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Productivité agricole : Théodore Wind-Tinbnoma Kaboré démontre l’importance des déchets urbains

Publié le jeudi 18 mars 2010 à 04h37min

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Théodore Wind-Tinbnoma Kaboré

Théodore Wind-Tinbnoma Kaboré a fait son entrée au sein de la communauté des « docteurs » de l’Unité de recherches et de formation des sciences de vie et de la terre de l’Université de Ouagadougou. L’événement qui a consacré cette réussite a eu lieu le mardi 2 mars dernier où l’impétrant a exposé le fruit de ses recherches dans la spécialité, sciences appliquées de la terre, de l’eau et des sols.

Mention très honorable avec les félicitations du jury : tel est le verdict du jury à l’issue de la soutenance de thèse unique de Théodore Wind-Tinbnoma Kaboré sur le thème « Amélioration de la valorisation agricole des déchets urbains après compostage : influence de la nature et des proportions des substrats initiaux sur les valeurs amendantes et fertilisantes des composts ». Selon le président du jury, le professeur Alfred Traoré, cette thèse est le fruit de multiples collaborations entre universités, centres de recherches et laboratoires. L’importance du thème abordé en valait d’ailleurs la peine car, hormis son intérêt purement académique, ce travail devrait faire ressortir des solutions concrètes pour améliorer les rendements dans la production agricole péri-urbaine à travers la valorisation des déchets urbains solides.

C’est la raison pour laquelle, cette soutenance a mobilisé des chercheurs venus d’horizons divers. Ainsi, aux cotés du professeur Alfred Traoré, figurait le professeur Roel Merckx de la Belgique, Francis Ganry de la France, Dominique Masse de l’Institut de recherche et de développement de Dakar au Sénégal, le maitre de conférences Bismark Nacro du Burkina Faso, le maitre de conférences Prosper Zombré du Burkina Faso et Sabine Houot de la France respectivement directeur de thèse et co-directrice de thèse. Ainsi, le travail décortiqué de Théodore Wind-Tinbnoma Kaboré a fait ressortir que la ville de Ouagadougou produit annuellement près de 300.000 tonnes de déchets dont la gestion représente près 16% du budget municipal. Compte tenu de la faible teneure des sols en matière organique (résidus culturaux et fumiers), les agriculteurs ont généralement recours à ces déchets pour la fertilisation de leurs champs dans les zones péri-urbaines.

Selon la problématique abordée par Théodore Wind-Tinbnoma Kaboré, cette utilisation directe des déchets sans traitement, ni tri préalable, pourrait être hasardeuse avec des conséquences sur les rendements et l’environnement. Les résultats obtenus sur le terrain ont montré que 71% des céréaliers et 73% des pépiniéristes concerné par l’échantillon de travail recourent aux déchets municipaux comme source de matière organique contre seulement 17% des maraichers dont 77% font appel au fumier de l’élevage. Les deux années de tests effectués par l’impétrant ont confirmé l’importance de la nature et des substrats initiaux et de leurs proportions dans le mélange initial sur les paramètres du compostage. En dépit de la variabilité inter-saisonnière, l’apport des composts a permis d’augmenter de 2 à 5 fois le rendement grain.

En guise de conclusion, Théodore Wind-Tinbnoma a relevé qu’envisager une meilleure gestion des déchets des villes africaines est possible grâce à une meilleure combinaison judicieuse d’outils de caractérisation des composts pour mieux gérer le processus de compostage. Si la qualité du travail effectué par Théodore Wind-Tinbnoma a été salué à sa juste valeur tour à tour par chaque membres jury, le candidat n’a pas manqué de remercier tout ceux qui ont contribué à l’aboutissement de ce travail de recherche. Au nombre de ceux-ci, le désormais docteur Théodore Wind-Tinbnoma a tenu à remercier particulièrement son directeur de thèse, le maitre de conférences Prosper Zombré et l’Institut de recherche et de développement qui a soutenu financièrement la conduite des travaux d’études.

Antoine W Dabilgou (negro1er@yahoo.fr)

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