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Match EFO/ ASEC : Les Stellistes ont joué crispés

Publié le mercredi 18 mars 2009 à 01h39min

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C’est le lundi 16 mars 2009 à 15 h 38 que l’EFO a regagné Ouagadougou via Niamey après sa défaite en seizième de finale aller de la Ligue des champions. A Abidjan, face à l’Asec Mimosas, les Stellistes n’ont pas fait le match qu’il fallait pour que les choses se dessinent. Samedi dernier, à la fin de cette première manche, les joueurs étaient tristes dans leur vestiaire. Ils ont tous reconnu qu’ils n’ont pas livré bataille, la crispation étant passée par là. Maintenant, ce qui leur reste à faire c’est de se remettre de cette contre-performance pour redresser la situation le 4 avril prochain.

Cheick Oumar Diabaté (entraîneur de l’EFO) :

« Nous avons perdu ce match aller, mais tout n’est pas perdu. A Ouaga, il ne nous reste plus qu’à jouer notre va-tout avec un autre mental et prendre l’adversaire au sérieux.

Pour ce match aller, qu’est-ce qui n’a pas réellement marché à votre niveau ?

Je pense que mes joueurs, à un moment donné, étaient crispés. Vous savez, les premières minutes sont très importantes au cours d’un match et l’équipe a quelque peu oublié cela. En encaissant un but avant 10 minutes de jeu, il faut être fort pour ne pas être gagné par la panique. Il aurait fallu qu’on sorte pour jouer et répondre aux attaques adverses. Mais mes joueurs ont continué de jouer très bas, ce qui faisait qu’il subissait le jeu. En deuxième mi-temps, j’ai apporté des corrections par rapport à cela, mais les joueurs étaient toujours derrière. En fait, je crois qu’ils le faisaient pour ne pas prendre une valise et c’est pourquoi ils ne se sont pas libérés pour jouer. A Ouaga, on est obligé de sortir pour essayer de remonter les deux buts et d’envisager ensuite la qualification.

Votre équipe est-elle capable de présenter un autre visage le 4 avril prochain au stade du 4-Août ?

L’EFO que je connais est capable de réagir. Elle ne devra plus jouer comme à l’aller parce qu’il y a une seule place pour aller en huitième. Notre bastion offensif va très vite et avec Eric Soulama que nous allons récupérer après sa suspension pour un match, je pense que nous pouvons faire quelque chose.


Amadou Seré :

Je pense que la température y a été pour quelque chose dans notre prestation et on était lourds. Le match retour sera certes difficile mais pas impossible.

Quand ça n’allait pas, tu n’as pas essayé de donner de la voix pour que tes camarades se secouent ?

Nous n’avons pas joué le football que nous faisions d’habitude. On a eu peur de ne pas trop vite encaisser. Au match retour, ce sera autre chose et nous allons nous battre.


Henri Traoré (capitaine) :

Je crois qu’il y a beaucoup de choses qui n’ont pas marché à notre niveau et je suis déçu comme mes coéquipiers. Nous avons pris un but matinal, ce qui nous a coupé les jambes et on avait par la suite des problèmes pour contrer l’adversaire. Notre objectif était de réussir un bon résultat à Abidjan et nous perdons finalement par 2 buts à 0. Maintenant, il nous reste le match retour que nous devons gagner.

Penses-tu vraiment que l’équipe a le potentiel pour barrer la route des huitièmes de finale à l’Asec ?

Ce que j’ai vu cet après-midi (NDLR, samedi dernier) ne me décourage pas si nous jouons avec un autre esprit. A mon avis, cette équipe de l’Asec était prenable, mais j’ai remarqué que mes partenaires étaient un peu complexés et c’est ce qui a fait que nous avons encaissé un but très rapidement. A Ouaga, nous allons nous ressaisir pour faire mieux.


Georges Bonou :

« C’est une déception qui nous anime en ce moment parce qu’on ne voulait pas retourner à Ouaga avec une défaite. Nous avons beaucoup douté en première mi-temps et le fait de jouer derrière nous a coûté cher. On se devait de monter pour créer le danger, mais ça n’a pas été le cas et nous avons laissé l’Asec faire le jeu. Pour le match retour, nous allons tout faire pour attaquer. Nous pouvons remonter les 2 buts si les joueurs s’y mettent.

Qu’est ce qui a fait la différence au cours de ce match ?

L’Asec était volontaire et très technique. Les joueurs jouent ensemble depuis longtemps et en plus des automatismes, ils ont une bonne cohésion.


Martial Lago Digbeu :

« Nous n’avons pas cru en nos chances parce qu’on était crispés. On avait non seulement du mal à conserver le ballon, mais on a aussi laissé l’Asec prendre la direction des opérations. Les quinze premières minutes étaient difficiles pour nous et nous n’avons pas eu le courage et la force d’attaquer. Franchement, nous avons baissé les bras et la combativité nous a fait défaut. Nous sommes tous tristes après cette défaite parce que nous sommes passés à côté du sujet. Je crois qu’au match retour, on ne parlera plus de crispation parce que nous allons aller au charbon. Il le faut pour annuler les deux buts de l’aller. Eric Soulama sera de la partie et ce sera une autre partie.


