Campagne de vaccination contre la poliomyélite : Des gouttes pour épargner les enfants de l’infirmité
Les 6 cas de polio virus sauvage confirmés au Burkina en 2004 sont des preuves que la poliomyélite est présente dans nos murs et guette nos enfants à l’âge de l’innocence (de 0 à 5 ans). Le combat engagé contre la poliomyélite qui invalide les membres pour les autorités et les partenaires techniques et financiers que sont l’OMS, l’UNICEF, le Rotary International n’est pas encore gagné.
En effet, les Journées nationales de vaccination (JNV) ont été instituées pour accélérer l’éradication du virus de la poliomyélite en Afrique et en Asie, car dans les autres continents, cette maladie n’est que pur souvenir. En sus, la vaccination de routine, cette stratégie, jugée avantageuse a le mérite de vacciner en un laps de temps, le maximum d’enfants et de façon synchronisée avec les pays voisins pour s’assurer qu’aucun enfant ne puisse passer entre les mailles.
C’est ainsi que la stratégie du "porte-à-porte" adoptée a permis de ratisser large dans les contrées les plus réculées. Les chiffres après chaque passage des JNV avaient fini par convaincre que la polio avait été boutée hors d’Afrique. Hélas, au regard des cas dénombrés au Burkina et dans les pays voisins, la vigilance doit être de rigueur.
L’implication de tous les acteurs
L’éradication de la polio nécessite la contribution de tous les acteurs. Les parents en premier lieu doivent se convaincre que les gouttes de vaccin vont sauver leur enfant de l’infirmité.
Rien que cela, le reste n’est que pire supputation. L’Etat avec le soutien de ses partenaires a mobilisé près de 2 milliards FCFA pour vacciner près de 3 400 000 enfants représentant la population cible de 0 à 5 ans. Des agents au nombre de 23 000 sont commis à la tâche. Conscients de l’importance de leur rôle, ils doivent être exemplaires sur le terrain et surtout honnêtes en communiquant les chiffres réels à leur hiérarchie. Des brebis galeuses ont dans le passé faussé les données chiffrées en n’accomplissant pas les vaccinations et en dénaturant les statistiques.
Le premier passage des JNV du 9 au 12 octobre 2004 est déterminant.
Les mères d’enfants, les chefs de famille doivent faire œuvre utile en consacrant le temps qu’il faut aux équipes de vaccination. La cause est nationale et aucune énergie ne sera de trop.
Mieux que quiconque, les victimes de la polio se sont mobilisés pour aider à la sensibilisation. Des parades, des chansons, des défilés de mode. C’est sans complexe qu’elles y apportent leur pierre.
La victoire de la lutte contre la polio est à portée de main. Elle est peu onéreuse, et requiert de la disponibilité. Sacrifions tout pour épargner les enfants de cette maladie invalidante.
Marceline ILBOUDO
Sidwaya