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Site aurifère de Tonior : des pratiques illicites sur un site illégal

Publié le vendredi 22 mai 2009 à 02h34min

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La province du Noumbiel attire un grand monde depuis 2007 par la richesse de son sous sol. Des milliers d’orpailleurs se sont rués sur la dizaine de sites aurifères repartis à travers la province. Le métal jaune qui devait contribuer au décollage économique de cette partie du Sud-Ouest du Burkina est devenu source de problèmes de tout genre. Les populations ne profitent pas de la richesse de leur sous sol. Les orpailleurs qui sont au début et à la fin de l’exploitation de ces sites n’en tirent pas grand-chose non plus.

Les habitants des villages concernés assistent impuissants à la destruction de leur nature. Pendant ce temps, les sociétés d’exploitation artisanale et certaines autorités locales se remplissent les poches. Tonior est l’un des derniers sites découverts dans la commune de Batié, chef lieu de la province. Incivisme, raquettes, corruption, éboulements, prostitution…. Tonior n’échappe pas à la règle. Ce site situé à quelque 500 km de Ouagadougou fait l’objet d’une bataille entre deux sociétés d’exploitation installées sur place qui ne disposent pourtant d’aucune autorisation.

Quand deux sociétés exploitent officiellement un site clandestin

Le site aurifère de Tonior découvert en février dernier est le symbole du désordre actuel qui règne dans ce secteur de l’orpaillage au Burkina. Ce village est devenu en quelques mois le plus grand site de la zone avec plus de 15 000 personnes qui y travaillent selon les sources de la mairie de Batié. Un village qui comptait moins de 300 habitants avant la découverte de l’or, selon le maire de Batié, Jean Bosco Somé. Très vite, ce site a attiré les orpailleurs et autres commerçants. Sur ce site comme partout dans les autres sites d’orpaillage, n’importe qui peut y travailler. Les orpailleurs n’ont pas de contrat avec la société d’exploitation. Ici comme ailleurs, il n’y a pas une organisation particulière du site impliquant véritablement l’Etat dans la gestion.

C’est le détenteur du permis d’exploiter qui fait sa loi sous la protection des forces de sécurité. C’est généralement la police économique ou souvent la gendarmerie comme c’est le cas sur le site de Tonior. C’est dans cette situation que deux comptoirs d’achats implantés sur les lieux se combattent en piétinant les orpailleurs. Il s’agit de SOGEMIF et SMC. Pourtant, les textes autorisent un seul comptoir par site pour les exploitations artisanales. Comment les deux sociétés se sont retrouvées sur le même site ? En réalité, aucune des sociétés en présence ne dispose d’une autorisation d’exploitation du site de Tonior. Ces informations, les orpailleurs l’ignorent. SOGEMIF a été la première société à s’implanter à Tonior après la découverte de l’or par des chercheurs artisanaux. Malgré l’absence de l’autorisation, elle a réussi à avoir le quitus de certaines autorités locales pour exploiter le site. La gendarmerie qui a signé un contrat avec la société est aussi présente sur les lieux.

Des éléments de la brigade de Batié se relaient sur le site. Le commandant de la brigade territoriale justifie leur présence par la proximité des frontières ivoiriennes et ghanéenne. Le commandant de la compagnie de Gaoua reconnaît le contrat signé avec la société. Mais selon lui, le contrat ne concerne pas le site de Tonior. La même société est présente à Konkera, à Tinyouri et à Amimbiri, trois autres sites aurifères de la province. Le maire reconnaît avoir reçu les représentants de la société SOMEMIF. C’est lui-même qui est allé avec le commandant de la police municipale, Dolly Sié, les installer officiellement. Mais il reconnaît n’avoir pas vu une quelconque autorisation d’exploitation de cette société.

"Quand ils sont venus me voir, ils m’ont dit que leur autorisation est déposée à la gendarmerie et je leur ai cru.", confie le maire. SOGEMIF savait pourtant que sans autorisation du ministère, il ne pouvait pas s’installer et avait préféré que les orpailleurs emportent leur minerai dans les autres sites voisins où elle est présente pour le traitement. Mais c’est le maire lui-même qui les aurait pressé de s’installer sur le site en leur donnant un délai d’une semaine. "Au début de l’exploitation, il n’y avait pas de comptoir sur place. Les orpailleurs envoyaient le minerai à Kombar et à Konkera pour le traitement. Les populations de Tonior se sont plaintes. C’est pour cela que j’ai exigé que la société SOGEMIF qui est sur ces sites vienne s’installer à Tonior.

