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5e étape de la Tropicale Amissa Bongo : Amidou Yaméogo, porteur de trois maillots finit sa course à l’hôpital

Publié le lundi 25 janvier 2010 à 01h22min

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Amidou Yaméogo a, aux forceps rétabli son autorité sur une Tropicale à l’avant dernière journée de course. Hier, les coureurs marocains l’ont intentionnellement fait chuter gravement pour espérer le dépouiller de ses maillots. Evacué à l’Hôpital militaire de Libreville, il a passé plusieurs examens médicaux. Fort heureusement, son état n’est plus inquiétant. Mais le Burkina qui était à un doigt de rentrer dans l’histoire de cette course retourne bredouille.

En prenant le départ de la dernière étape de la Tropicale Amissa Bongo, Amidou Yaméogo, porteur de trois maillots (meilleur grimpeur, combativité, et sprints intermédiaires) avait un Gabonais, Ephrem Kobéna, un Sud-africain, Ian Mac Leod et un Marocain, Ismail Ayoune dans son dos qui espéraient un exploit pour ravir les gains du Burkinabé. Mais alors là, il fallait une catastrophe. Car, l’écart entre Amidou et ce trio était assez sécurisant.

Il fallait que ces trois puissent faire le plein des points aux endroits de bonification sans que Amidou n’en marque. Mais une fois la course lancée, le sud-africain, Ian Mac Leod parvient à marquer trois points contre 0 à Amidou. Mais il se grille dans ce premier effort et ne sera plus revu en tête. Le Gabonais, Ephrem Kobéna lui, est contraint à l’abandon tant le rythme était infernal. Le Marocain, n’ayant pas pu prendre des points ni sur le premier point chaud ni sur le premier point de meilleur grimpeur n’avait plus que deux points chauds et deux points de grimper pour refaire son retard.

Or les professionnels laissent seulement les deux premiers points de bonifications (grimper et points chauds) aux africains. Après, ils prennent en main les opérations. Le calcul rapide démontre que le Marocain ne pouvait, en ce moment de la course que gagner une seule bonification. Encore faut-il la gagner. En ce moment de la course, on savait que les maillots de Amidou était hors de danger.

Mais subitement, la radio de la course annonce la chute. Amidou malgré la douleur est hors de lui-même quand nous le retrouvons sur place. « C’est la faute du Marocain. C’est calculé. Ils m’ont eu. Ils ont sacrifié un des leurs pour m’avoir. C’est le dossard 24, Ouarchi Noureddine qui s’est jeté pour m’avoir. Il m’a eu. J’ai mal » nous a-t-il dit. Son évacuation est organisée sur l’hôpital militaire de Libreville. Il y subit plusieurs examens médicaux. Il quittera l’hôpital quatre heures après. Il est en observation à l’hôtel.

Amidou puissance 3 Bernard Hinault, la légende du cyclisme français de tous les temps, l’a dit : « c’est un coureur au cœur de lion ». Il n’a pas arrêté de féliciter Amidou Yaméogo qui l’a impressionné. Mais avant, les gendarmes-motards de la sécurité de la Tropicale, à peine leur engins éteints ont recherché er retrouvé le coureurs burkinabé pour le féliciter et faire des phots de souvenir avec lui. Etant à la tête de la course, ils ont, plus que quiconque pu voir l’immensité des talents de ce coureur.

Pourtant, la course a mal commencé pour Amidou. Au 35e km, il est victime de crevaison. Mais il parvient à remonter son retard. Mieux, une fois dans le peloton, il prend d’abord un bol et puis, brûle la politesse de tous pour sortir seul aller à la poursuite de deux fuyards, Ephrem Ekobena du Gabon et le marocain, Ayoune Ismail.

A trois, ils avalent 120 km en tête de course. Amidou n’en demandait pas plus. Les uns après les autres, il rafle les points chauds, les points de meilleur grimpeur. De complicité avec le marocain, ils mettent les gaz et provoquent un écart de plus de 4 mn. Les points chauds, les points de meilleur grimpeur prévu ont été franchis en premier par les trois hommes de tête. Et puis, ils franchissent même la hauteur des 40 derniers km de la course. Soudain, toute l’Afrique se met à y croire. Et si aujourd’hui était le jour de l’Afrique !

Dans les rangs des Burkinabé l’excitation atteint même son comble. Amidou est un sprinter hors-pair. Il a cloué ses deux autres compagnons dans les rôles de seconds lors des passages des différents sprints intermédiaires. Donc, le Burkina espérait l’emporter. Ce qui allait être une première ! Entre temps, les professionnels de Bouygues Télécom, porteurs du maillot jaune envisagent d’accepter une victoire africaine.

Mais les pros Sud-africains qui n’ont pas encore remporté la moindre victoire et qui courent après n’importe lequel des maillots, les coureurs de COFIDIS qui cherchent vainement leur première victoire d’étape, mettent les volets et ouvrent la chasse des fuyards. Le train du peloton est si infernal qu’en l’espace de 10 km, il est revenu sur l’échappée. Mais Amidou se frottait déjà les doigts. Maillot après maillot, il a retiré les trois maillots (combativité, meilleur grimpeur, sprint intermédiaire) qu’on lui avait pris la veille. Le public n’a pas cessé d’applaudir ce coureur pour son courage.

Il a fait parti des échappées lors de 4 étapes sur 5. A l’arrivée à Kango, au terme d’une distance longue de 147 km, Amidou rattrapé par le peloton n’a pas pris part au sprint massif final. A ce jeu, c’est Bouygues Télécom qui parvient à aligner deux coureurs, Gène Yohann et Giovanni Bernaudeau. Leur compatriote Anthony Charteau reste en maillot jaune. Il reste le grand vainqueur de la course. Quant au Burkina, il rentre lundi à Ouaga bredouille !

Jérémie NION

Sidwaya

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