La session de formation tenue du 25 au 27 octobre derniers, a permis aux séminaristes d’élaborer un programme d’action en vue de combattre le travail des enfants dans la construction métallique. En effet, les personnes-ressources de la Centrale syndicale du Burkina (CSB) ont reçu plusieurs modules de formation. Elles se sont familiarisées avec des thèmes tels que les causes et conséquences du travail des enfants, le droit des enfants, la responsabilité pénale des employeurs dans l’utilisation de la main-d’œuvre infantile.

Avec la présidente du tribunal du travail, Mme Léontine Zombré (formatrice), les participants ont énuméré des lois et textes qui régissent le droit du travail des enfants. Mme Zombré a précisé aux syndicats qu’après les procès verbaux dressés par les inspecteurs du travail ou les officiers de police judiciaire, le procureur du Faso reste le seul à pouvoir poursuivre l’action ou l’éteindre s’il l’estime nécessaire mais la victime peut toujours porter plainte en Grande instance. Il a été cependant observé que pour la mise en œuvre de l’action publique, la légèreté des peines en droit de travail n’incite pas les employeurs à respecter la loi. En outre, les infractions sont minimisées au niveau du parquet par certains magistrats, qui classent souvent les dossiers sans suite, a-t-elle ajouté.

Ainsi, les syndicats s’engagent à mener des actions de sensibilisation à l’endroit des magistrats, des avocats afin qu’ils appréhendent mieux les problèmes réels vécus par les enfants travailleurs.

L’expert du Programme international de l’abolition du travail des enfants (IPEC), Makan Traoré, s’est appesanti avec les participants, sur "comment combattre le travail des enfants dans la construction métallique’’. Il a dégagé à l’attention des participants, des pistes pour l’organisation d’une action cohérente de lutte contre le travail des enfants. A terme, les séminaristes sont parvenus à la formulation de deux programmes d’action. L’un portant sur la sensibilisation des acteurs sur des inconvénients du travail des enfants mineurs dans la construction métallique. L’autre portant sur la fixation des jeunes filles dans leurs terroirs. Ils ont par ailleurs, examiné et adopté les modes d’intervention tels que les études documentaires et l’organisation de campagne, la promotion de l’éducation nationale reconnue pour tous comme un moyen privilégié de lutte contre le travail des enfants.

Pour le secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs du Burkina représentant du président du mois, "les syndicats doivent travailler afin de contraindre l’Etat à prendre des mesures pour protéger les enfants qui n’ont pas demandé à venir au monde’’. Il a par ailleurs, salué la contribution du BIT à la formation des travailleurs syndicalistes du Burkina. Les séminaristes ont apprécié le concours, des experts, Zakaria Ibrahima (BIT) et Makan Traoré (IPEC) au succès de la formation. Ils s’engagent à mettre en œuvre ce qu’ils ont appris pour le bonheur des enfants.

Boureima SANGA
Antoine DABILGOU
Sidwaya