Mais je ne leur ai jamais dit de venir s’installer sans autorisation", s’explique le maire. Actuellement, le maire et cette société ne s’entendent plus. Une affaire de détournement de minerai impliquant l’édile et d’autres complices (lire…..) a entamé les relations entre les deux parties. C’est dans cette ambiance que la deuxième société est arrivée et encore sans autorisation. Les représentants de cette société affirment avoir obtenu l’aval des services déconcentrés et décentralisés de la province et de la commune de Batié. Selon nos informations, le préfet de Batié et le haut commissaire n’étaient pas favorables à l’installation du deuxième comptoir. Là aussi, c’est le maire qui a autorisé que SMC s’installe à côté de SOGEMIF. "J’ai accepté que SMC s’y installe parce que eux au moins, ils sont venus me présenter des papiers venant du ministère. Qu’est-ce que moi je peux dire ?"

Il semble que SMC a présenté son récépissé de demande d’autorisation déposé au ministère des Mines, des Carrières et de l’Energie. Le représentant de SMC reconnaît ne pas avoir l’autorisation. Toutes les deux sociétés affirment chacune avoir déposé leur demande au ministère des Mines et attendent une réponse. En attendant, aucune ne veut quitter les lieux. Ce désordre a conduit le ministère à prendre un arrêté qui ferme le site officiellement depuis le 9 avril dernier. Mais ni les orpailleurs, ni les comptoirs ne l’entendent de cette oreille. Les activités se poursuivent normalement sur le site avec toujours la présence de la gendarmerie qui a installé son poste juste devant le comptoir de SOGEMIF. Une mission du ministère est allée sur les lieux pour signifier aux orpailleurs et aux deux concessionnaires illégaux de la fermeture du site en attendant l’attribution de l’exploitation officielle à une société reconnue.

Les deux sociétés continuent de se combattre sur le site. Les orpailleurs sont divisés en deux camps. Chaque camp a son comptoir. Quelques jours après le passage du ministère, 10 personnes sont mortes accidentellement par suite d’éboulement intervenu le 13 avril. Comme dans de pareilles situations, c’est avec célérité que les victimes ont été enterrées. Les activités ont vite repris. Le gouverneur accompagné des autorités locales est allé sur le site le 15 avril présenter ses condoléances aux orpailleurs et leur rappeler que le site est officiellement fermé. 34 personnes avaient aussi perdu la vie dans un autre éboulement à Konkera située à quelques kilomètres de là en aout 2008. Un site qui était fermé officiellement.

De nombreux orpailleurs disent ne pas être informés de la fermeture du site de Tonior. Mais ils savent que leurs activités seront momentanément suspendues durant la saison pluvieuse. Les deux comptoirs ne sont pas non plus prêts à quitter les lieux tant que l’or continuera de sortir.

SOGEMIF spolie les orpailleurs avec l’appui de la gendarmerie

Malgré l’absence d’une autorisation en bonne et due forme, la société SOGEMIF a dicté sa loi sur les orpailleurs de Tonior avec l’appui des gendarmes sur place et les agents de sécurité. Tous les orpailleurs étaient obligés de vendre leur or à la société. Une trentaine de jeunes gros bras recrutés avec une société de sécurité privée basée à Ouagadougou étaient chargés de surveiller les orpailleurs. Dès que le minerai sort du puits d’or, l’orpailleur est entouré de ces agents de sécurité durant tout le processus de traitement. Une fois le traitement terminé, il est conduit immédiatement par les mêmes agents au comptoir pour peser et vendre son or à un prix que le concessionnaire lui-même fixe. A Tonior, SOGEMIF achetaient les 6g à 50 800. Pourtant, le même poids peut être vendu à plus de 80 000f avec d’autres acheteurs. Ce qui amenait donc certains orpailleurs à tenter de sortir avec leur or pour le vendre ailleurs.

