Promotion des footballeurs locaux : Blaise Compaoré à l’ouverture des premiers CHAN à Abidjan
Le Président du Faso, Blaise Compaoré a été témoin privilégié dimanche dernier, au stade Félix-Houphouët-Boigny à Abidjan des tout- premiers pas de la CAN des locaux, « le nouveau bébé » de la CAF. Dès son arrivée, le président du Faso a été accueilli à l’aéroport international d’Abidjan par son « homologue et frère », le président Laurent Gagbo.
Neuf ans après, le président du Faso a foulé à nouveau le sol de la capitale ivoirienne, Abidjan, dimanche 22 février. L’ouverture des premiers Championnats d’Afrique des Nations (CHAN) en est la première raison. Mais au-delà, le séjour du chef de l’Etat burkinabè, facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien est forcément chargé de symbole. « Il y a un sentiment particulier de bonheur d’être à Abidjan, de voir la Côte d’Ivoire toujours très attachante », a soutenu le président Compaoré à sa descente d’avion.
Il a été accueilli par son homologue de la Côte d’Ivoire, Laurent Gagbo. Poignée de main chaleureuse, chaudes accolades entre les deux hommes, puis le président du Faso a eu droit aux honneurs militaires. Dans la cour et à l’entrée du salon d’honneur de l’aéroport, la foule motivée mais tenue à distance par les services de sécurité s’impatientait, attendant la sortie du chef de l’Etat burkinabè pour lui faire des honneurs. Mais le président Compaoré n’a pas quitté l’aéroport de sitôt. Il a, en effet, devancé de 30 mn, à Abidjan, son homologue du Bénin, Yayi Boni. Initialement annoncé, le chef de l’Etat togolais s’est finalement fait représenter par son Premier ministre.
Dans le même cortège, les trois chefs d’Etat et le Premier ministre du Togo traversent la ville déserte en « ce jour de Dieu », destination, Tiama hôtel. Le pied-à-terre des trois délégations étant à jet de pierre du stade « Félicia », on a pu constater qu’à 11h déjà, le stade refusait du monde. Après que le président ivoirien ait pris congé momentanément de ses invités de marque, le président burkinabè a reçu en audience son homologue du Bénin.
A l’issue de ce tête-à-tête, les chefs d’Etat du Burkina Faso, du Bénin accompagnés du Premier ministre du Togo ont retrouvé, au palais de la présidence ivoirienne, Laurent Gagbo à l’heure du déjeuner. C’est un cortège unique qui a conduit l’ensemble des hommes d’Etat du palais présidentiel au stade.
Ils sont accueillis dans une enceinte chauffée à blanc par des groupes d’animation singulièrement inspirés ! Blaise Compaoré, Yahi Boni, le Premier ministre du Togo et Issa Hayatou, le président de la CAF prennent place dans la tribune officielle. Laurent Gagbo lui, fera d’abord le tour d’honneur. Puis, le traditionnel spectacle artistique est servi au public. Et comme lors de la CAN version première, il est revenu au président de la Côte d’Ivoire « de déclarer ouvert le CHAN ». Entre temps, le Président du Faso l’a rejoint à la main courante. Son entrée annoncée par John Jay, « le speaker » est saluée par un stade debout et entièrement acquis.
Le match d’ouverture, lui, va se résumer en une démonstration de force de la Zambie au talent insolent. « Félicia », paré de ses habits de fête va vite déchanter. C’est la faute de cet attaquant zambien, le bien nommé Given (qui signifie don) Singuluma qui a jeté le froid dans le stade en scorant à la 36e, à la 50e et à la 87e mn. Le public versatile comme celui des Etalons balance des projectiles de tout genre dans le stade et finit par se mettre à chanter « Zambie, viva » !
La fête a été ternie, même si la Côte d’Ivoire n’est pas éliminée. La lourdeur de la défaite est inhabituelle pour les matchs d’ouverture. Un parfum de gêne voire d’humiliation a plané sur le stade. Logé dans la poule A en compagnie du Sénégal et de la Tanzanie, le pays hôte n’a plus droit à l’erreur d’autant plus que le Sénégal s’est bien positionné en battant lors du deuxième match la Tanzanie (1-0). L’autre poule est composée du Ghana, de la Libye, de la RD Congo et du Sénégal. Le Président du Faso a regagné Ouagadougou, dimanche aux environs de 21 heures.
Jérémie NION, Envoyé spécial à Abidjan
Sidwaya