Championnat international WBA : Yoyo souffre mais gagne
Alexis Kaboré dit Yoyo a réalisé son rêve en entrant dans le pool du champion international du monde de boxe WBA (World Boxing Association). Le vendredi 31 octobre à la Maison du Peuple, il a souffert durant 12 rounds devant le Monstre équatorien, Rafael Tirado, mais il est quand même venu à bout de ce dernier en remportant aux points et à l’unanimité des 3 juges la ceinture mise en jeu. Chacun des deux boxeurs a reçu 5000 euros soit environ 3 280 000 F CFA.
C’est dingue ce qui est arrivé le vendredi dernier à la Maison du Peuple ! Incroyable, à la limite surprenant. Yoyo l’a fait, il a gagné sa ceinture tant rêvée. A 25 ans, sa carrière de boxeur vient d’amorcer un tournant décisif. Face au Latino-Américain Rafael Tirado Mendoza il a réussi le hold-up parfait : subir le combat, mais placer des coups qui marquent des points. Devant le Monstre de la forêt équatorienne, il a éprouvé toutes sortes de difficultés, au point de faire douter l’ensemble des spectateurs qui ont effectué le déplacement à la Maison du Peuple.
Le prodige burkinabè avait certes promis de mettre son adversaire dans une cage, mais ce monstre-là, pour le faire plier, il faut se lever matin bonheur. Et Yoyo était averti ; les Latinos sont très résistants et ne reculent jamais. L’on a, en tout cas, eu l’occasion de constater cela au cours de ce combat. Rien qu’à voir le physique des deux pugilistes, El Monstruo était plus musclé que son vis-à-vis. Mais Yoyo avait son arme secrète : esquiver le plus possible les coups de son adversaire tout en plaçant des frappes qui font mouche au décompte de points. Après un round d’observation, le Burkinabè s’est mis à démontrer sa technicité en marquant beaucoup de points. Pendant ce temps, l’Equato travaillait Yoyo au foie, cela ne donnait pas grand-chose. Il donnait plutôt l’impression de vouloir user son adversaire. Mais c’était sans compter avec le futur champion.
Cependant, au fur et à mesure que les rounds défilaient, Yoyo perdait son souffle. Le Monstre, en vieux roublard, cognait à tout vent. Yoyo est obligé de s’accrocher pour ne pas céder à partir de la 6e reprise. On n’était qu’à la moitié de ce duel de 12 rounds de 3 minutes chacun. Ce Monstre méritait bien son nom. Il n’a reculé à aucun moment, et voulant surtout finir avec ce combat, il multiplie les crochets et les droites, mais tous n’atteignaient pas la cible. Grâce à un second souffle venu sûrement des encouragements du public, AK (Alexis Kaboré) place des uppercuts et des directs bien à propos.
Le public se remet à croire à la victoire, malgré des passages à vide. Aux coups très lourds du briscard équatorien le petit Burkinabè réplique par des coups pièges. Il parvient même à ouvrir les artères buccales de son adversaire, qui saignait (9e reprise). Cela a eu l’avantage de l’énerver et de l’inciter à effectuer un pressing terrible sur Yoyo. Heureusement, l’arbitre international sud-africain, Stanley Christodoulou, était là pour calmer ses ardeurs.
A l’issue du combat, les 3 juges (1 Français et 2 Ghanéens) ont tous proclamé yoyo vainqueur. C’était l’extase dans la salle. L’Equato et son manageur n’en revenaient pas. Mais ils acceptent sportivement la décision des juges. Le Français, Jean Louis Leglanc, nous dira par la suite que Le Monstre a frappé, mais ses poings ne donnaient rien, or Yoyo avait des coups efficaces. Jean-Pierre Mahé, le manageur de l’Etalon, justifie cette victoire de son poulain par le travail abattu lors de la préparation.
Un deuxième titre mondial vient d’être conquis par le Burkina, après celui d’Irissa le Kaïd en IBF. Celui-ci défendra d’ailleurs son bien en décembre prochain face à un Ukrainien. Et le promoteur, Jean Marc Pérono, est déjà prêt à se mettre au service de la Fédération pour l’organisation de ce prochain gala.
Kader Traoré
L’Observateur Paalga