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Fasofoot : Bertrand Kaboré propose la régionalisation du championnat

Publié le mardi 18 août 2009 à 02h59min

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Les débats continuent de plus belle sur le mode d’organisation du football burkinabè. Que ce soit au niveau du championnat national de D1 avec son système de limitation des clubs dans les villes de Ouaga et Bobo, ou que ce soit la coupe du Faso, ou encore la coupe de l’indépendance, Bertrand Kaboré, un responsable de l’ESO (Espérance sportive de Ouaga) estime qu’il faut revoir toutes ces compétitions. Il fait au passage des propositions concrètes, notamment la régionalisation de la D1.

“La saison spotive vient de prendre fin et les commentaires vont bon train ; en dehors des statistiques qui intéressent les analystes, il faut reconnaître que le fait majeur de cette fin de saison c’est la relagation en D2 de certains clubs bien connus comme l’ASFB et l’USO. Les débats relatifs à la réduction du nombre des clubs à Ouaga et à Bobo me donnent l’opportunité de partager mon point de vue sur la question et esquisser des pistes pour résoudre certains soucis actuels ou à venir. Il faut dire d’abord que la première tentative de réduction des clubs remonte aux années 93-94, avec le bureau du colonel Souley Mohamed qui, sur proposition des participants aux états généraux du football burkinabè, avait pris des mesures qui ont abouti à la réduction des clubs de la capitale de cinq à trois.

Après tois saisons d’expérimentation, l’assemblée générale de la FBF sur proposition du bureau exécutif est revenue sur la limitation, A l’époque, beaucoup avaient dit “plus jamais ça dans notre football…”, mais voilà qu’en 2006, le bureau de Seydou Diakité repropose la réduction des clubs de Ouaga de huit à cinq sur trois ans. A peine cette mesure a atteint son objectif, que des voix s’élèvent pour la remettre en cause.

Personnellement je pense qu’il faut s’interroger sur l’opportunité de cette mesure par rapport aux objectifs poursuivis. En effet les géniteurs de cette décision pensaient que le nombre pléthorique des clubs de Ouaga rendait difficile leur financement et compliquait aussi l’organisation du championnat. En son temps, il faut avouer que les débats ont été très nourris, mais disons que la majorité l’avait emporté ; c’est la loi de la démocratie. C’est pourquoi il ne faut pas chercher à faire porter le chapeau à X ou à Y ; nous sommes tous concernés.

Ce petit rappel vise à montrer que si la limitation des clubs a du mal à s’appliquer durablement, c’est que nous ne sommes pas prêts pour cela ;peu importe les raisons ; ce qui me semble essentiel aujourd’hui, c’est d’éviter à notre sport roi de connaître une déperdition d’énergies positives. Pour cela, il nous appartient, nous dirigeants et autres acteurs du Fasofoot, de faire des propositions au bureau exécutif de la FBF qui pourra les mettre en débats lors de sa prochaine assemblée générale.

Du championnat national

Je propose un championnat national qui va se dérouler de la façon suivante :

Première phase :
La première division régionnale Compétition par poule. Les poules vont regrouper des équipes de la même localité comme ouaga (8 équipes), Bobo (6 équipes) Poule régionnale Ouest (6 équipes) Poule régionale Est (6 équipes).Il s’agit de composer des groupes avec les équipes des chefs-lieux de régions administratives. Tout en maintenant en place une certaine élite, il faut donner la chance aux équipes régionales de participer au championnat. Cette compétition permettra d’asseoir la première division nationale.

Deuxième phase :

La première division nationale : Ouaga (les 4 premiers) , Bobo (2) LRO ( 2) LRE (2) soit un total de 10 équipes qui vont s’affronter en aller et retour pour désigner le champion national. Au terme de ces deux phases, les équipes de ouaga auront eu 32 journées et les autres 26 matchs. Au niveau de la D2, il faut procéder à la même configuration pour éviter les cafouillages pour la montée en première division que l’on connaît dans le système actuel. En effet, avec ce système, chaque équipe championne de D2 remplacera la dernière de la première division de sa région au terme du championnat régionale de D1.

