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PROBLEME DE GAZ A OUAGADOUGOU : "L’Etat n’a pas démissionné"

Publié le lundi 23 janvier 2012 à 23h37min

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Ceci est un droit de réponse de la SONABHY (Société nationale burkinabè d’hydrocarbures). Il fait suite à notre article du 12 janvier dernier, faisant état d’une flambée des prix du gaz. Les internautes avaient réagi comme d’habitude. C’est pourquoi ledit établissement pétrolier a trouvé nécessaire d’apporter "un éclairage sur la situation du gaz butane au Burkina".

Monsieur le Directeur de publication des éditions Le Pays, dans votre édition n°5028 du 12 janvier 2012, vous aviez, en réaction des internautes à votre rubrique « Bonjour » du 10 janvier, écrit à la UNE de votre journal ceci : Flambée des prix du gaz, « Quand l’Etat démissionne ... ». Notre réaction, croyez-nous, n’est nullement motivée par les propos des internautes qui s’expriment à travers les colonnes de votre journal, pour participer à des débats contradictoires fort enrichissants certes, mais qui, malheureusement, se transforment le plus souvent en une tribune de diatribes, d’injures, voire de calomnies. Vous comprendrez que si nous nous faisons le devoir de vous adresser ce droit de réponse, c’est uniquement dans le seul but d’éclairer vos lecteurs qui, comme nous, après lecture des titres à la UNE de votre journal du 12 janvier, ont pensé trouver dans ces colonnes, les preuves irréfutables de la démission de l’Etat face à une supposée flambée des prix du gaz.

C’est aussi pour éclairer les consommateurs qui, las de rechercher vainement du gaz butane, ont certainement pensé trouver les raisons d’une éventuelle pénurie de ce produit de première nécessité, en lisant cet article faisant état de la démission de l’Etat. Malheureusement, ils n’ont découvert à la page indiquée que des propos d’internautes. Lorsque dans votre numéro du 29 août 2011, vous écriviez : « Approvisionnement en gaz : la situation se normalise », vous aviez, en son temps, mené un travail d’investigation, allant jusqu’à vous entretenir avec un de nos fournisseurs à Cotonou. Assurément, c’était un travail de professionnel que nous avions apprécié à sa juste valeur et nous vous en savons gré. Cependant, tout en comprenant votre souci d’attirer l’attention de vos lecteurs par des titres accrocheurs, nous aurions souhaité une même approche dans les règles de l’art comme sait le faire votre journal. Cela aurait eu pour intérêt de donner la vraie information aux internautes.

En effet, leurs cris du cœur qui s’assimilent à un ras-le bol, ne sont que l’expression d’un souhait de vérité et bien plus un souhait de voir changer définitivement cette situation. L’Etat ne peut pas démissionner face à la flambée des prix du gaz butane, alors qu’il subventionne chaque année à coups de milliards ce produit pour le mettre à la disposition du plus grand nombre de Burkinabè. Comparaison n’est pas raison, mais il convient de signaler que la bouteille de gaz butane de 12,5 kg coûte 8 000 F CFA au Mali comme au Bénin et 12 000 F CFA Niger. Celle de 6 kg s’achète à 4 000 F CFA dans les mêmes pays. Au Burkina, ces bouteilles sont respectivement vendues à 4 000 F CFA et à 1 560 F CFA. En fait, lorsque le consommateur paie sa bouteille de 12,5 kg à 4 000 F CFA, l’Etat ajoute 4 000 F CFA voire plus, le prix réel étant pratiquement le même que celui des pays voisins.

A noter que les prix au Burkina Faso demeurent inchangés depuis la dévaluation du franc CFA en 1994. A qui donc la faute si ce produit fortement subventionné par l’Etat est aujourd’hui source de spéculation et de pratiques illicites ? C’est certainement la question évidente qui ressort de nos propos. Comme nous l’avons indiqué plus haut, une investigation transparente et rigoureuse du journal est vivement souhaitée en ce moment. Le consommateur a droit à l’information, à la bonne information et nous voulons juste lui donner quelques éléments d’appréciation de l’effort de l’Etat, outre la subvention dont il a été question plus haut. La SONABHY depuis sa création, s’est investie dans la construction d’infrastructures de stockage pour vulgariser le gaz butane afin de venir en appui à la politique du gouvernement dans sa lutte contre la désertification.

Les chiffres en la matière sont assez parlants car, de 1986 à 2011, la consommation en gaz butane des Burkinabè est passée de 800 à 30 000 tonnes par an, soit un accroissement de plus de 250% en l’espace de 10 ans. Les sorties en gaz du mois de décembre 2011 dans les dépôts de Bingo et de Bobo-Dioulasso ont connu respectivement un taux de croissance de 16,4% et 16% par rapport à décembre 2010, malgré les plaintes des consommateurs. C’est un record au niveau de la consommation et cela indique le souci de la SONABHY d’accompagner l’évolution de cette consommation et d’être en phase avec la réglementation nationale en matière de stock de sécurité. La SONABHY a, du reste en projet, l’ouverture en fin 2012 (si tout se passe bien), d’un nouveau dépôt de gaz à Péni dans la région de Bobo-Dioulasso où seront construites deux sphères de gaz butane d’une capacité de 2 000 tonnes chacune et un centre emplisseur de bouteilles de gaz à l’image de celui de Bingo.