"Mais c’est un grand risque", indique un orpailleur. Si tu es pris par l’agent de sécurité, tout de suite, tu es dénoncé au niveau du comptoir. Le représentant du comptoir, accompagné par les gendarmes dans les minutes qui suivent, arrive et tout l’or est retiré. De nombreux orpailleurs témoignent avoir perdu des fortunes lors de ces opérations de saisies. Le commandant de la brigade de gendarmerie de Batié et celui de la compagnie de Gaoua que nous avons approchés ont manifesté leur surprise et leur doute face à ces informations. "Nos éléments qui se relaient sur le site sont connus par ces orpailleurs. Qu’ils nous disent quel élément a saisi leur or et nous prendrons les mesures qui s’imposent", martèle le commandant de la compagnie de Gaoua. Mais selon de sources concordantes, ces opérations de saisies d’or ont bel et bien été menées avec l’appui de la gendarmerie. Mais l’or, une fois saisi, disparaît entre les mains des gendarmes et des représentants du comptoir.

Le propriétaire n’a aucun droit de réclamation. "Au moins, s’il y avait une contravention à payer pour retirer l’or saisi, on pouvait comprendre, mais là, on te retire tout et tu ne peux te plaindre nulle part", s’indigne une victime. Ce qui se passe à Tonior n’est pas spécifique. C’est la pratique sur les sites aurifères. L’orpailleur est contraint de vendre l’or au concessionnaire sur place et à son prix. Il n’y a pas de prix unique au niveau de l’or. Chaque concessionnaire impose son prix. A Tonior, pendant que SOGEMIF achetait les 6g à 50 800f, SMC est venue monter sa barre à 60 000F. Une situation qui arrange les orpailleurs. Ces derniers se plaignent du fait que l’Etat les laisse à la merci des concessionnaires. Sur les autres sites, la situation est pareille avec la seule différence que les concessionnaires disposent d’une autorisation. Les orpailleurs passent des heures dans les puits d’or munis de leur torche à la recherche du métal jaune qu’ils sont obligés de vendre à vil prix à un concessionnaire qui n’a aucun engagement vis-à-vis de lui. Nous reviendrons sur les conditions de travail et les méthodes cavalières des concessionnaires vis-à-vis des orpailleurs dans nos prochaines parutions.

Vols organisés sur le site avec des autorités locales

De nombreuses personnes ont profité du désordre qui règne sur le site d’orpaillage de Tonior. Après la découverte des gisements d’or par les chercheurs artisanaux dans le village de Tonior des milliers de personnes se sont mobilisées autour du périmètre concerné. Le nouveau site n’ayant pas été attribué officiellement à une société d’exploitation, le minerai extrait était transporté sur d’autres sites voisins gérés par SOGEMIF pour traitement. Quelques temps après, les populations de Tonior et le Conseil municipal ont exigé que le minerai soit traité sur place. Les autres sites se trouvent dans d’autres communes.

Le Conseil municipal, les responsables coutumiers et SOGEMIF se concertent et trouvent un consensus. Les orpailleurs peuvent continuer à travailler. Mais le minerai ne sortira plus du village. Ils devraient désormais remettre leur minerai extrait au chef de terre. Chacun devait récupérer ce qui lui appartient quand le comptoir d’achat sera installé. Un groupe de jeunes du village aidés par les agents de sécurité recrutés par SOGEMIF sont chargés de surveiller la zone pour empêcher les orpailleurs de sortir du village avec le minerai. Seulement voilà, quand SOGEMIF est arrivée avec son comptoir, le minerai gardé chez le chef de terre avait disparu. 51 sacs au total selon les différents témoignages. Une quantité que les spécialistes sur place estiment à plusieurs millions de F CFA. Le minerai aurait été volé chez le chef de terre. C’est l’information qui est parvenue aux orpailleurs. Aucune voie de recours pour eux. Le minerai a pourtant été vendu à l’insu des propriétaires.

Le maire reconnaît qu’une partie a effectivement été vendue par le chef de terre de Tonior car, dit-il, celui-ci avait constaté que les orpailleurs venaient nuitamment échangé le minerai contre de simples cailloux. Selon nos informations, ce minerai a été partagé entre quelques individus et vendus avec d’autres travailleurs de l’or sur les sites aurifères voisins. Ce sont le maire, le commandant de la police municipale Dolly Sié, le chef de terre, un certain Issaka Bila et quelques prétendus représentants des populations qui se sont distribués les fruits du travail des centaines d’orpailleurs. Le minerai a été traité et vendu à des acheteurs individuels sur place clandestinement et ailleurs à d’autres comptoirs. SOGEMIF, contrairement au compromis initial, n’a pas été associé. C’est l’une des raisons de la discorde entre le maire, ses acolytes et SOGEMIF. La société voulait aussi sa part.