De la montée en D3

Pour parachever la pyramide, il faut permettre à chaque champion de D3 de remplacer la dernière équipe de D2 de sa région. Le système que je propose présente les avantages suivants :
 une meilleure représentativité des différentes régions du Burkina dans le championnat ;
 une réduction des coûts de déplacements des équipes ;
 plus d’engouement pour les matchs ;
 seuls les meilleurs iront jusqu’au bout ; contrairement à la limitation qui est une mesure exclusive, ce système est plutôt sélectif ;
 les recettes vont augmenter.

Cependant il faut avouer que le système peut avoir quelques inconvénients :
 le système est très éprouvant pour les équipes ;
 au terme du championnat national toutes les équipes n’auront pas le même nombre de matchs ;
 les niveaux seront disparates les premières années, car certaines équipes seront à leur première expérience ;
 le coût peut s’avérer plus élevé que dans le système actuel. De l’organisation de la coupe du Faso

La coupe du Faso depuis sa création a toujours eu cette belle ambition de s’ouvrir à toutes les équipes sans distinction de statut ; ce caractère populaire donne à la coupe nationale un engouement particulier. Toutefois il faut reconnaître que les conditions de participation sont de nature à décourager les différents acteurs en particulier les équipes corporatives, les équipes de secteurs et de villages.

En effet, la coupe du Faso ne prévoit pas de prise en charge pour les équipes avant les demi-finales ; or le système est tel qu’il est difficile voire impossible pour les équipes de secondes zones d’atteindre la prise en charge ; et si ça continue ainsi, beaucoup d’équipes risquent de jeter l’éponge faute de moyens. Pour remédier à cela, je propose que l’Etat s’engage plus pour l’organisation de la coupe la plus prestigieuse du Faso.

Pour ce faire, il faut soutenir les équipes à partir des 16e de finale par une subvention forfaitaire permettant d’assurer un bon déplacement et une bonne restauration pour les joueurs ; cela peut aussi relever le niveau du spectacle. Par ailleurs je pense que la coupe du Faso peut être l’occasion pour les plus hautes autorités de l’Etat de soutenir davantage les acteurs du football. De nos jours, on peut comprendre l’importance de l’investissement dans le football puisque les joueurs qui émergent et qui vont monayer leurs talents sous d’autres cieux peuvent renvoyer des devises importantes au pays.

De la Super Coupe AJSB

Il faut intitutionnaliser cette coupe, et l’intégrer dans le programme des compétitons officielles de la fédération. Je propose en outre que cette compétiton commence en quart de finale ; les instances dirigeantes pourraient alors soutenir de façon conséquente les journalistes pour donner plus d’envergure à cette compétition qui a résisté au temps démontrant ainsi sa pérénnité.

De la coupe de l’indépendance ou coupe nationale

J’entends par coupe nationale, la compétition organisée à l’occasion de la fête commémorative de la déclaration de l’indépendance de notre pays. Cette compétition, qui vient toujours comme un cheveu dans la soupe, mérite mieux que son sort actuel.

Il faut l’intégrer au calendrier officiel des compétions pour permettre aux ligues qui gèrent les équipes participantes de mieux s’organiser ; d’ailleurs je pense qu’il faut en faire une compétition interclubs si, bien sûr, les régions participent déjà au championnat comme proposé plus haut. Les clubs peuvent s’appuyer sur cette compétion pour tester les nouvelles recrues et renflouer les caisses en début de saison.

Si je me suis permis de me prononcer sur toutes ces compétitons, c’est parce que le développement du football suppose une bonne organisation et une interactivité des compétitions. Je ne saurais terminer mes propos sans saluer humblement tous ceux qui soutiennent le football burkinabè et encourager tous les acteurs qui s’investissent sans compter, parfois au détriment de leurs familles.

Mes salutations sportives à tous.

BMK
Dirigeant de club à Ouaga
Espérance sportive de Ouaga

L’Observateur Paalga

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