LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Travaux PDDEB 2003-2004 : Les entrepreneurs floués réclament justice

Publié le lundi 23 février 2009 à 02h13min

PARTAGER :                          

Comme annoncé dans « Une lettre pour Laye » du vendredi 20 au dimance 22 février 2009, les entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics (BTP), qui ont exécuté des chantiers du Programme décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB), se sont réunis le week-end dernier à la Bourse du travail. Objet de la rencontre, échanger sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour rentrer dans leurs fonds engagés dans la réalisation d’infrastructures scolaires entre 2003-2004.

Les entrepreneurs ayant été attributaires des marchés PDDEB 2003-2004 avouent avoir rencontré d’énormes difficultés dans l’exécution des travaux. Ces problèmes se résument à la non-obtention d’exonération de matériaux, bien que les marchés soient en hors taxe et hors douanes ; au retard du paiement des décomptes dont certains dépassent un an ; à la non-révision des prix malgré la hausse vertigineuse des coûts des matériaux ; au retard des paiements des décomptes par l’agence Faso Baara, malgré l’engagement pris lors de la rencontre du 26 avril 2007 en présence du secrétaire général du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA) et du directeur général de l’agence ; à la résiliation abusive et réattribution des marchés à coûts surévalués par Faso Baara…

Beaucoup d’entrepreneurs doivent aujourd’hui aux banques, aux fournisseurs. Certains ont même hypothéqué leurs maisons et d’autres sont menacés d’expulsion. Il y a eu des décès et des foyers sont disloqués… Se disant déçus par l’attitude du bureau de l’association des entrepreneurs du Faso (AEF), notamment par le non-respect des engagements pris lors de l’assemblée générale du 9 novembre 2007, et vu que les marchés risquent d’être frappés par la prescription, les travailleurs du béton ont constitué un comité de crise pour relancer la lutte par toutes les voies légales, en vue d’une issue heureuse.

L’AEF n’a pas fonctionné

Selon le président du comité, Hamadou Winna de l’entreprise GESCO, beaucoup d’approches ont été faites à l’endroit du MEBA, du ministère de l’Economie et des Finances, malheureusement jusque-là, les problèmes demeurent en l’état. Las d’attendre les promesses des autorités qui tardent à se concrétiser, le comité de crise a décidé de les relancer. L’AEF a été défaillante, car elle ne fonctionne pas suivant les règles qui conviennent. Les membres n’arrivent plus depuis plus d’un an à se réunir en assemblée générale. Le président est injoignable, donc plus d’informations sur le dossier. Par toute voie légale, le comité de crise entend interpeller les décideurs.

Le souhait de monsieur Winna est que leur cri du cœur provoque des réactions positives du côté du MEBA et du ministère de l’Economie et des Finances. Le comité compte sur l’investissement personnel du premier ministre pour régler définitivement le problème PDDEB 2003-2004 qui n’a que trop duré. Beaucoup d’entreprises sont à genoux et c’est la désolation dans les familles. En attendant, la Commission de règlement amiable des litiges (CRAL) sera saisie. En dernier recours, si rien n’est fait, les entrepreneurs qui s’estiment lésés feront appel à la justice pour rentrer dans leurs droits. Les marchés concernés tournent autour du milliard et plus d’une centaine d’entreprises ont été flouées et demandent aujourd’hui que justice leur soit rendue.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique