La finale n’est belle que lorsqu’on la gagne. C’est certainement ce que doivent penser les joueurs du lycée Song-Taaba. Sans être ultra-dominateurs, les Ouagalais pouvaient prétendre légitimement à la victoire. Grâce à un jeu plaisant, fait de passes courtes, Song-Taaba impose sa marque dès l’entame de la partie. A la 7ème minute, après un jeu en triangle, digne du Barça, entre Amos Bonkoungou, Idrissa Zerbo et Joseph Souli, conclut par une frappe hors cadre de ce dernier, Song-Taaba frôle l’ouverture de la marque.

Dans la minute suivante, le remuant Idrissa Zerbo déborde sur le flanc gauche, son centre au point de penalty repris acrobatiquement par Ismaël Ouédraogo, échoit dans les pieds de Joseph Souli. Dans l’atmosphère alourdie par la suspension de poussière, la frappe du jeune attaquant déclenche la foudre. Son tir du droit, première éclaircie de la soirée, s’écrase sur la transversale de Malik Coulibaly. Le lycée Toulat groggy, fait le dos rond et s’en remet à son gardien. Le Song-Taaba conscient de sa supériorité technique tombe dans l’euphorie. Les gestes techniques superflus se multiplient. Le public en majorité composé de Ouagalais s’enflamme et ovationne chaque « gris-gris ».
Après l’orage, les joueurs de Banfora sortent la tête de l’eau.

Ils obtiennent leur première occasion au bout de 28 minutes de jeu. 6 minutes plus tard, ils ouvrent le score sur une contre-attaque. Lancé sur le flanc gauche, Maximin Sirima se débarrasse de son défenseur, son centre à ras de terre, est repris au point de penalty par Aboubacar Traoré. Du plat du pied droit, il expédie le cuir dans les buts ouagalais. Dans les arrêts de jeu, Banfora manque de doubler la mise, mais Cheick Oumar Diallo se fait reprendre in extremis par la défense. La mi-temps intervient sur ce score de 1 but à 0. Le réalisme de Toulat a eu raison du football spectacle de Song-Taaba.

Une histoire de nerfs

A la reprise, les Ouagalais accusent le coup dans le premier quart d’heure. Le jeu perd de son intérêt. Le seul fait marquant est la blessure de Youssouf Sourabié évacué par les pompiers. C’est pendant cette évacuation et étant réduits à 10, que les élèves de la « cité du paysan Noir » encaissent le but de l’égalisation. Sur un ballon en profondeur, une mésentente entre le libero et son gardien, profite au capitaine Amos Bounkoungou, qui pousse le ballon dans la cage vide. Ce but donne des ailes au Song-Taaba qui devient plus pressant. Dans les ultimes secondes du temps additionnel, sur un dernier coup de rein, Idrissa Zerbo prend de vitesse la défense de Jacques Toulat, mais son centre ne trouve pas preneur. Triste ponctuation à un match raté pour les Ouagalais.

Il faut recourir aux tirs aux buts. Dans cette épreuve, les nerfs des élèves du secteur 8 de Ouagadougou lâchent. Salif Zongo, le cinquième et dernier tireur envoie son tir sur la transversale. Banfora exulte, Ouaga est K.O. Etendu, sur la pelouse synthétique du stade municipale, l’excellent Idrissa Zerbo rumine son amertume. « Nous n’avons pas joué à notre véritable niveau. De toute façon il fallait un vainqueur… », déclare-t-il, un brin fataliste. Du côté de Banfora, la victoire fait perdre la tête aux jeunes joueurs. Ils rêvent déjà à la tunique nationale. « Nous sommes talentueux. Je crois que l’entraîneur de l’équipe nationale cadette peut bâtir l’ossature de son équipe autour de notre effectif », lance euphorique, le buteur Aboubacar Traoré. Voilà qui le mérite d’être clair.

Nourou-Dhine Salouka

LefasoNet