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Transactions immobilières au Faso : réalités dans le milieu des démarcheurs

Publié le vendredi 14 janvier 2005 à 07h19min

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Les prestations de services dans le domaine des transactions immobilières au Burkina Faso sont légion non seulement du fait de l’aménagement urbain, mais également de l’option délibérée de certains citoyens d’être cédant ou bailleurs de biens immobiliers.

Des opérateurs privés s’adonnent à cœur joie dans ce secteur d’activité au regard des enjeux économiques en créant depuis un certain temps, ce qu’il convient d’appeler : « Les agences immobilières ». Etat des lieux avec quelques responsables de ces agences immobilières.

A Ouagadougou, il est fréquent de lire sur des écriteaux et pancartes dans certains coins de rue : « Agence immobilière ». Cela matérialise à nos yeux, l’existence d’un prestataire de services privé capable de s’approprier et de traiter tout dossier de mutation ou de transaction immobilière né de l’achat, de la vente ou de la location entre les parties contractantes. En relation avec l’administration publique en charge des domaines, les agences immobilières arrivent plus ou moins à satisfaire leur clientèle, moyennant paiement à l’agence en terme de pourcentage de tout dossier traité et rendu à qui de droit.

Possédant le plus souvent d’offres de vente ou de location en terme d’immeubles, de villas, de maisons et de parcelles, le secteur des agences immobilières ne connaît pas une réglementation à la satisfaction de tous les concurrents dans ce domaine.

« La Gestion Expertise Location et Promotion immobilière" (GELPAZ) a été créée en 1987 et serait la seule agence immobilière régulièrement installée au Burkina Faso. GELPAZ, fait remarquer son directeur général, M Alain Z. Zoungrana, est structurée en trois départements : achats-locations-ventes ; expertise immobilière ; promotion immobilière. De par cette organisation, explique-t-il, « GELPAZ devrait exister à Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya, Fada N’Gourma et plus tard dans les autres chefs-lieux de provinces. Mais par manque de personnels qualifiés, seule Bobo-Dioulasso abrite la représentation ».

Pour bénéficier des services de GELPAZ, « nous demandons le titre foncier ou le mandat et nous proposons les commissions qui varient selon la nature de la transaction », précise le responsable de GELPAZ, qui indique toutefois « qu’aucune somme d’argent n’est encaissée par son service, tant que la transaction n’est pas conclue ».

D’autres agences telles que « Transactions du Faso » (TIF) et « l’Agence immobilière Hannielle » (AIH), a-t-on constaté, font en plus de la transaction immobilière, du nettoyage, la fabrication et la pose de pavés. Pour Arsène Bandré, responsable de TIF, on n’a pas besoin de diplôme pour créer une agence immobilière. « Je suis titulaire d’un CAP mécanique général. Après avoir perdu mon emploi à la BRAKINA, je me suis orienté vers les transactions immobilières qui constituent aujourd’hui mon gagne pain ». Pour lui, l’activité se situe à deux niveaux : « Il y a ceux qui se contentent de dresser sur un tableau la liste des maisons de 25 à 30 000 FCFA parce qu’ils n’ont pas les moyens de faire des publications dans les journaux et ceux qui se contentent de rechercher des clients pour des offres de vente ou de location de biens immobiliers moyennant la perception d’une commission chez le vendeur tout comme chez l’acheteur ». Les frais de commissions varient en fonction du type de transaction et s’établissent généralement de commun accord avant l’accomplissement des transactions financières.

« N’est pas agent immobilier qui veut », soutient Alain Zoungrana de GELPAZ, qui fait remarquer que « beaucoup de gens exercent le métier sans les connaissances requises et en l’absence d’une organisation appropriée à telle enseigne que certains ont eu des procès jusqu’à la fermeture de leur agence ». M Zoungrana s’élève contre ce qu’il appelle « confondre une profession du genre avec la vente de pièces détachées ». Un agent immobilier, dit -t-il, est « un intermédiaire entre le bailleur et le preneur. Il a des responsabilités civiles et morales car la profession touche à la propriété et à la vie privée de l’individu, deux choses à protéger ».

Le phénomène des agences immobilières, fait remarquer M. Zoungrana, n’est pas nouveau en Afrique. Il existe en Europe et ailleurs, mais sa pérennisation en tant qu’activité libérale en Afrique devra être suivie de textes réglementaires et d’encadrement approprié pour une meilleure prestation de services.

Pour mener à bien cette activité, de l’avis de M Arsène Bandré de l’Agence TIF, « il faut beaucoup tourner pour repérer les maisons, les villas et les immeubles avec l’aide de certains démarcheurs avec lesquels nous avons des accords. Sans le concours de ces derniers (les démarcheurs), nous ne pouvons pas bien travailler », a-t-il conclu. Outre ce cas de figure, il est à préciser que certains bailleurs prennent aussi contact directement avec les agences immobilières pour les aider à trouver des preneurs.

Pour ce qui est des locations des mini-villas et immeubles, les Agences TIF et AIH perçoivent au titre des commissions, 10 à 15 % du montant total du loyer. Le demandeur s’acquitte au préalable de la somme de 5 000 francs CFA correspondant au frais du dossier dont la validité est de trois mois.

Au chapitre des difficultés rencontrées dans l’exercice de cette profession, figure le non-respect des clauses de contrat entre TIF et certains de leurs clients. Il arrive souvent qu’à la fin d’une opération de transaction réussie, l’Agence ne rentre pas intégralement dans ce qui lui revient de droit en terme de commission. « Nous sommes obligés de nous contenter de ce qu’ils nous donnent ». Certains responsables d’agences demandent à ce que le secteur d’activité soit assaini pour la simple raison qu’il y a des éléments indélicats dans la profession. « Beaucoup d’individus y viennent en se disant qu’il y a de l’argent dedans », en ignorant les règles.

Mamina SAM
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 18 septembre 2022 à 21:51, par OUEDRAOGO En réponse à : Transactions immobilières au Faso : réalités dans le milieu des démarcheurs

    Je suis OUEDRAOGO Souleymane, étudiant en Gestion Foncière et Immobilière à l’Université de Ouahigouya, en troisième année de licence.
    Mon souhait le plus probant est que le Ministère de l’Urbanisme et des Affaires Foncière assainissent ce secteur surtout en mettant en place des mesures fortes enfin de pouvoir gérer rationnellement cette question d’agence immobilière. Nous sommes conscient de la crise foncière que nous vivons au quotidien au sein de notre cher patrie et nous savons ce que cela peut aboutir dans les années à venir. Je penses qu’il est temps de l’Etat prend l’affaire au sérieuse afin de désamorcer cette bomme. Je penses qu’il est opportun que les enseignants chercheurs ainsi que les étudiants du pays conjuguent ensembles des efforts pour palier à ce phénomène d’insuffisances de textes pour règlementer plus notre système de gouvernance immobilière et foncière. Je soulignes cet aspect puisque les agents du ministères savent ce que ce secteur contribue au développement de notre nation ce qui ne devrait pas être le cas. C’est pour dire en grosso modo que l’Etat et ses démembrements, les structures compétentes ... doivent trouver des solutions idoines à temps.

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