LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

Situation nationale : Lettre ouverte aux autorités musulmanes, protestantes et traditionnelles

Publié le lundi 22 juillet 2013 à 22h29min

PARTAGER :                          
Situation nationale : Lettre ouverte aux autorités musulmanes, protestantes et traditionnelles

Quand la patrie vous appelle, vous devez vous dépenser sans compter !

Une fois de plus je rends un hommage mérité à l’église CATHOLIQUE, pour son anticipation, sa clairvoyance, son esprit hautement critique, son sens très élevé de discernement, son esprit de paix dans la gestion concertée de notre pays pour un développement humain durable !

Pour mémoire, depuis longtemps et par anticipation éclairée, en alerte précoce face à une probable révision de l’article 37 de note constitution, toujours dans leur position d’éveilleurs de consciences, les hommes de Dieu expliquent pourquoi il faut ne faut pas s’écarter de la loi fondamentale en déclarant ceci : « Il reste cependant que pour cet article 37, nous ne devons pas fermer les yeux sur l’histoire récente de notre pays, sur notre environnement régional et mondial. Les graves soubresauts qui ont mis en danger la paix sociale et qui ont abouti à la mise en place du Collège de Sages pour réfléchir et proposer une stratégie de sortie de crise, commandent à tous plus de vigilance et de retenue. Le rapport du Collège de Sages du 30/7/1999 stipule, au nombre des solutions pour résoudre la crise dans le domaine politique, de « Revenir sur la modification de l’article 37 de la Constitution et y réintroduire le principe de la limitation à deux mandats présidentiels consécutifs », "Il y a lieu de se poser la question à qui profiterait un retour en arrière en amendant de nouveau l’article 37 (de la Constitution) pour y faire sauter la limitation des mandats présidentiels consécutifs", écrivent les évêques dans un texte publié sur "une révision possible" de la Constitution.

Fidèle à leur logique, récemment, face à un sénat qui divise, ils ont encore pris leur responsabilité devant l’histoire et nous sommes fiers d’eux !

Ils s’interrogent sur la valeur ajoutée réelle que le sénat peut apporter à notre pays et à ses pratiques démocratiques. Ils rappellent enfin que « les institutions ne sont légitimes que si elles sont socialement utiles ». AU CCRP, l’Eglise avait été claire : « Sur la question qui divise l’opinion burkinabè, vos évêques tiennent à réaffirmer ici que l’Eglise catholique n’a pas à faire obstacle aux choix institutionnels et à l’adoption du Sénat. C’est ce qui explique qu’après avoir attiré l’attention des participants au CCRP sur l’inopportunité de la création du Sénat au point d’apparaître comme un empêcheur de tourner en rond, elle s’est rangée à l’opinion majoritaire non sans avoir exprimé ses regrets que n’aient pas été définis au sein du CCRP le contenu, la composition, les pouvoirs et les rapports d’une telle institution avec l’Assemblée nationale, en somme, la configuration du futur Sénat ».

Entre 2002 date de la suppression de la 2eme chambre et 2012 dix ans après le Burkina est toujours pauvre, très pauvre, Pourquoi alors rétablir cette deuxième chambre ?

En un mot les personnes avisées l’église CATHOLIQUE pensent que ce sénat est inopportun donc inutile ! Les gouvernants sont prévenus dans leur entêtement Encore bravo à l’église ! Ils ajoutent « Ainsi que nous l’avons relevé, c’est le déficit de démocratie sociale qui explique les tensions sociales qui agitent aujourd’hui le Burkina Faso. La démocratie pluraliste, que nous étions censés construire s’est transformée en scepticisme, en désespoir, voire en colère, du fait que ce changement politique ne rime pas suffisamment avec l’espoir d’un meilleur devenir.

 Il s’agit d’une situation qui fait craindre que le Burkina Faso ne devienne une poudrière sociale, si rien n’est fait pour conjurer ce danger. Dans ce contexte d’incertitude, rechercher la justice sociale, œuvrer pour une transformation sociale et démocratique profonde, promouvoir les valeurs cardinales de solidarité et de subsidiarité, doit être aujourd’hui, plus qu’hier, la préoccupation majeure de ceux qui gouvernent : séparation des pouvoirs, indépendance de la justice, effectivité de la décentralisation, etc… Il en est ainsi parce que, de plus en plus avertis, les citoyennes et les citoyens attendent de leurs gouvernants :
 plus d’équité dans la redistribution des richesses ;
 plus de transparence dans la gestion des affaires publiques ;
 plus d’éthique dans les comportements sociaux et politiques.

Toutes choses qui exigent une gouvernance qui poursuive le bien commun car, comme le soulignait le Pape Jean Paul II, « L’exercice du pouvoir politique doit se baser sur l’esprit de service qui, joint à la compétence et à l’efficacité nécessaires, est indispensable pour rendre « transparente » et « propre » l’activité des hommes politiques, comme du reste le peuple l’exige fort justement. Cela requiert la lutte ouverte et la victoire contre certaines tentations, comme le recours à des manœuvres déloyales, au mensonge, le détournement des fonds publics au profit de quelques-uns ou à des fins de « clientélisme », l’usage de procédés équivoques et illicites pour conquérir, maintenir et élargir le pouvoir à tout prix. ».

Il est plus qu’urgent d’enclencher un sursaut éthique de la société car tout ce climat prépare un avenir incertain, un avenir de tous les dangers. Il est temps que tout un chacun se ressaisisse et à tous les niveaux afin d’aller, par une véritable introspection, vers plus de justice sociale, l’acceptation de l’autre dans sa différence et plus de tolérance. Ce n’est qu’à ce prix que se construiront une nation burkinabè harmonieuse et une société véritablement démocratique au triple plan politique, économique et social »

Tout un programme de société où il ferait bon vivre s’ils sont écoutés que nous souscrivons entièrement

Fort de cet éclairage digne d’intérêt et très exemplaire, nous interpellons les autorités musulmanes, protestantes et traditionnelles d’user de leur sagesse pour être du côté du peuple, de la nation en danger !

Alors ces autorités doivent se prononcer clairement et ne pas laisser leurs fidèles et la nation entière dans le noir, source de tous les dangers !

Le silence a toujours favorisé l’oppresseur et non l’opprimé. Nous attentons vos réactions courageuses si non, vous risquez de jouer le triste rôle de « médecin après la mort ». L’histoire vous tiendra pour responsable de ce désastre social.
Les hommes de Dieu se sont prononcés clairement contre le sénat et contre la révision de l’article 37 de notre constitution et toi, tu attends quoi ?
Le 28 juillet 2013 sortons massivement à la place de la nation pour une lutte citoyenne et pour la paix véritable dans notre pays !

Tasséré SAVADOGO (tassere71@yahoo.fr)
Président National de l’Association Radicale
pour l’Etat de Droit en Afrique (AREDA)
Coordonnateur du Mouvement M37
Coordonnateur des OSC DU NORD
Site http://www.osc-nord.org/

PARTAGER :                              

Vos réactions (105)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique