La saison des pluies est maintenant bien installée au grand bonheur du monde paysan, qui caresse le secret espoir de voir ses efforts couronnés par une belle récolte. Cette période est malheureusement celle prisée par le moustique, l’anophèle, pour inoculer le germe de paludisme aux braves populations, portant souvent atteinte à la force de travail et emportant parfois des vies. C’est pourquoi, la période de juillet à octobre est redoutée dans les formations sanitaires où, même quand le personnel soignant et les médicaments sont au rendez-vous, le sang qui est souvent nécessaire pour venir à bout du paludisme, toujours plus critique, fait défaut.

Les centres de transfusion sanguine, souvent alimentés en sang par les collèges et lycées, fermés pour cause de vacances, ne savent plus comment faire face à des besoins de transfusion multipliés par quatre (4). Ainsi, le Centre régional de transfusion sanguine (CRTS) de Ouagadougou, qui a besoin de 40 poches par jour en période normale pour satisfaire à la demande, voit son quota passer à 120 poches par jour en cette période difficile. Aussi, la mobilisation de toutes les couches socioprofessionnelles pour sauver des vies est plus que de rigueur. “Les agents de COTECNA, au-delà de leur mission salutaire dans le cadre du Programme de vérification des importations au Burkina, savent que la question du sang est vitale en cette période et que donner son sang, c’est sauver une vie.
C’est ce qui les a motivés à faire le geste, soutenus en cela d’ailleurs moralement par les autres collègues hors de Ouagadougou et ceux de la direction Générale à Genève. ”, explique le Directeur général de COCTECNA/Burkina. Sébastien Dayama a lui-même montré la voie.

Il a suivi la chaîne normale de collecte, de l’accueil au prélèvement en passant par l’entretien. Il a ensuite été suivi par l´ensemble de ses collaborateurs du bureau de liaison et du site de Ouagadougou. “Au moment de donner mon sang, j’ai éprouvé un sentiment de joie. Je peux même dire que je suis un homme comblé pour avoir sacrifié à cette chaîne de solidarité. Les plus hautes autorités de ce pays ont lancé une campagne pour la collecte de 6 000 poches de sang, afin d’aider nos médecins à sauver des vies.
Je pense avoir modestement contribué à l’atteinte de cet objectif. J’invite tous les Burkinabè à une prise de conscience face au problème de manque de sang dans les centres de transfusion sanguine, afin que désormais aucun homme, aucun enfant, aucune femme en couche, ne meure dans nos formations sanitaires, faute de sang.
Donner son sang comporte deux avantages au moins, sauver la vie d’une personne qui peut être un parent ou une personne importante pour soi ; c’est sauver aussi sa propre vie parce que nous sommes tous exposés à la maladie, aux accidents, etc. ”, confie M. Dayama.

Il salue donc l’organisation de cette campagne de collecte et relève positivement l’engagement personnel du président Blaise Compaoré qui, non seulement a accepté de donner son sang qui sauvera certainement quelqu’un mais aussi, permis l’utilisation de sa photo lors du don pour sensibiliser. “J’aimerais aussi souligne l’exemple du ministre des Finances parce que nous agissons sous sa tutelle et celui du directeur général des Douanes qui, au-delà de leur noble mission au profit de l’économie de notre pays, ont participé à cette campagne. Puisse leur exemple inspirer le plus grand nombre de compatriotes. ”, conclut M. Dayama. L’association SOS Sang salue ce geste des travailleurs de COTECNA à sa juste valeur et espère que cela sera le début d’un partenariat qui rejaillira sur la nation entière.

Victorien A. SAWADOGO

Sidwaya