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Lutte traditionnelle au Sourou : Quand les Sénégalais dictent leur loi

Publié le mardi 28 avril 2009 à 01h25min

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Initiative de la députée Saran Séré/Sérémé, le Festival international de lutte africaine, danses et chants du Sourou était, cette année, à sa 7e édition. Tenue les 24, 25, 26 avril derniers à Tougan, la manifestation, dans son volet phare qu’est la lutte, a enregistré la victoire exemplaire du Sénégal, aux biceps plus résistants.

"La culture est ce qui nous reste quand on a tout oublié". Cet adage bien connu, les Samos se le sont fait leur, en conservant et en développant le sport traditionnel de nos aïeux qu’est la lutte à travers le Festival international de lutte africaine, danses et chants du Sourou.

Cadre fédérateur de la jeunesse et de promotion des valeurs locales, la manifestation, qui était à sa 7e édition, a reçu la caution morale de bien de responsables politiques, coutumiers, et d’institutions qui ont fait le voyage de Tougan.

Durant 72 heures, le chef-lieu de la province du Sourou a vibré au rythme des activités programmées, qui ont débuté par la lutte, pour laquelle des pays comme la Côte d’Ivoire, le Togo, le Niger, le Sénégal y compris le Burkina, ont pris part.

Ayant un caractère international, cette compétition s’est déroulée en deux volets : les combats internationaux qui concernaient les équipes des pays participants, et les combats nationaux dédiés uniquement aux lutteurs du Burkina. D’un faible niveau technique et physique, les compétitions nationales ont néanmoins désigné leurs vainqueurs.

Et ce sont Fatimata Borro (catégorie femme, niveau provincial) et Ivette Sié (niveau national) qui ont distancé leurs concurrentes. Chez les hommes, Célestin Nama (niveau national) et Denis Toé (niveau provincial) ont eu les biceps les plus résistants.

En ce qui concerne les combats internationaux, les lutteurs burkinabè ont fait piètre figure. Malgré une marée humaine sortie pour pousser leur équipe à la victoire, au stade Sangoulé-Lamizana, les nôtres, représentés dans l’arène par Hermann Kouané et Zan Bady Alfred, n’ont pas pu résister à la fureur de leurs concurrents.

C’est ainsi qu’ils ont été disqualifiés après la Côte d’Ivoire et le Togo pour faire place, en finale, aux deux géants d’une soirée : le Niger et le Sénégal. Impressionnants de par leur gabarit, influents par leur regard de lion, efficaces par leur savoir-faire technique, le tout renforcé par leur agression psychologique, les Sénégalais ont ravi, sans coup férir, la vedette aux Nigériens.

C’est ainsi que Mahamadi Anahi du Niger a été étalé sur le dos par Jean Paul B. Sarr du Sénégal (1 mn) pendant que Babacar Maj N’dong envoyait au sol Mahamane Issa du Niger en 49s. Spectaculaire, pour des Sénégalais qui ont su mettre tout le monde d’accord sur leur maîtrise du métier.

La matinée du dimanche 26 a permis à Ali Ouédraogo (homme) et à Suzanne Borro (dame) de se distinguer en cyclisme en distançant leurs rivaux. Ils gagnent ainsi chacun un vélo VTT et une somme de 5 000 F CFA. Le football, qui a bouclé la boucle, a connu le sacre de l’équipe du secteur 7 de Tougan (1 à 0) devant sa rivale de Lanfiera.

Pour la promotrice, Saran Séré/Sérémé, le chronogramme des activités n’est pas un fait du hasard. Il fallait bien montrer qu’il y a des talents dans la localité en commençant par les épreuves individuelles. Mais pour le développement de leur Sourou natal, ces talents ne sont rien s’ils ne fédèrent pas comme nous l’enseigne si bien le football.

C’est donc le message qu’elle veut véhiculer à travers cette manifestation. Elle a été soutenue dans cet esprit par les siens, notamment Joseph Paré, ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, et le colonel Mamadou Djerma, Grand chancelier des Ordres burkinabè. Lesquels ont remercié et félicité la promotrice pour l’initiative de développement du Sourou et l’encouragée pour les éditions futures. Rendez-vous a donc été pris pour 2010.

Nankoita Dofini


Résultats de la lutte

Combats nationaux

- Dame

• Niveau provincial 1re : Fatimata Borro : 1 moto JC + 125 000 F CFA

• Niveau national 1re : Ivette Sié : 1 vélo + 175 000 F CFA

- Homme

• Niveau provincial

(65 kg) 1er : Dramane Paré : 1 vélo + 15 000 F CFA

(+75 kg) 1er : Denis Toé : 1 moto FENYAN + 145 000 F CFA

Combats internationaux

1er : Sénégal : 700 000 F CFA

2e : Niger : 500 000 F CFA

3e : Burkina Faso : 300 000 F CFA

4e : Togo : 250 000 F CFA

5e : Côte d’Ivoire : 250 000 F CFA.

L’Observateur Paalga

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