Abdramane Ouattara :

C’est à force de vouloir défendre que nous avons été cueillis à froid par ce premier but. D’habitude, nous jouons mieux que ça et je ne comprends pas ce qui nous est arrivé. Nous n’avons pas cru à notre talent, sinon on pouvait marquer comme l’adversaire. On a joué statique et à chaque fois, on était pris de vitesse. On n’était vraiment pas dans le coup. Maintenant que chacun a vu le jeu de l’Asec, j’espère qu’on se donnera pour ne pas être éliminé. Les deux buts que nous avons encaissés sont surmontables et pour ne pas aller aux tirs au but, il nous faut nécessairement gagner par 3 buts à 0.


Saïdou Sandaogo :

« On était à l’extérieur et c’était à l’Asec de faire le jeu. A Ouaga, c’est à nous de nous montrer efficace pour relever la tête.

Ce que tu dis, nous étonne. Est-ce parce que l’EFO jouait à l’extérieur que la défaite était consommée ?

Nous n’avons pas pensé à la défaite avant de venir à Abidjan. Nous avons eu des difficultés à entrer dans le match, et l’Asec a su contrôler la rencontre. Ce qui me fait mal, c’est que nous avons perdu sans véritablement combattre.

L’EFO n’a-t-elle pas abordé ce match avec la peur au ventre ?

Le début de la rencontre a été difficile pour nous et nous n’avons pas su sortir pour ne pas laisser l’Asec tourner avec le ballon. On ne s’est pas du tout retrouvé après le premier but encaissé et la défaite n’a pu être évitée.

Tu as été remplacé à la 65e minute par Dramane Nikiéma. Qu’est-ce que tu as eu ?

J’ai pris un coup à la tête et j’avais des vertiges. Je ne pouvais pas continuer et l’entraîneur a préféré me remplacer.


Constant Kambou :

« Nous avons manqué de réussite et la défaite était inévitable. Nous étions dans un mauvais jour, et ça arrive. Le match s’est joué à quelque chose près et nous avons manqué de vigilance. Pour le match retour, je pense que nous pouvons relever le défi. Mais avant cela, nous allons corriger ce qui n’a pas marché pour renverser la vapeur chez nous.


Patrick Liewig (entraîneur de l’Asec) :

Le résultat de 2-0 est bon à prendre puisque nous n’avons pas pris de but. Un 2-0 est mieux qu’un 2-1, compte tenu de certains paramètres. Nous avons fait l’essentiel et je pense même qu’on aurait pu mener par 3 buts à 0. Mon équipe a eu une multitude d’opportunités et le troisième but que j’attendais n’est pas venu. Mais nous n’allons pas pour autant nous mordre les doigts. Nous irons à Ouaga avec 2 buts d’avance, mais je vous préviens que nous allons jouer comme à Abidjan. Le championnat national de Côte d’Ivoire reprendra le 22 mars 2009, et nous aurons un match dans les jambes avant notre déplacement au Burkina.

Le championnat ivoirien n’ayant pas débuté avant la Ligue des champions, êtes-vous toutefois satisfait du jeu que votre équipe a produit ?

Les entraînements et les matches amicaux ne suffisent pas pour présenter une équipe complète dans les différents compartiments. Le championnat, qui se joue par semaine, est une bonne indication pour suivre l’évolution des joueurs. Pour répondre maintenant à votre question, je pense que mon équipe manquait de rythme et de vitesse. En outre, nous avons péché dans le dernier geste qui nous a privé d’un troisième but.

Comment avez-vous trouvé cette formation de l’EFO

L’EFO a passé le tour préliminaire en éliminant une bonne formation du Heart Of Lions du Ghana. Elle était donc à prendre au sérieux surtout qu’elle avait marqué 5 buts sur l’ensemble des deux matches. J’étais au stadium d’Accra pour suivre son match contre le champion ghanéen, et elle m’avait laissé une bonne impression par son engagement. C’est une équipe athlétique qui joue bien au football, mais elle a des lacunes dans certains secteurs de son jeu. L’Asec avec son expérience a proposé de bonnes séquences et elle s’est approchée sans grande difficulté du but adverse. Nous avons une très jeune équipe qui commence un nouveau challenge. Mes joueurs ont entre 18 et 22 ans et c’est bien pour eux de débuter la Ligue des champions en gagnant par 2 buts à 0. C’est satisfaisant et ils ne doivent pas s’endormir sur leurs lauriers.

Les lacunes de l’EFO résident à quel niveau ?

Vous avez suivi le match et vous avez dû les relever.

L’Asec viendra-t-elle à Ouaga sans aucune inquiétude ?

Ecoutez, j’ai déjà oublié cette victoire et je pense maintenant à mon premier match du championnat national. Après, je sais que je serai à Ouaga dans une semaine pour un autre match important où se jouera notre qualification. Je n’ai aucune inquiétude pour la deuxième manche et j’ai confiance en mes joueurs qui ont la clé de la rencontre.


