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Fespaco décentralisé : Est-ce parce que c’est Bobo ?

Publié le mercredi 6 mars 2013 à 20h15min

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Fespaco décentralisé : Est-ce parce que c’est Bobo ?

L’organisation d’un Fespaco bis dans le cadre de la tenue de la 23ème édition du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) à Bobo-Dioulasso n’est pas digne d’une ville que l’on chante à tout vent, culturelle.

Ce n’est pas parce que le Comité régional n’a pas voulu travailler, mais en réalité, il ne savait trop quoi faire.

En effet, on sait bien que le rendez-vous du cinéma africain, depuis 46 ans se tient Ouagadougou dans la capitale politique du pays. On sait également que des tentatives de décentraliser l’évènement à Bobo-Dioulasso avaient échoué après quelques éditions. C’était sous Baba Hama alors Délégué général du Fespaco et actuellement ministre de la Culture et du Tourisme. Depuis donc 2011, sous Michel Ouédraogo, le Fespaco a renoué avec Bobo-Dioulasso à travers la projection des meilleurs films du palmarès. Mini-Fespaco Bobo, ainsi avait-on dénommé l’évènement en 2011. Etait-ce une réussite ? C’est être dupe de répondre par l’affirmative. En effet, en 2011, jusqu’aux dernières heures de la tenue du mini-Fespaco, peu de Bobolais savaient en réalité ce qui se passait réellement dans leur ville. Aucun tapage médiatique n’avait accompagné l’événement. Malgré tout, le mini-Fespaco s’était tout de même tenu et a fait son bilan.

L’on se souvient encore des recommandations faites par rapport au volet communication et information. Il avait également été suggéré d’informer les festivaliers depuis Ouagadougou de la tenue du mini-Fespaco dans la capitale cultuelle qu’est Bobo-Dioulasso, dont la renommée va au-delà des frontières de l’Afrique. Sans doute, que beaucoup d’entre eux auraient bien pu prolonger leur séjour pour découvrir Sya. Malheureusement, cette année, l’histoire semble se répéter. Si bien que l’on se demande si c’est parce que c’est Bobo-Dioulasso qu’il y a ce laisser-aller dans la tenue du festival du cinéma. En effet, un comité d’organisation local a été mis en place depuis près de deux semaines. Et qui se réunit régulièrement sans décision aucune. Parce qu’il attend tout de Ouagadougou. Le comité ne dispose d’aucune information sur l’événement. De l’aspect financier à la mobilisation en passant par le matériel technique, le choix même du lieu pour la cérémonie de lancement, les supports de communication, les films qui seront projetés…, le comité d’organisation local avec à sa tête le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, n’en sait rien. Il attend toujours Ouagagougou. Tantôt du 6 au 9 mars, finalement, c’est du 7 au 10 mars. Tantôt la cérémonie de lancement aura lieu à la Maison de la culture, tantôt, dans la salle du ciné Sanyon. Rien de clair, ni de précis.

Rien dans la ville de Guimbi Ouattara ne présage de la tenue du Fespaco. Devant le ciné Sanyon qui va abriter quelques projections, seule une affiche est collée par l’Institut français, avec un programme timidement détaillé. « Une projection des 20 palmarès de la 23ème édition du Fesapco dans la salle de IF-Bobo et ciné Sanyon », c’est l’écriteau qu’on peut lire sur l’affiche. Pourquoi donc ? Pourquoi Bobo ? Si prochainement on veut bien décentraliser le Fespaco à Bobo pour faire plaisir aux cinéphiles de la capitale culturelle du Burkina, alors qu’on s’y prenne un peu plus tôt. En permettant par exemple à l’équipe locale chargée de l’organisation de travailler sereinement. Comme on le fait si bien avec la Semaine nationale de la culture (SNC) qui se tient tous les deux ans à Bobo-Dioulasso.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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