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CANDIDATURE DE HAMA ARBA DIALLO : "Blaise, le CDP et le RDA ne perdent rien pour attendre !"

Publié le lundi 20 septembre 2010 à 09h54min

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Un nouveau lutteur vient de sauter dans l’arène où se joue la conquête du palais de Kosyam. Il se nomme Hama Arba Diallo. Il a été investi le 18 septembre 2010 à Ouagadougou par la Coalition des forces progressistes : le FFS (Front des forces socialistes), le PAI (Parti africain de l’indépendance), l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), Faso Metba, le (FPC) Front patriotique pour le changement et le (PDS) Parti pour la démocratie et le socialisme et d’autres partis progressistes. Avec son programme, "bâtir ensemble une nation forte, démocratique et solidaire", il compte, le 21 novembre 2010, battre Blaise Compaoré, "pour un Burkina nouveau et fier" !

Neuf heures quarante-cinq. La salle de conférences du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) est pleine à craquer. Sa voute vibre sous les slogans : "Hama Arba Diallo, victoire !" ; "Hama Arba Diallo, pour un Burkina nouveau et fier !". Les banderoles et les tee-shirts qui zèbrent la salle ne sont aux couleurs d’aucun parti : il n’y a que le seul buste au visage souriant du septuagénaire Arba Diallo. Le balafoniste Konomba Traoré fait tinter ses instruments. Des têtes se balancent. Elles sont couvertes de turban et de foulards. Les gros boubous des femmes froufroutent. A 10h 22, lorsque Hama Arba Diallo fait son entrée, les cris et les ovations en langue française sont battus par les youyous modulés en fulfuldé. Le député Ibrahima Koné, président du Comité d’organisation, démarrant ainsi la ronde des discours, affirme que cet homme ouvrira la voie où le Burkina recouvrera dignité, sécurité, liberté et indépendance. Barthélémy Ouattara, représentant les jeunes de la coalition, estime que, malgré l’âge du "kôro", il est néanmoins leur camarade. Un camarade qui sera le frein "au règne "naabal" de Blaise Compaoré" et qu’il habille déjà du manteau de celui qui défendra et sortira les étudiants de leur "triste situation d’indigence".I. DELIBERATIONS

Un candidat "sérieux, mûr, sage, intelligent et dont les mains sont propres"

Les femmes ont, quant à elles, par la voix de Victoire Somé, exprimé leur souhait que les violences qu’endure actuellement l’autre moitié du ciel cessent avec l’accès au pouvoir de Hama Arba Diallo. Issa Traoré a alors apporté l’onction des anciens, permettant ainsi à Joachim Bagagnan de Faso Metba, Norbert Michel Tiendrebéogo du FFS, Tahirou Zon du FPC, Bénilde Somda de l’UDPS, Bâ Issouf du FDS et Philippe Ouédraogo du PAI de réaffirmer leur soutien à l’homme. Alors, celui que tous ont qualifié de "sérieux", de "mûr", "d’intelligent", de "sage", "de vieux militant de la lutte politique", dont "les mains sont propres" et ayant "un carnet d’adresses exceptionnel", a pris la parole. Pour d’abord lancer une pique : "Blaise, le CDP et le RDA ne perdent rien pour attendre ! Ils savent déjà où ils iront le 22 novembre !" Pourquoi ? "Je suis ici (…) pour symboliser le refus de la résignation devant la situation médiocre dans laquelle le régime actuel enferme notre pays, tout en promettant cyniquement que nous serons bientôt un pays émergent !" Avec quel programme ? "Bâtir ensemble une nation forte, démocratique et solidaire" en 12 points. Pour cela, celui qui s’appellera désormais HAD(1) pendant les deux mois qui suivent, a lancé un appel : "J’appelle donc tous les Burkinabè qui aiment leur pays et le veulent plus beau, plus fort, plus fraternel, plus solidaire et mieux respecté, à se rassembler autour de moi pour réussir le changement véritable".

Abdou ZOURE

(1) HAD (Lisez achadé) : Hama Arba Diallo. Cette abréviation est le nom de guerre donné au candidat.


Hama Arba Diallo et son programme

Il est né à Dori en 1939, a eu comme camarade d’école Alassane Dramane Ouattara à Bobo-Dioulasso, puis a glané des connaissances aux Etats-Unis et à Genève. Diplomate, puis Secrétaire général adjoint des Nations unies et Secrétaire exécutif de la Convention de lutte contre la désertification, Hama Arba Diallo est aujourd’hui député à l’Assemblée nationale et maire de Dori. Son programme pour le Burkina, en 12 points, prévoit de renforcer les institutions, faire respecter les libertés ; créer, stimuler et multiplier les emplois, même dans le domaine des arts, de la culture et du sport ; rendre l’éducation et la santé accessibles à tous ; développer la formation technique et professionnelle ; élargir et équilibrer les recettes fiscales ; promouvoir la coopération internationale, l’intégration sous-régionale et faire respecter la souveraineté nationale.


Vus et entendus au CBC

* Adji Sahadatou votera-t-elle pour Blaise Compaoré… en 2028 ?

Avec un sourire en coin, Hama Arba Diallo, avant son discours d’investiture, a dit ceci : "Ce matin à Dapoya, en zone inondable, nous avons eu à baptiser une de mes toutes petites filles. Nous l’avons prénommée Adji Sahadatou. Quand je regardais cette petite, je me suis demandé si, lorsqu’elle aura dix-huit ans, ce pays sera toujours aux mains de Blaise Compaoré. Si c’est le sort qui lui est réservé…".

* Paré pour le dépôt de candidature

Que ce soit HAD ou Philippe Ouédraogo, ils ont tous apporté l’assurance que tous les éléments du dossier de candidature sont réunis. 46 conseillers municipaux et 4 députés ont apposé leurs signatures aux fiches de parrainage. L’idendité des Coordonnateurs régionaux et provinciaux de campagne a été dévoilée. Et c’est Philippe Ouédraogo, le président du PAI, qui assurera la Coordination nationale.

* Triste nouvelle

Le président du FPC, Tahirou Zon, a prononcé son discours le cœur étreint d’émotion : avant de monter à la tribune, on lui a annoncé la mort de sa mère. Une minute de silence a été observée par ses camarades en la mémoire de la défunte.

Rassemblé par AZ

Le Pays

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