Encore une fois, les femmes de Bobo font parler d’elles, et en mal. Toujours enclines à se marcher sur les pieds, elles sont depuis plusieurs mois à couteaux tirés. La cause : la mise en place des coordinations des femmes sur décision du ministère de la Promotion de la femme.

Si dans les autres localités, les choses se sont passées sans trop de tapage, tel n’est pas le cas à Bobo, où ces élections ont donné lieu à de graves divergences entre les différents collectifs et associations de la ville. C’est dans un tel contexte aussi délétère que vont se dérouler la mise en place des différents bureaux.

Le moins que l’on puisse dire est que la bataille fut extrêmement rude pour les postes à pourvoir. Chaque structure faisant feu de tout bois pour se hisser au premier rang et démontrer par la même occasion sa force de frappe. Et c’est dans un tel climat que se sont déroulées les élections dans les arrondissements et la commune de Bobo, et aussi pour la mise en place du bureau provincial.

Mais depuis le 22 octobre 2008 et par lettre n°2008-172/MPF/CAB, le ministre de la Promotion de la femme, Céline Yoda, a décidé d’invalider les listes issues des élections relatives à la mise en place des bureaux de coordinations des femmes au niveau des arrondissements, de la commune et de la province du Houet. Cette décision, dit-elle, fait suite à des irrégularités majeures qui lui ont été rapportées et qui ont par conséquent entraîné des mécontentements et des protestations.

En convoquant les femmes hier au gouvernorat, Pascal Témai Benon a voulu donner des informations sur les raisons de cette décision ministérielle, mais aussi sur la conduite à tenir en attendant les renouvellements des bureaux les 30 et 31 octobre 2008.

Mais sera-t-il entendu ? Rien est moins sûr. Car des voix s’élèvent de plus en plus pour contester cette décision de Céline Yoda. "Pas question de reprise. Nous avons déjà gagné", clament-elles.

Le ministre de la Promotion de la femme, qui est attendue en fin de semaine à Bobo-Dioulasso pour superviser ces élections, n’aura pas la tâche facile. Quoi qu’il arrive, cette crise au sein de la gent féminine ne fait pas honneur à la ville encore moins à ces femmes qui ne sont en réalité que des instruments aux mains de certains hommes politiques.

Dans tous les cas, il faudra désormais œuvrer à un apaisement de la situation. Et cette reprise en réalité ne devrait aucunement poser de problèmes. Surtout pour celles qui se disent vainqueurs et qui trouvent là l’occasion de savourer doublement leur victoire.

Jonas A. Kaboré

L’Observateur Paalga