Toujours en 2012, une modification de la chaîne d’emplissage des bouteilles de 12,5 kilogrammes du centre emplisseur de Bingo est prévue pour prendre en compte les bouteilles de 6 kilogrammes à bille fortement demandées par le consommateur. Les deux dépôts sont actuellement ouverts, même les week-ends, pour satisfaire aux demandes de toutes les sociétés de distribution de gaz. Pour preuve, tout récemment, le dépôt de Bingo est resté constamment ouvert le vendredi 13 janvier 2012 depuis 8 heures jusqu’au samedi 14 janvier à 6 heures du matin et le dimanche 15 janvier de 8 heures à 16 heures. Nous prenons du reste à témoin la Ligue des consommateurs du Burkina qui a effectué une visite de travail sur le site de Bingo le mercredi 7 septembre 2011 et qui, dans un communiqué publié sur lefaso.net du 15 septembre écrivait ceci : « …

Comme la LCB a pu le constater, la SONABHY dispose présentement de gaz butane et des perspectives heureuses existent à travers des dispositions entreprises par la SONABHY dans les pays voisins pour diversifier les sources d’approvisionnement du Burkina Faso en gaz butane afin de mettre le pays à l’abri des ruptures ». Les difficultés d’approvisionnement sur le marché ne sont donc pas liées à un manque de disponibilité du produit à la SONABHY. C’est pourquoi, il nous revient tous de combattre cette spéculation qui semble vouloir s’enraciner dans l’un des maillons de la chaîne de distribution, ainsi que toutes manipulations de bouteilles de gaz à des fins mercantiles. Il convient, à cet effet, de préciser que la SONABHY n’intervient pas dans la chaîne de distribution et c’est pourquoi, elle ne cesse d’inviter les consommateurs abusés à dénoncer ces pratiques illicites auprès des distributeurs agréés (STD-SODIGAZ, TOTAL, ORYX-BURKINA, PETROFA) et des services de contrôle des prix de l’Etat, notamment l’Inspection générale des affaires économiques.

C’est à ce prix que nous pourrons disposer d’un gaz butane en quantité nécessaire et à faible coût, parce que subventionné par l’Etat qui continue d’encourager sa consommation et sa vulgarisation au profit de la préservation de notre environnement.

Le Chargé de Communication de la SONABHY Joseph SAMA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 24 janvier 2012 à 02:03 En réponse à : PROBLEME DE GAZ A OUAGADOUGOU : "L’Etat n’a pas démissionné"

    SOS:Que des consommateurs qui sont du mali,bénin,niger confirment ou infirment en nous donnant les vrais chiffres des bouteilles de 6kg et de 12,5kg parceque si les chiffres du monsieur de la sonabhy s’avèrent exacts,alors chapeau à nos gouvernants

  • Le 24 janvier 2012 à 11:01, par Lorenzo En réponse à : PROBLEME DE GAZ A OUAGADOUGOU : "L’Etat n’a pas démissionné"

    Voila 48 heures que je tourne dans Ouagadougou à la recherche de gaz 12.5 kg et vous dites qu’il y en a ? Vous faites peut-etre des efforts mais c’est pas arrivé

  • Le 24 janvier 2012 à 13:05 En réponse à : PROBLEME DE GAZ A OUAGADOUGOU : "L’Etat n’a pas démissionné"

    Merci à la sonabhy de nous éclairer sur la situation à son niveau, mais force est de constater que cela ne résout pas le problème au niveau des consommateurs. L’état a démissionné parce qu’il laisse des commerçants véreux intégrer la chîne de distribution du produit. Comment comprendre que des individus, sans autorisation, sans être inquiétés, au vu et su de tout le monde, vendent du gaz à des prix exhorbitants alors qu’il y a pénurie dans les structures habilités à le faire. C’est ce deal que l’état doit empêcher en traquant sans relache ces vendeurs illicites. Ce qui n’est pas fait.Hélas ! Comme toujours au Faso on attend que la situation se pourrisse afin que de gros bonnets se sucrent sur le dos du citoyen avant d’agir.
    SVP web master, ne censurez pas ce message !

