménages déjà meurtris sous l’effet de ces cas de prolifération de palu graves qui tuent par minute dans nos centres de santé. cela n’alerte personne.

    • Le 2 octobre 2013 à 12:02, par V IVIET En réponse à : Rentrée scolaire : Le ministère du commerce contrôle les prix des fournitures

      je ne sais que dire. vs n’allez pas me dire que vs ignorez que les etablissements serieux n’attendent pas la date fatidique du 1er octobre pour commencer les cours. ma fille est rentrée depuis le 16 septembre . vous m demandez d’attendre le 1er octobre pour acheter ses fournitures ? vs netes pas allez à l’ecole ou koi ? si vous n’avez rien à faire ne chercher pas à nous distraire. de grace !

  • Le 2 octobre 2013 à 17:55, par Adansonia En réponse à : Rentrée scolaire : Le ministère du commerce contrôle les prix des fournitures

    JE suis très d’accord avec LE CREANCIER. Ce Mr Barry se montre a chaque que la presse est avec son équipe dont je qualifierai "d’équipe de "navire battant pavillon de complaisance". En effet l’opacité des bilans de contrôle des prix ( tantôt des produits de premières nécessité , des prix des hydrocarbures, etc...) nous confirme que ces limiers font un certain laxisme concernant les visites de contrôle. Comment comprendre qu’en 2 ou 3 semaines avec la visite d’une dizaine de boutique suffise pour dissuader des commerçants sans scrupules de faire des spéculations. Donnez nous des l’échantillon représentatives de boutiques de la ville. Citez les infraction commises. Combien sont sanctionnés ? Quelles sont les sanctions infligées ? Quelle sont les attentes pour les prochaines contrôles ? IGAE connait les vrais commerçants faiseurs de paradis fiscaux dans ce pays que sont les gros importateurs ( constructeurs de mosquée, d’église, de villa et achats de voiture pour les gourous du pays). Arrêter donc de traumatiser les petits gens qui cherchent leur pitances journalière. Enfin les contrôles doivent êtres discontinu, inopiné et sans grand tapages pourvu que les résultats soit palpables par le citadin lambda. Y’en a marre de vos folklores. Za-se-koi-ca là !!!!!!

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