Les orpailleurs réclament leur minerai. SOGEMIF pousse les propriétaires à attaquer le maire et ses complices devant les tribunaux. L’affaire aurait été portée devant la gendarmerie. Le maire aurait rejoint le deuxième comptoir avec ses amis. Les deux camps n’arrêtent pas de se combattre. Chaque camp exploite les pratiques illicites de l’autre. Certains orpailleurs proches aussi de SMP, le deuxième comptoir et du maire ont entrepris des démarches pour ester aussi en justice les responsables de SOGEMIF. Ils les accusent d’avoir de concert avec la gendarmerie forcé les orpailleurs à leur vendre l’or à vil prix. Avant la discorde, le maire et certains de ses collaborateurs ont fait aussi des affaires avec SOGEMIF. Quand les orpailleurs ont commencé leurs activités sur le site, c’est le maire et le commandant de la police municipale qui sont allés distribuer l’espace pour les puits d’or aux orpailleurs de concert avec SOGEMIF. Ils auraient réclamé 50 000f à chaque propriétaire de puits ce jour là. Ce sont au total 41 personnes qui auraient payé ainsi. C’est le coordonnateur de SOGEMIF qui était chargé de garder l’argent. Selon les informations, le maire et le commandant de la police municipale auraient tenté en vain de récupérer cet argent avec le coordonnateur sans quittance.

La perception n’a pas été associée au recouvrement de ces taxes. Quand le service de la perception a finalement été informé par le maire quelque trois semaines après, l’agent de recouvrement s’est rendu sur le site pour récupérer l’argent. Sur place, le représentant du comptoir lui aurait versé pour 21 personnes au lieu de 41 soit 525 000f. Le reste se serait volatilisé entre les mains de SOGEMIF, le représentant de la population, le maire et le commandant de la police municipale. Ce dernier n’hésitait pas à aller lui-même percevoir des taxes sur le site contrairement aux normes. De l’argent qui n’aurait jamais été versé dans les caisses de la commune. C’est Dolly Sié qui se chargeait de vendre l’espace aux orpailleurs pour les hangars et autres huttes qui ont poussé par centaines en quelques jours à Tonior.

Il est aussi impliqué dans les saisies du minerai des orpailleurs avant l’installation de SOGEMIF. C’est lui qui aurait fait sortir le minerai chez le chef de terre. Il aurait même ses propres puits d’or sur le site. L’homme a multiplié les gaffes depuis la découverte du site avec des comportements qui n’honoraient pas le corps. Des agissements qui ont fini par agacer ses supérieurs qui ont été obligés de le relever de ses fonctions le 28 avril dernier. Actuellement, la situation est devenue plus compliquée sur le terrain. Les occupants de l’espace sont devenus réticents aux recouvrements quand ils se sont rendus compte qu’ils étaient arnaqués. Le service de recouvrement n’arrive plus à faire son travail convenablement. SOGEMIF qui avait travaillé avec le Conseil municipal au départ pour recouvrer les taxes a suspendu sa collaboration depuis l’installation du SMP. Elle se désengage désormais de toute responsabilité. SMC aussi ne veut rien assumer hors de son comptoir. Pourtant, l’environnement est chaque jour dégradé. Avec les multiples difficultés, le maire se dit aussi favorable à la fermeture du site. Au cours de notre séjour à Batié, nous apprenions la découverte d’un autre site non loin de Tonior. Les orpailleurs multiplient les rencontres avec les autorités locales pour qu’on les autorise à exploiter le site. Mais aucune autorité ne veut encore s’engager avec les orpailleurs. "La leçon est apprise avec le cas de Tonior", indique une autorité sur place.

