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Découverte du gisement d’or de Kiaka : Un nouvel espoir pour le Burkina

Publié le jeudi 21 juillet 2011 à 02h21min

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Suite à un entretien avec les responsables de la société « Volta Resources Inc », MM. Guy Franceschi et Raphaël G. Zoungrana, respectivement vice-président à l’exploitation et représentant national-gérant, Sidwaya vous propose un aperçu du gisement d’or situé dans la région du Centre-Sud, dans le village de Kiaka. Un gisement qui pourrait, si son extraction et son exploitation devenaient une réalité, apporter au Burkina et aux habitants de la région concernée en particulier, un plus sur le plan économique et en matière d’offre d’emplois. Selon les prévisions, bien plus de 3 000 000 d’onces d’or (plus de 90 tonnes) sont attendues.

Les ressources minières au Burkina se révèlent de plus en plus intéressantes et cela est un signe encourageant et prometteur pour notre pays qui pourrait un jour se placer parmi les pays à grande capacité de production, d’exploitation et de commercialisation de ces mânes souterraines.

Cela est d’autant plus attendu que le Burkina compte dans son sous-sol plusieurs métaux précieux disponibles à teneur appréciable et économiquement rentables. Il s’agit notamment du manganèse de Tambao et de Kiéré, de l’or de Poura, d’Essakane, de Yalgo, de Arbinda, et de Mana ; de la bauxite de Kaya ; du cuivre du Poni, du Ganzourgou, du Sanmatenga ; du zinc de Perkoa... Un sous-sol potentiellement riche qui n’attend qu’une exploitation conséquente.

Raison pour laquelle, le Burkina bénéficie de l’intérêt constamment manifesté par des explorateurs et des exploitants miniers, tant sur le plan national qu’international, disposés à œuvrer dans cette activité, pourvoyeuse d’emplois pour les riverains des sites d’extraction, et génératrice de retombées économiques et sociales pour le Burkina tout en préservant l’environnement.

A ces sites, s’ajoute la découverte de nouveaux gites économiquement exploitables au regard de la teneur élevée en minéraux. C’est le cas du gisement d’or du village de Kiaka, dans le département de Gogo, province du Zoundwéogo.

Historique

L’exploration date de 2004 et était menée par la société minière « Rand Gold ». Le gisement a été rétrocédé à « Volta resources Inc » en 2009. Quant à savoir pourquoi cette dernière s’est intéressée au gisement de Kiaka, M. Guy Franceschi, vice-président répond : « Nous avons accepté prendre le site lorsque “Rand Gold” cherchait des repreneurs et parce que nous avons vu que cette société avait eu de très bons résultats et que ce gisement représentait un potentiel bien appréciable. Nous y avons réalisé depuis septembre 2009, plus de 70 000 m de forages ».

En effet, « Volta Resources Inc » est une société canadienne basée à Toronto. Elle mène ses travaux au Ghana, au Mali et au Burkina. Dans notre pays, elle est en train d’exécuter, en plus du projet de Kiaka, quatre autres projets : à Gaoua pour le cuivre, Nassara et Kampti dans la province du Poni pour l’or, Titao dans le Loroum pour l’or.

Potentialités et gestion de l’impact environnemental

Pour l’obtention du site de Kiaka, le vice-président confie : « Dès l’acquisition de ce site d’or, nous avons immédiatement démarré des recherches qui montrent que ce gisement est l’un des plus grands gisements d’or jusque-là découverts au Burkina ». A l’écouter, les données techniques laissent penser que le gisement de Kiaka fait un corps unique d’environ 1,5 km de long sur 100 à 200 m de large, avec une profondeur dépassant 400 m. Les travaux de recherche ont débuté à Gogo et à ce jour, plus de 70 000 m de forages ont été exécutés et ces travaux ont permis de bien circonscrire la zone qui contient le gisement à teneur exploitable et rentable. Pour M. Franceschi, la teneur de cet or pour l’instant est estimée à un peu plus de 1g/t, soit 3 018 000 d’onces d’or dans la catégorie mesurée et indiquée, et plus de 1 250 000 d’onces dans la catégorie inférée (c’est-à-dire dans une catégorie au niveau de certitude moins élevée).

« Nous attendons des études de faisabilité, mais pour le moment nous menons des études sur l’impact environnemental et social. Par conséquent, nous sommes en voie de développer petit à petit ce gisement. Nous prévoyons les études de préfaisabilité et de faisabilité à partir du mois d’octobre et nous pensons terminer cette phase entre fin 2012, début 2013 », confie M. Franceschi.

Dès que cela sera fait « Volta Resources Inc », sur la base de ces études, va demander aux autorités burkinabé, le permis d’exploiter le gisement. Toutefois, ce permis ne lui sera délivré par le Burkina qu’après les études de faisabilité et d’exploitation terminées et plausibles, avec bien entendu la tenue d’un cahier des charges disposant des conditions idoines d’exploitation pour un partenariat « gagnant-gagnant » pour les parties prenantes que sont l’Etat burkinabè d’une part et la société « Volta Resources Inc » d’autre part.

Concernant l’impact sur l’environnement et les populations de la localité, M. Franceschi affirme que des études sont en cours de réalisation avec les autorités locales et les populations concernées, pour intégrer tous ces aspects dans le plan d’exploitation de la zone aurifère.

