Alexis Sawadogo, président du CSE/France : « Merci aux Etalons pour la joie qu’ils nous ont procurée »
La qualification des Etalons en finale lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football qui s’est déroulée début 2013 en Afrique du Sud, a suscité un formidable enthousiasme des Burkinabè où qu’ils se trouvent. Ceux de France à travers le comité de soutien aux Etalons (CSE) ont décidé de maintenir durablement la mobilisation dans un cadre organisé.
Lefaso.net : Vous êtes le président du Comité de soutien aux Etalons (CSE), section France. Est-ce un vrai comité de soutien aux Etalons ou une démarche opportune pour capitaliser leur performance lors de la dernière CAN en Afrique du Sud ?
Alexis Sawadogo : Ah non ! Notre démarche n’est pas du tout de l’opportunisme car l’idée de faire quelque chose pour soutenir les Etalons date de depuis 2009 quand ils étaient venus jouer à Rouen contre le Mali.
Nous étions 3 ou 4 Burkinabè qui étaient partis de Paris pour aller les soutenir, et une fois dans le stade, nous avons constaté qu’il y avait plus de 400 Maliens présents pour soutenir leur équipe. Les rares drapeaux burkinabè étaient portés par nous et quelques Français qui soutenaient les Etalons pour diverses raisons.
Depuis cet épisode, nous discutons régulièrement entre amis pour voir comment on pourrait créer une structure de soutien aux Etalons même si nous ne sommes pas aussi nombreux que les Maliens ou les Ivoiriens.
On en parle, puis après chacun vaque à ses occupations jusqu’à la prochaine arrivée des Etalons. La dernière fois qu’ils sont venus livrer un match amical contre le Togo juste avant la Can, il y a avait une petite dizaine de supporteurs Burkinabè parce que c’était dans la région parisienne.
Avec mon ami Saidou, on s’est dit qu’il faut faire quelque chose et comme la CAN 2013 approchait, on a créé, presque au pied levé, un Comité de soutien en se disant qu’on verra comment le parfaire plus tard.
On a donc lancé le Comité de soutien aux Etalons le 31 janvier, en pleine CAN tout en étant conscients que les gens allaient nous reprocher de n’avoir pas consulté les autres Burkinabè des autres villes.
Lefaso.net : Qu’avez-vous pu faire depuis le lancement du CSE ?
Alexis Sawadogo : Pour nous faire connaitre, je dois reconnaitre que la belle performance des Etalons nous a beaucoup aidés. Nous avons organisé une soirée lors des quarts de finale dans un restaurant tenu par une Burkinabè à Aubervilliers, en banlieue parisienne et ça été un succès.
On a vu qu’il y avait un engouement et nous avons décidé d’organiser une autre soirée pour la demi-finale à Fessart, la résidence des étudiants dans le 19e arrondissement de Paris. Là, il y avait plus de monde qu’en quart de finale et l’ambiance était extraordinaire.
L’apothéose, c’était évidemment la finale. A cette occasion, nous sommes allés voir l’ambassadeur Joseph Paré pour lui demander de bien vouloir mettre la salle des fêtes de l’ambassade à notre disposition.
Nous savions qu’il y aurait du monde que la salle de Fessart ne pourrait pas contenir. Fort heureusement, l’ambassadeur a répondu favorablement à notre demande sans hésiter. Mieux, en quelques jours, il a fait ce qu’il fallait pour que la salle soit équipée pour la retransmission du match. C’était magnifique et quand on voit aujourd’hui les images de ce jour-là, ça restera certainement des moments inoubliables.
Mais, j’insiste, ce n’est pas la bonne performance des Etalons qui nous a poussés à créer le Comité de soutien.
Après la finale, nous avons eu l’idée d’organiser quelque chose pour leur rendre hommage. Nous les avons invités à une soirée le 17 mars en nous disant que même la présence d’un d’eux suffirait à notre bonheur. Il parlerait au nom de ses camardes et leur traduirait notre hommage et nos remerciements pour la joie qu’ils nous procurée pendant la CAN. Heureusement, ils étaient quatre à avoir fait le déplacement : Jonathan Pitroipa, Florent Rouambaa, Wilfried Balima et Alain Traoré à qui nous disons spécialement merci parce qu’il nous a facilités la tâche auprès des autres. Vous pouvez demander à ceux qui étaient là ce jour, c’était très bien ; nous sommes d’ailleurs en train de préparer un DVD sur ce qu’on a fait sur le parcours des Etalons et il sera bientôt disponible.
Lefaso.net : Que comptez-vous maintenant faire pour entretenir durablement la mobilisation de soutien aux Etalons ?
Alexis Sawadogo : Après tout ce que nous avons fait et le succès rencontré, nous avons refait le bureau du CSE (1) parce que, vous savez que dans les associations, le plus souvent et pour diverses raisons, certains sont plus actifs que d’autres ; il fallait donc tenir compte de ce paramètre et à présent, nous avons des gens qu’il faut à la place qu’il faut. Nous avons ouvert un compte dans une banque burkinabè qui a un représentant ici à Paris, ce qui nous permet de faire nos opérations sans difficultés.
Notre prochaine manifestation est prévue pour le 10 août ; une grande soirée dénommée « Hommage aux Etalons », spécialement conçue, non pas pour faire des bénéfices et remplir notre caisse, mais pour rendre hommage aussi à nos anciennes gloires, qui sont jetées aux oubliettes, en tout cas,pour ceux qui sont en France. Nous en avons recensé une douzaine et nous avons l’intention de les inviter à cette soirée au cours de laquelle, nous allons remettre à chacun un trophée de remerciement pour services rendus au football burkinabè.
Pour cette manifestation, je souhaite vraiment que nos partenaires nous soutiennent parce que les bons résultats des Etalons cette année ne sont pas tombés du ciel. Ils ont capitalisé le travail fait dans le passé et il est justifié qu’on rende hommage à ceux qui ont contribué à poser les fondations de notre football.
Je profite de votre micro pour remercier le président de la fédération burkinabè de football (FBF) qui nous a toute suite fait confiance quand nous l’avons appelé pour lui expliquer notre projet. Sans même nous connaitre, il nous a apporté son soutien et pour tout ce que nous allons faire, il sera bien évidemment informé de même que le ministère des Sports.
Propos recueillis par Joachim Vokouma ; Lefaso.net (France)