La prostitution souterraine coûte 50 000f

Tonior est devenu, à l’instar des autres sites aurifères du Burkina, un haut lieu de la débauche. De nombreuses filles venues des villes se sont installées sur place et se livrent à la prostitution. C’est plus rentable qu’en ville, selon une prostituée. Au lieu de 2000 ou 1000f en ville, sur le site, il faut débourser 5000f pour passer quelques minutes avec ces travailleuses du sexe sous la hutte. Certaines sont mêmes passées à une autre étape. Elles acceptent descendre avec les orpailleurs dans les galeries et y passer la nuit contre la somme non discutable de 50 000F. Certains tenants des débits de boissons font de bonnes affaires avec ces filles prostituées. Ils partent en ville les recruter comme serveuses et les amènent sur le site dans leurs buvettes. Ces filles attirent la clientèle pour le propriétaire de la buvette et profite surtout chercher aussi ses propres clients de la nuit. Mais pas de salaire avec le tenant du bar à la fin. Elles doivent se contenter de ce qu’elles gagnent dans la prostitution. Un proxénétisme qui ne dit pas son nom n

Les commerçants se frottent les mains

Sur le site d’orpaillage de Tonior, les prix des différents produits ordinaires ont grimpé. Le poulet grillé qui se vendait à 1500 à Batié coûte entre 3000 et 4000f sur le site. Et il faut aller à Tonior pour l’avoir. Les boissons ont connu ces mêmes hausses. Il faut débourser 2000f pour une Guinness et 900 à 1000f pour une bière. Même pour se laver, il te faut le prix d’une barrique à l’ordinaire. La ville de Batié a vu ses quelques petits commerçants rejoindre Tonior avec femmes et enfants qui ont préféré aller s’installer sous les hangars et huttes faire leurs affaires. Les fonctionnaires et autres travailleurs sont désormais obligés de se rendre à Tonior pour trouver certaines denrées devenues rares en ville. Du coup, Tonior qui était un village de moins de 300 habitants, il y a quelques mois, est devenu pratiquement le centre de la commune en terme d’engouement. Le site est alimenté en électricité par un groupe 24h/24. Pourtant, à Batié ville, les populations n’ont que 8h l’électricité dans la journée n

Qui va restaurer l’environnement ?

Les puits aurifères de Tonior se trouvent en plein milieu dans un champ d’anacardiers. Si certains arbres n’ont pas été coupés, plusieurs autres ont été déracinés en quelques semaines par les orpailleurs qui ne voient plus rien que le filon du minerai. Aucun système de protection de l’environnement n’est mis en place. La situation de Tonior est d’autant plus préoccupante dans la mesure où aucune des sociétés exploitant le site n’ont une autorisation avec l’administration les obligeant à protéger où à restaurer l’environnement. La situation de Tonior n’est pas spécifique. Aucune activité de restauration de l’environnement n’a été entreprise sur les sites de Konkera, Tinyouri et à Amimbiri. Ce sont les premiers sites de la province du Noumbiel. C’est la société SOGEMIF qui exploite également ces trois sites. Pourtant, dans les cahiers de charge, ces sociétés sont tenues de restaurer l’environnement conformément à l’esprit du code minier. Mais visiblement, sur le terrain, rien n’est fait pour faire respecter ces cahiers de charge. Quand le minerai se fait de plus en plus rare sur le site, les orpailleurs quittent les puits avec pioches et barre mines et l’entreprise plie bagages sans crier gare.

Par Moussa Zongo

L’Evénement

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Vos commentaires

  • Le 22 mai 2009 à 11:41, par Waplo En réponse à : Site aurifère de Tonior : des pratiques illicites sur un site illégal

    merci pour cette description macabre. On SUPPOSE QUE LE MINISTERE DES MINES ,DES CARRIERRES ET DE L’ENERGIE VA PRENDRE LES DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES POUR VENIR A BOUT DE CES PRATIQUES ILLICITES ET OBCENES CAR C’EST LE TRESOR DU FASO QU’ON SPOLIE.

  • Le 24 mai 2009 à 00:05, par Dead man ! En réponse à : Site aurifère de Tonior : des pratiques illicites sur un site illégal

    Merci pour votre article sur le site de Tonior que j’ai lu avec grand interet. Je suis hors du pays mais votre description m’a permis de comprendre le calvaire qu’endure mes freres et soeurs et d’autres s’y plaisent a profitent sans se soucier. C’est pour ce que les gens vont mourir comme des chiens. Il faut craindre le commercant debutant et la prostitutuee devenue trop vieille. Allez que vont les autorites sur place. Merci grandement et bonne soiree.

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