  • Le 24 janvier 2012 à 15:30, par Lorenzo En réponse à : PROBLEME DE GAZ A OUAGADOUGOU : "L’Etat n’a pas démissionné"

    Voila 2 jours que je cherche du gaz 12,5 kg dans Ouagadougou en vain. Vous faites peut-etre des efforts mais c’est pas arrivé

  • Le 24 janvier 2012 à 16:51 En réponse à : PROBLEME DE GAZ A OUAGADOUGOU : "L’Etat n’a pas démissionné"

    Lorenzo pour toi est mieux que ça fait 2jours seulement que tu cherches le gaz. moi je l’ai cherché du 18 novembre au 14 janvier dans toutes les stations total en vain. j’ai eu ça finalement vers le grand marché avec un commerçant à 7500F la bouteil de 12Kg. je l’ai fait à cause de mes enfants qui ne se lavaient plus le visage avant d’aller à l’école tellement il fait froid. l’État a belle et bien démissionné. Pauvre Burkina

  • Le 25 janvier 2012 à 11:49 En réponse à : PROBLEME DE GAZ A OUAGADOUGOU : "L’Etat n’a pas démissionné"

    Merci à la sonabhy de nous éclairer sur la situation à son niveau, mais force est de constater que cela ne résout pas le problème au niveau des consommateurs. L’état a démissionné parce qu’il laisse des commerçants véreux intégrer la chîne de distribution du produit. Comment comprendre que des individus, sans autorisation, sans être inquiétés, au vu et su de tout le monde, vendent du gaz à des prix exhorbitants alors qu’il y a pénurie dans les structures habilités à le faire. C’est ce deal que l’état doit empêcher en traquant sans relache ces vendeurs illicites. Ce qui n’est pas fait.Hélas ! Comme toujours au Faso on attend que la situation se pourrisse afin que de gros bonnets se sucrent sur le dos du citoyen avant d’agir.
    SVP web master, ne censurez pas ce message !

  • Le 25 janvier 2012 à 12:18 En réponse à : PROBLEME DE GAZ A OUAGADOUGOU : "L’Etat n’a pas démissionné"

    Qui se sent morveux, qu’il se mouche. Monsieur le Chargé de communication vous jouez bien votre rôle puisque vous êtes bien payé pour. Mais vous le jouez très mal. Votre article ne répond en rien aux préoccupations des internautes. Vous montrez si bien les efforts faits par la SONABHY (qui ne fait d’ailleurs que jouer son rôle) mais vous n’apportez aucune réponse à la souffrance qu’endure les populations pour se procurer du gaz qui en apparence selon vos propos est disponible et bien disponible. Dites nous pourquoi le gaz est disponible et rare en même temps. C’est sur cette question que nous interpellons l’Etat. Vous n’êtes pas l’Etat alors ayez la courtoisie de vous taire. Tout ce que vous avez dit on le sait déjà.

  • Le 25 janvier 2012 à 19:29, par l’internaute En réponse à : PROBLEME DE GAZ A OUAGADOUGOU : "L’Etat n’a pas démissionné"

    Problème de gaz à Ouaga : Droit de réponse de la SONABHY ou baratin du Chargé de Communication ?

    il nous semble que celui-ci sous-estime les capacités d’analyse des lecteurs face à la situation actuelle sur la pénurie de gaz et la flambée des prix.

    -  « l’état subvention chaque année à coups de milliards ce produit…. nombre de burkinabè » : Au regard de la spéculation sur les prix, la question est de savoir que fait l’état pour que cette subvention profite vraiment au consommateur. Il nous semble que le contrôle des prix incombe à l’Inspection Générale des Affaires Economiques (IGAE) qui est une structure de l’état.

    -  « … celle de 6 Kg s’achète à 4000 F dans les mêmes pays (Mali, Niger, Bénin) » : Contrairement à votre affirmation, la 6 Kg coûte maintenant 2500 F au Mali contre 2000 F auparavant. Cette situation s’explique par la décision prise par l’état malien en novembre 2011 de réduire sa subvention sur le gaz butane (confer le site du Journal du Mali en date du 29 novembre 2011 sous le titre Gaz butane : l’état lâche-t-il les consommateurs ?)

    -  « La SONABHY …….. s’est investie pour dans la construction d’infrastructure de stockage… » Cela est indéniable. Mais que fait la SONABHY pour sensibiliser les consommateurs à l’utilisation du gaz en vue d’accompagner l’état ?

    -  « … de 1986 à 2011, la consommation du gaz est passé de 800 à 30 000 tonnes par an …… 250% en l’espace de 10 ans » Il s’agit plutôt de 25 ans et non 10 ans. En sus, l’accroissement serait de 3750% et non 250% comme vous l’affirmé.

    -  « La SONABHY …………. l’ouverture en fin 2012 (si tout se passe bien) un nouveau dépôt de gaz à Peni…. ». Nous relevons que le problème de gaz ne se pose pas à Bobo comme à Ouaga. C’est dire que dans l’immédiat, cette infrastructure ne résoudra pas les problèmes auxquels sont confrontés les consommateurs de Ouaga.

    -  « les deux dépôts sont actuellement ouverts même les week-ends……. Le dépôt de Bingo est resté constamment ouvert le vendredi 13 janvier 2012 depuis 8 heures ……. samedi 14 janvier à 6 heures du matin ……………………... » : si vous êtes obligés d’ouvrir les week-ends et même de travailler des nuits entières, c’est qu’il y a un problème à votre niveau. Ce qui peut justifier les pénuries constatées sur le marché. Pourquoi ne pas alors augmenter vos effectifs pour ne pas travailler les nuits.

    En conclusion, estimé que l’état a démissionné convient parfaitement à la situation que nous vivons.
    L’ internaute.

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