Dans les coulisses

Des Actionnaires ont scandé le nom de Mohamed Kaboré

• C’est le jeudi 12 mars 2009 que l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO) a quitté la capitale burkinabè pour Abidjan avec Air Burkina. Les joueurs, à leur arrivée, ont été accueillis par l’ambassadeur du Burkina en Côte d’Ivoire, Emile Ilboudo, qui avait à ses côtés le représentant du facilitateur au bord de la lagune Ebrié, Boureima Badini. C’est à bord d’un car que les Stellistes ont quitté l’aéroport Félix-Houphouët-Boigny pour le Golf hôtel, situé dans le quartier de la Riviéra. Il compte plus de 300 chambres climatisées avec une vue sur la lagune Ebrié.

• Quand l’EFO joue à l’extérieur, ses supporters n’hésitent plus à faire le déplacement pour aller la soutenir. Après Accra, ils étaient une cinquantaine à être à Abidjan. Partis de Ouagadougou le jeudi 12 mars dernier vers 22 heures, ses supporters ont eu la malchance de voir leur car tomber en panne à Tiébissou, une ville de Côte d’Ivoire située au centre du pays. Après réparation, ils ont repris la route et c’est à 30 minutes du coup d’envoi du match qu’ils sont arrivés au stade. La plupart des supporters étaient dans la tribune lagunaire non loin d’un groupe d’actionnaires qui faisait du bruit avec leurs fanfares. Quant à ceux de l’EFO, qui n’ont pas récupéré après le long voyage, ils étaient très calmes dans les tribunes. Pouvait-il faire autrement quand sur la pelouse, les joueurs regardaient les jeunes mimos « s’amuser » ? A la sortie du stade, ses supporters venus de Ouaga étaient tous déçus. Avant d’aller à l’ambassade du Burkina, ils nous ont demandé de remercier le ministre des Sports et des Loisirs, Jean-Pierre Palm, qui les a soutenus pour ce déplacement au bord de la lagune Ebrié.

• En lieu et place d’une accréditation digne de ce nom pour ce match Asec Mimosas # EFO, la presse burkinabè s’est vu remettre 6 badges sur lesquels on pouvait lire : FIF-CAF 2008. Commission d’organisation, organe-club. Des badges qui n’ont rien à voir avec le travail que nous sommes allés faire. Avec l’échec cuisant des Eléphants de Côte d’Ivoire au premier championnat d’Afrique des nations des locaux (2 défaites et un match nul), la Fédération ivoirienne de football (FIF) a-t-elle oublié de confectionner les accréditations des journalistes ? En tout cas, cela ne fait pas honneur à la structure que dirige le président Jacques Anouma.

• Arrivée au stade Félix-Houphouët-Boigny vers 14 heures (le coup d’envoi était prévu pour 15 h 30), l’EFO après avoir occupé le vestiaire qui lui était attribué est sortie pour l’échauffement à 14 h 43. Celui qui était à la tête des joueurs, c’est le gardien de but Mohamed Kaboré que les Actionnaires ont tout de suite reconnu puisqu’il a évolué à l’Asec d’Abidjan pendant deux saisons. On a scandé quelques minutes son nom. Mohamed, qui n’est pas resté indifférent, a levé son bras avant d’aller faire des exercices avec l’autre gardien de but, Adama Seré.

• Il y a une dizaine d’années, quand l’Asec se produisait au « Félicia », les supporters du club le plus populaire de Côte d’Ivoire avant 12 heures, faisait le plein des tribunes sous un soleil de plomb. Aux abords du stade, à une certaine heure, il était difficile de se frayer un passage. Aujourd’hui, les temps ont changé et des Actionnaires boudent leur équipe. Samedi, ils n’étaient pas nombreux comme au bon vieux temps et ils étaient calmes et n’animaient pas. La défection du public trouve son explication ailleurs. En effet, on raconte que le président Roger Ouégnin, qui dirige le club depuis 1989, ne veut pas quitter le pouvoir. En plus de cela, il vend des joueurs à prix d’or à l’étranger sans rendre compte à quelqu’un. Des Actionnaires sont donc fâchés et c’est pour cela qu’ils ont pris leurs distances avec le club « Jaune et Noir ». Ouégnin, dit-on, et son frère Francis ont fait de l’Asec une affaire de famille et tirent profit de la vente des joueurs.

•La tribune de presse a été rénovée à l’occasion du premier championnat d’Afrique des nations des locaux. Les places sont nombreuses et on n’a pas à se bousculer pour choisir une place. On travaille à l’aise et on ne peut être agressé par des supporters à moins de se retrouver avec eux comme au stade du 4-Août. Mais elle n’est pas couverte et s’il pleut, alors là vous êtes obligé de vous chercher. Dans tous les cas, c’est une tribune qui se présente bien et ce n’est pas comme chez nous où tout est gâté. Attend-on une autre CAN pour faire comme les Ivoiriens ?

Rassemblés par J.D

L’Observateur Paalga

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