A cet effet, la mise en place d’infrastructures sociales est à l’étude. Il s’agit notamment de la construction d’un dispensaire. Un forage d’eau est déjà disponible et une pépinière villageoise est en cours de réalisation.

Pour ce qui est des dispositions prises auprès des autorités centrales burkinabè pour l’exploitation de l’or de Kiaka, le représentant national et gérant de la société, Raphaël G. Zoungrana souligne que les contacts ont été établis entre toutes les parties ministérielles en charge du Territoire, des Mines, de l’Environnement… Pour lui, des rapports d’activités sont régulièrement communiqués au ministère en charge des Mines, des Carrières et de l’Energie, sans compter les réunions périodiques d’information avec les services de ce ministère. Pour l’impact négatif sur l’environnement que les travaux de la société pourraient causer, M. Zoungrana rassure : « Nous avons un représentant du ministère de l’Environnement et du Développement durable sur place dans le Zoundwéogo, avec qui, la société travaille en synergie sur l’impact que la présence de « Volta Resources Inc » pourrait avoir sur l’environnement ». Mais selon le gérant Zoungrana, au stade actuel des activités sur Kiaka, il y a très peu d’impacts telles la coupe des arbres, les percées désordonnées et excessives de trous, l’utilisation de produits chimiques nocifs à l’environnement… « Nous avons plutôt réalisé des forages qui n’ont pas un impact sur l’environnement », rassure-t-il.

Collaboration avec les autorités locales et promotion des compétences locales`

Outre ces dispositions, M. Zoungrana affirme que les autorités de la localité ont été contactées, à savoir le gouverneur, le haut-commissaire, le préfet, le maire, afin d’être informées de ce que la société va entreprendre comme travaux à Kiaka : « Nous avons avec le maire expliqué aux personnes-ressources, ce que nous sommes venus faire, ce que nous attendons par rapport à ce que nous faisons. Aujourd’hui, nous pouvons dire que toutes ces couches se sont approprié le projet. Ce qu’elles nous demandent, c’est d’être informées, et de les aider à améliorer leurs conditions de vie. Pour ce faire, nous avons décidé que pour tout ce qui est des achats de matériels ou d’aliments, nous les prenons obligatoirement sur le marché local ». Pour exemple, il déclare que la mairie de Gogo avait fait un lotissement mais n’avait pas ouvert les voies. "Volta Resources Inc" est alors intervenue pour apporter sa contribution, en engageant un spécialiste en la matière pour un tracé des voies communales. Ce qui lui a valu les remerciements de la commune.

Il souligne que la société dont il est le gérant, compte environ 105 personnes pour l’instant et entend donner confiance aux compétences locales. « C’est pourquoi chez nous à « Volta Resources », vous n’avez pas d’expatriés résidents. Toutes nos compétences sont nationales. Ce qu’on ne trouve peut-être pas ailleurs ; quand bien même, elle a eu recours à un complément d’effectif en faisant appel à trois géologues ghanéens qui travaillent actuellement sur le site ».

Vivement que ce projet soit une réalité pour le bonheur du peuple burkinabè.

Jean-Bernard ZONGO (bogest30@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 21 juillet 2011 à 16:51, par cheicklamenace En réponse à : Découverte du gisement d’or de Kiaka : Un nouvel espoir pour le Burkina

    bonjour qui peut m’expliquer comment se négocie les contrats avec les compagnies exportatrices d’or et l’État ? sur un kilogramme d’or extrait combien revient à l’État ? ces compagnies sont -elles assujetties à l’impôt Burkinabé ? ÇA MARCHE COMMENT DEPUIS LE BOUMM DE L’OR COMBIEN EN CFA DANS LES CAISSES DE L’État ? je suis Burkinabé et je veut savoir

  • Le 21 juillet 2011 à 17:21, par Luc.bf En réponse à : Découverte du gisement d’or de Kiaka : Un nouvel espoir pour le Burkina

    Le Burkina est potentiellement riche au regard des gisements de son sous sol. Il peut même de vanter d’être classé en afrique parlant de minerais. Cependent quelle est la retombée sur la population ? sinon une exploitation hanarchique et suicidaire. Des contrats mal negociés qui ne profite qu’a un groupuscule. Il faudrait revoir la copie.

  • Le 21 juillet 2011 à 17:50, par Luc.bf En réponse à : Découverte du gisement d’or de Kiaka : Un nouvel espoir pour le Burkina

    Le Burkina est potentiellement riche au regard des gisements de son sous sol. Il peut même se vanter d’être classé en afrique parlant de minerais. Cependent quelle est la retombée sur la population ? sinon une exploitation hanarchique et suicidaire. Des contrats mals negociés qui ne profite qu’a un groupuscule. Il faudrait revoir la copie.

  • Le 25 juillet 2011 à 23:50 En réponse à : Découverte du gisement d’or de Kiaka : Un nouvel espoir pour le Burkina

    Depuis quand les ressources minieres de l’ afrique ont deja profite aux populations ? Pourquoi le BF serait- il en reste ? Petrole oh, or, oh, diamand oh, tout ca, c’est les crottes du diable. Mieux vaut etre sans qu’ avec.

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