Créé le 14 juillet 2008, le champ du Larlé Naaba Tigré à Imkouka, dans la commune rurale de Toëghin, province du Kourwéogo, est une agroforesterie qui associe jatropha, cultures vivrières (sorgho, maïs) et cultures de rente (coton, niébé). D’une superficie de 83 hectares, le modèle agricole Belem Wend Tiga (Belwet), fournit la preuve qu’il n’y a pas de compétition entre ces différents types de cultures. Le jatropha est planté en 6X3 mètres, ce qui permet aux autres cultures d’évoluer normalement. Le modèle agricole, s’il constitue une source de revenus monétaires pour son promoteur, il l’est aussi pour les populations riveraines.

En toutes saisons, les travaux champêtres sont assurés par celles-ci, moyennant des sommes d’argent. Le dimanche 9 septembre 2012, nous y avons trouvé des femmes, des hommes, des jeunes, des élèves et des étudiants en pleine activité. Qui pour la collecte des graines, qui pour le sarclage, qui pour faire des cuvettes autour des pieds de jatropha. Ces ouvriers habituels sont aidés ce jour-là par des personnes venues de Ouagadougou : les fidèles auditeurs de l’émission Arab-yungo (mercredi nuit) de la radio Horizon FM. Eux, sont venus particulièrement pour la collecte des graines de jatropha mais à titre gracieux.

Chaque type d’activité a son coût. La cuvette est faite à 20 FCFA, le sac de 100 kilogrammes de graines de jatropha récoltées est acheté à 1000 FCFA et le labour de l’hectare à 10 000 FCFA. Le champ de Larlé Naaba est ainsi vu par les populations locales comme un projet qui les éloigne de la pauvreté extrême. « Depuis l’implantation du champ en 2008, la pauvreté a considérablement diminué dans la commune », relève le maire de Toëghin, Nobila Michel Sawadogo.

Celui-ci témoigne que des femmes ont pu s’acheter des vélos grâce aux retombées du projet et que nombre de parents ont de moins en moins de soucis à la veille de la rentrée scolaire. Soumaïla Tapsoba, élève en classe de 3e qui s’est spécialisé dans la fabrique des cuvettes confirme les propos du maire : « Avec l’argent que je gagne ici, j’assure l’achat d’une partie de mes fournitures scolaires et de mes tenues. Aussi, me permet-il de ne pas tendre la main tous les jours aux parents ». Toute chose qui constitue pour le promoteur, un motif de satisfaction.

« Je me réjouis de savoir que j’apporte ma contribution, si modeste soit-elle, à la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire », affirme Naaba Tigré. Toutefois, il dit être confronté à des difficultés d’ordre financier qui entravent par moment l’évolution du projet.

Lassané YAMEOGO
(Collaborateur)

Sidwaya