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Fabrication d’huile frelatée : Une unité fermée à Wayalghin secteur n°27

Publié le mardi 7 juillet 2009 à 01h08min

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La section Ouagadougou de la ligue des consommateurs du Burkina a mis sous scellé, le vendredi 3 juillet 2009, une unité de transformation d’huile au secteur n°27 Wayalghin.

"L’huile de graine de coton mal traitée contient des substances qui rendent les hommes stériles et provoquent des avortements chez les femmes enceintes", a déclaré d’emblée M. Karim Koudougou de la direction du contrôle des aliments et de la nutrition appliquée du Laboratoire national de santé publique (LNSP).

C’était le vendredi 3 juillet 2009 à Ouagadougou, lorsque escortée par la police, division de Nongr-Maasom, la ligue des consommateurs du Burkina section de Ouagadougou, rentrait dans une cour servant d’unité de transformation d’huile à base de graines de coton au secteur n°27 à Wayalghin. A l’intérieur de la cour, deux machines de transformation locale sans marque, des sacs de graines de coton empilés estimés à cent tonnes, des bidons vides et des fûts remplis ont été trouvés. Une odeur pestilentielle accueille l’équipe. M. Abdoulaye Ouédraogo, qui a affirmé être le propriétaire des lieux, dit fabriquer du savon à base d’huile de graine de coton.

Ils sont huit à travailler dans l’unité et chaque employé a mille francs par jour comme rémunération. Pourtant, les membres du bureau de la ligue lui ont présenté une copie de son autorisation d’exploitation délivrée par le ministère de la Santé. Il est autorisé à M. Ouédraogo Abdoulaye et frères de produire dans la zone industrielle de Kossodo, une unité de production d’aliments pour bétail à base d’aloes vera avec interdiction d’employer des graines de coton. Celui-ci a déclaré avoir été floué par un parent qui lui a pris la somme de cinq cent mille francs CFA pour l’établissement de l’autorisation. "Il n’était pas question de produire de l’aliment pour bétail. Je ne sais ni lire, ni écrire. Rentré de la Côte d’Ivoire, je voulais produire du savon pour nourrir ma famille. Je demande la clémence des autorités", a imploré M. Ouédraogo. Aussi, il a confié que des industriels viennent acheter son huile de savon à six mille F CFA pour la raffiner à Kossodo.

Selon M. Abdoulaye Mossé de la ligue des consommateurs, Abdoulaye Ouédraogo tente de divertir, car son autorisation lui donne droit de s’installer à Kossodo, puisque les nuisances sonores dérangent les voisins. "En plus des nuisances sonores, on fabrique bel et bien de l’huile ici", a renchéri M. Mossé. Toute chose que les voisins ont corroboré. En effet, pour David Ouédraogo, un voisin, le bruit et l’odeur sont difficiles à supporter. "L’odeur donne des démangeaisons à la gorge et en plus la diarrhée", a-t-il confié. Selon lui, des camions viennent décharger les graines de coton, et des charretiers viennent enlever l’huile. "Toutes les boutiques du voisinage vendent son huile et même de grands commerçants et des propriétaires de restaurants viennent en acheter aussi", a poursuivi David Ouédraogo.

Une affirmation qui a fait crier Mossé de la ligue des consommateurs. Et dire que "toutes ces huiles se retrouvent dans nos assiettes". Pour assurer une meilleure santé des populations, M. Mossé a demandé aux riverains, de toujours signaler les cas louches. "La dénonciation des populations reste notre arme de lutte. Nous leur demandons donc de nous appeler au 50 30 35 71 ou de s’adresser à la gendarmerie ou au commissariat de police le plus proche pour mettre fin à de telles pratiques qui empoisonnent les citoyens", a conclu M. Mossé.

Jonathan YAMEOGO (Collaborateur)

Sidwaya

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