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DELEGUE SYNDICAL DE BCB : ’’Si Mégatrading veut les motos, qu’elle négocie’’

Publié le vendredi 5 novembre 2010 à 02h24min

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Le personnel de la Banque commerciale du Burkina (BCB) a animé une conférence de presse le 3 novembre 2010 dans les locaux de la banque à Ouagadougou. L’objectif de cette conférence était de situer l’opinion publique sur le différend qui oppose la BCB à la société Mégamonde, notamment sur le mouvement de protestation du personnel contre le ramassage des motos au magasin de la BCB à Dassasgho le 2 novembre 2010.

Le personnel de la BCB n’est pas contre la décision de la justice, la main levée sur le stock d’engins que la BCB avait saisi. Mais il estime qu’il doit y avoir des modalités pratiques d’application de cette décision. C’est ce qu’a déclaré le délégué syndical de la BCB, Hubert Kabré, principal animateur de la conférence. Pour lui, le personnel ne peut accepter que Mégamonde vienne une deuxième fois casser son magasin pour ramasser des motos dont l’achat a été financé par la BCB. ’’ Nous disons non au ramassage non négocié des motos. Et nous sommes prêts à y résister même si les camions-rémorques doivent écraser chacun des travailleurs". Selon M. Kabré, le dossier est complexe car la BCB a été attaquée par une société qu’elle ne connaît pas à savoir Mégatrading. ’’Nous avons traité avec Mégamonde et c’est Mégatrading qui nous assigne en justice, une société qui a été secrétée par un cadre de Mégamonde.

Cela est difficile à comprendre par le personnel’’, a-t-il martelé. Faisant la genèse de la crise, Hubert Kabré a déclaré que Mégamonde est un client de la BCB qui depuis un certain temps, a commencé à avoir des difficultés financières. Pour l’aider, la BCB lui a accordé des crédits documentaires de sauvetage pour lui permettre d’équilibrer ses comptes et rembourser ses créances. C’est ainsi que la BCB a couvert 4 crédits documentaires de Mégamonde. Quand un des stocks de motos est arrivé en août, elle l’a retiré et vendu sans verser 1 F à la BCB. L’affaire du stock dont l’enlèvement fait des vagues, a été portée devant la justice qui a tranché en faveur de Mégamonde.

Mais vue la somme importante que celle-ci doit à la BCB, 9 milliards de F CFA environ, le personnel estime qu’il doit y avoir des modalités de la mise en application de la décision de la justice, a laissé entendre le délégué syndical. Si la justice avait tenu compte des différents aspects, notamment les enjeux sociaux et la forte somme que Mégamonde doit à la BCB, son verdict aurait pu être différent de celui qu’elle a prononcé, a-t-il estimé. A la question de savoir pourquoi le crédit de Mégamonde a pu atteindre une somme faramineuse sans que la BCB ne fasse quelque chose pour limiter le montant, le délégué syndical et les autres responsables ont fait savoir que cela s’explique par plusieurs raisons.

L’une d’elles est le système des crédits documentaires qui sont accordés dans les cas d’opérations d’importation de grande valeur et la confiance que la BCB plaçait à Mégamonde. Selon les textes, le bénéficiaire d’un crédit document doit apporter 30%. Mais dans le cas des opérations avec Mégamonde, la société n’a pas apporté 1 F car elle était en difficulté. La BCB était obligée de financer les opérations à 100%, a indiqué M. Kabré. A l’en croire, les créances de Mégamonde ont des conséquences sur les fonds propres de la banque. C’est pourquoi son personnel est déterminé à défendre ses intérêts.

La BCB ne court aucun risque de faillite

Il a cependant rassuré les clients de la BCB que la banque ne court aucun risque de faillite. Le délégué syndical de la BCB a soutenu que si la société Mégatrading est intéressée par les motos, qu’elle engage des négociations avec la BCB. Il a exprimé la solidarité du personnel de la banque à celui de Mégamonde qui a fait des mois sans salaire. A la justice, il lui a demandé de permettre à la banque de pouvoir aider les PME à survivre. Si la banque devrait appliquer les textes avec rigueur, beaucoup de PME allaient disparaître, a-t-il révélé. La conférence de presse a mobilisé les différents responsables des services, à savoir Hubert Kabré, délégué syndical, Daouda Simboro, directeur des engagements et du risque, Patrick Ouédraogo, chef de service crédit, Abdoul R. Barry, délégué général du personnel et Salam Ouédraogo, chef de service des opérations internationales.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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