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Le débat sur le sénat vaut-il une édition de journées parlementaires ?

Publié le mardi 24 septembre 2013 à 23h20min

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Le débat sur le sénat vaut-il une édition de journées parlementaires ?

Après quelques mois de vacances, nos chers députés reprennent le chemin des classes le mercredi 25 septembre 2013. Et comme il est de coutume, les différents groupes parlementaires se retirent pendant 48 heures pour réfléchir sur un thème donné. Cette année, le groupe Alternance-démocratie-justice (ADJ) a décidé de plancher à Bobo-Dioulasso sur le thème « Stratégie de lutte de l’Opposition parlementaire contre la mise en place du sénat, avec son corollaire la révision de l’article 37 ».

Loin de moi l’idée d’intervenir dans les affaires internes d’un groupe parlementaire. Mais en tant que citoyen burkinabè dont les impôts financent l’Assemblé nationale, je m’étonne qu’on puisse organiser une telle initiative sur un tel thème.

Mon propos, c’est de dire que ces députés de l’opposition ont le devoir de réfléchir sur des questions qui peuvent faire bouger les lignes en matière de développement au Burkina et faire des recommandations pertinentes au gouvernement. S’ils représentent le peuple burkinabè, c’est qu’ils doivent connaitre ses préoccupations et s’engager à jouer leur rôle correctement pour le bien-être de leurs électeurs. Or qui ne connait pas leur position sur le sénat ? Pour nous, c’est même devenu une question de politique politicienne comme si le Burkina avait mis entre parenthèse son développement pour ne parler que des institutions démocratiques.

Oui, le Burkina a besoin d’institutions fortes pour l’ancrage de la démocratie qui est d’abord source de stabilité et de développement. Mais cela ne saurait nous contraindre à en faire le sujet de toutes nos réflexions. Les députés du groupe parlementaire ADJ peuvent-ils nous convaincre que le sénat est la priorité absolue du moment, devant la sécurité alimentaire, le chômage des jeunes, l’éducation nationale, la décentralisation, où nous attendons leurs contributions ? Du reste, nous pouvons être sûrs que rien de nouveau ne sortira de ces conclaves, qui ne soit déjà connu.

Nous avons même envie de dire que les députés doivent s’occuper d’abord des questions d’ordre national avant celles purement politiques, surtout que ces journées parlementaires sont financées à bout de bras par l’Assemblée nationale. Chers députés, ce ne sont pas les sujets qui manquent dans ce pays ! La prochaine fois, si vous êtes en panne d’inspiration, faites appel à vos militants pour vous aider à trouver des thèmes plus importants.

Yves DAKISSAGA

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