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Violences sexuelles faites aux enfants : 10 nouveaux cas à Bobo-Dioulasso

Publié le jeudi 2 octobre 2008 à 02h31min

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Les violences sexuelles faites aux enfants continuent de faire des victimes à Bobo-Dioulasso et dans ses environs. C’est le constat fait au cours d’un point de presse animé le 26 septembre par la directrice provinciale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale du Houet, Angèle Diéni entourée, de ses plus proches collaborateurs.

De fin 2007 à ce jour, les services de l’Action sociale et de la Solidarité nationale du Houet ont enregistré dix cas de dénonciation de violences sexuelles faites aux enfants, “ un chiffre bien en deçà de la réalité ”, soutient Mme Diéni. En général, explique-t-elle, les parents des enfants victimes d’abus sexuels rechignent à saisir l’autorité au nom de la sauvegarde de l’honneur familial. Ces dix nouveaux cas de viols consommés, de l’avis de Mme Angèle Diéni, doivent interpeller les consciences individuelle et collective.

Les faits sont suffisamment graves, puisque la plus jeune est en classe de CP2 et la plus âgée a 17 ans. Parmi les dix cas enregistrés figure celui d’une fille de 11 ans, abusée par un homme de plus de 50 ans. En 2001 déjà, une étude prospective avait tiré sur la sonnette d’alarme lorsque la ville de Bobo-Dioulasso a été placée au premier rang des localités du pays touchées par le phénomène.

Il a fallu attendre 2004 pour voir des initiatives se développer en vue de combattre le phénomène. C’est ainsi que l’association solidarité jeunes et la direction provinciale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale ont décidé de mettre en commun leurs efforts à travers la mise en œuvre d’un plan d’action essentiellement axé sur la formation et la sensibilisation. Et les résultats n’ont pas tardé à être visibles.

La directrice, Angèle Diéni de reconnaître que cela a permis une prise de conscience communautaire face au fléau. Et de plus en plus, les gens n’hésitent pas à dénoncer les auteurs de viol. Ce qui, selon elle, n’occulte pas pour autant la persistance du fléau. Sur le sujet, le chef de service Protection de l’enfant, de l’adolescent et de la famille, Mme Monique Tamboula a soutenu que : “souvent le délit est étouffé pour sauvegarder l’honneur de la famille”. Pourtant, la loi est très repressive sur les cas de viol qualifiés de crime et les auteurs sont même passibles d’assises criminelles. Il se trouve que cette Cour n’a pas siégé à Bobo-Dioulasso depuis cinq ans, créant ainsi un sentiment d’impunité vis-à-vis des auteurs et une impression de frustration chez les familles des victimes.

Cependant, les services de l’Action sociale sont loin de baisser la garde. A côté des actions de prévention, de sensibilisation et d’information, le plan d’action annuel prévoit une prise en charge sanitaire, psychologique, juridique et sociale des victimes. A cela, il faut ajouter l’insertion socioprofessionnelle qui a permis à bon nombre de filles d’exercer des activités moins exposantes en lieu et place du commerce ambulant qui les livre à toutes sortes de dérives… et au viol.

Frédéric OUEDRAOGO

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