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Autant le dire… : Après Simon, Roch tire sa révérence… politique

Publié le mercredi 26 décembre 2012 à 23h34min

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Autant le dire… : Après Simon, Roch tire sa révérence… politique

Le 28 décembre prochain, Roch Marc Christian Kaboré, actuel président de l’Assemblée nationale va remettre le perchoir au nouveau président qui sera élu ce jour-là. Car, c’est ce jour que la nouvelle Assemblée nationale élue le 2 décembre dernier et confirmée par le Conseil constitutionnel le vendredi 21 décembre sera installée. Ainsi, pour la cinquième fois, le Burkina Faso va procéder de façon démocratique à un passage de charges au niveau de cette institution dont le rôle n’est plus à démontrer dans le système démocratique.

Dix ans à la tête de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré l’a fait. C’est un record. Ce qui veut bien dire qu’il a eu durant tout ce temps la confiance de ses camarades du parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) mais également des plus hautes autorités dont le président du Faso. Au moment donc de tirer sa révérence…politique, c’est un Roch Marc Christian Kaboré satisfait du travail qu’il a abattu qui tire les conclusions. Lui et ses honorables collègues laissent une Assemblée nationale plus aguerrie sur les plans administratifs, politique, du contrôle de l’action gouvernementale, de la diplomatie parlementaire… Bref, Roch Marc Christian Kaboré a fait du travail quand bien même tout ne peut être parfait.

Vendredi donc, une nouvelle Assemblée nationale sera installée avec un nouveau président. Dans le vrai sens du terme. Car cette Assemblée nationale, la cinquième de la quatrième République, en plus des prérogatives des précédentes, sera renforcée par d’autres compétences. Aussi, elle pourra désormais sanctionner le Premier ministre à travers sa déclaration de politique générale. En plus, elle donnera désormais des avis sur la nomination aux postes de hautes responsabilités de l’Etat. Telle qu’elle se présente, elle sera différente des autres parce qu’elle accueille en son sein une opposition politique beaucoup plus forte qui, apparemment, disposera d’arguments pour mieux jouer son rôle.

Elle entre, cette nouvelle Assemblée nationale au moment où le Burkina Faso connait des reformes politiques et institutionnelles majeures dont l’objectif est de renforcer davantage la démocratie. Aussi, elle sera avec le Sénat qui sera très prochainement installé, les deux mamelles législatives qui opéreront dans le domaine très réservé des lois et règlements. C’est pourquoi, en attendant l’ouverture de leur prochaine session le premier mercredi du mois de mars, on peut d’ores et déjà dire que du boulot et non des moindres attend les nouveaux parlementaires. Qui visiblement doit donner une autre image du député, celle que le peuple attend.

En effet, les parlementaires sortants, s’ils n’ont pas contribué à débrider l’image du député auprès des Burkinabé à travers un certain nombre d’avantages qu’ils se sont octroyés, n’ont pas non plus redoré suffisamment son image. Aussi, apparait-il que le député doit être plus proche des populations qu’il représente à l’Assemblée nationale et dont il défend les intérêts à travers le vote de la loi, le consentement de l’impôt et surtout le contrôle de l’action gouvernementale. Ils ont cette obligation morale et politique de renouer le peuple avec son député.

Qui devrait apparaitre comme le budgétivore qu’on a parfois présenté ; celui qui disparait une fois élu ; ou encore teint les vitres de sa 4 X 4 pour pouvoir passer inaperçu ou encore qui ferme son portail à clé ou le fait surveillé par un chien méchant dès qu’il entre chez lui. Il est vrai que le député n’est pas l’action sociale, il n’est pas non plus là pour distribuer ses revenus à tout le monde. Mais, étant un élu du peuple, élu par le même peuple, il doit lui rendre des comptes. On verra tout cela dans la pratique très prochainement. En attendant, souhaitant la bienvenue aux nouveaux élus.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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